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Le potentiel géothermique dans notre Région

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 116 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 29/11/2012
    • de TROTTA Graziana
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Jusqu'à présent, on voulait croire que l'exploitation de sources d'eau chaude d'origine souterraine présentait dans notre Région un certain potentiel de développement énergétique.

    Le gouvernement s'est intéressé de plus près à ce potentiel et c'est comme ça que le 22 décembre 2011, il a décidé de financer un projet de prospection géophysique porté par Earth Solutions.

    Les données recueillies ont été analysées par l'université de Mons si je ne me trompe, et aujourd'hui on dispose de résultats qui, s'ils ne sont pas définitifs, semblent très encourageants. C'est en tout cas comme ça que Earth Solutions et Monsieur le Ministre lui-même avez qualifié les premières conclusions.

    Il y a deux semaines, une rencontre a eu lieu entre la société et le cabinet de Monsieur le Ministre. L'hypothèse selon laquelle le sous-sol wallon regorgerait de sources d'eau chaude permettant de produire des quantités importantes d'électricité et d'eau chaude serait en voie d'être confirmée.

    Monsieur le Ministre peut-il nous présenter plus précisément les premières conclusions du travail de prospection qui a été mené cette année ? Où a-t-il été effectué ? Qu'a-t-on découvert ? De quel(s) type(s) de géothermie parlons-nous ? Quelle quantité d'électricité pourrait être produite ?

    Le Hainaut détiendrait le plus gros potentiel géothermique, mais l'ensemble du sillon industriel wallon allant du Borinage à la région liégeoise présenterait un intérêt, tandis que le potentiel du Condroz et de la Famenne doit encore être analysé. Monsieur le Ministre confirme-t-il ces informations ? Quels sont les sites les plus intéressants d'un point de vue énergétique ?

    Selon la presse, la construction d'une première centrale électrique vapeur pourrait se concrétiser très vite. Monsieur le Ministre peut-il nous dire ce qu'il en est ? Selon son porte-parole, le gouvernement doit dégager un budget d'une dizaine de millions d'euros pour passer à la phase du forage. Quel est précisément le projet de forage ? Quelle serait la participation financière de la Région ? Et surtout, quand le gouvernement doit-il se prononcer ?

    Tout cela concerne le potentiel de la géothermie en Wallonie. Mais il y a aussi les aspects légaux de l'exploitation de ce potentiel.

    Dans ses réponses à mes précédentes questions sur le sujet, Monsieur le Ministre m'indiquait que la cartographie grand public ne pouvait pas être diffusée tant que le cadre légal de développement n'avait pas été actualisé et sécurisé. En effet, actuellement la législation wallonne ne contient pas une réglementation complète et spécifique aux projets de géothermie profonde.

    Monsieur le Ministre a donc proposé la mise en place d'un groupe de travail axé sur les aspects juridiques. Peut-il faire le point sur l'état d'avancement du travail réalisé dans ce cadre ?
  • Réponse du 17/12/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Les résultats des campagnes de prospection géophysique des deux premiers pilotes en géothermie profonde ont été présentés ce vendredi 7 décembre.
    Le rapport final de l’Université de Mons n’est cependant pas encore finalisé.

    Ces deux lignes de prospection géophysique ne sont pas destinées à définir un potentiel, qu’il soit en volume d’eau, température d’eau ou production d’électricité.

    Une prospection géophysique permet de lever certains doutes quant à la continuité et au profil général d’une couche géologique, et ce pour autant qu’il puisse se caler sur un forage existant. Il permet de définir une profondeur théorique des couches marquées sur le profil, profondeur calculée à partir de vitesses théoriques de propagation des ondes.

    Cette prospection nous a donné une idée globale du profil des deux couches géologiques ciblées par les pilotes ainsi que de la présence de certaines zones plus complexes au niveau géologique.

    Ces informations permettront au projet de Mons de choisir une inclinaison la plus appropriée possible à leur forage et au projet de Earth Solutions de définir où le risque géologique en cas de forage est le moindre (tout en étant non nul puisque la couche recherchée n’a encore jamais été traversée par un forage dans notre région).

    La phase 2 du pilote destinée à la production d’électricité sera alors un forage profond (de l’ordre de 5 000 m) qui permettra, nous l’espérons, d’atteindre une couche calcaire contenant de l’eau à 100°C. Seul ce forage pourra confirmer définitivement cette hypothèse géologique.

    Par ma part, j’espère qu’Earth Solutions pourra rapidement me présenter un business plan détaillé avec des partenaires industriels solides. Je défendrai avec détermination la phase 2 au gouvernement aussitôt cette étape franchie.

    La géologie est complexe et chaque étape permet de lever certains doutes, mais l’ensemble de ces étapes prend du temps et il ne sert à rien de vouloir aller trop vite.

    Le groupe de travail juridique nécessite une collaboration entre différents départements de l’administration.
    Chacun de ces départements travaille en outre sur de nombreux projets législatifs d’envergure, certains liés à des impositions de la Commission européenne et donc associé à des échéances strictes.
    L’analyse avance donc sur à la mesure des disponibilités des différents départements concernés.