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Le rétablissement de la confiance du citoyen

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 39 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 29/11/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La confiance n’est pas encore rétablie – constate l’IWEPS – et limite la consommation interne.

    Au lieu d’investir, les ménages mettent de l’argent de côté. Le taux d’épargne augmente (+ 0.3 % envisagé pour 2013). L’évolution des revenus ne mène donc pas à une concrétisation en dépenses de consommation (- 0.4 % en 2012). Si tel est le cas, on risque que certaines décisions d’investir soient postposées et contribuent donc à postposer la relance. L’IWEPS constate en tout cas, qu’à l’heure actuelle, les prévisions d’achats par ménage demeurent en dessous de leur moyenne à long terme.

    Ainsi, la crise renforce la crise. Et les politiques d’austérité ( imposée par l’UE ? ) amplifient cette tendance. Ce sera d’autant plus le cas que les moyens pour la relance économique resteront à des niveaux plutôt frileux.

    Alors que, à un moment de crise, il faut une politique anticyclique de type keynésienne qui ne soit pas menée au départ des seuls budgets publics mais qui encourage aussi la mobilisation de l’épargne en faveur d’une série d’investissements.

    Une caisse publique est-elle le meilleur moyen de protéger l'épargnant des citoyens et de garantir que cet argent soit investi dans l'économie réelle ?
    Et ce, même si le taux d'intérêt est légèrement inférieur à ce qui se pratique sur le marché.

    Ne faut-il pas mettre sur pied des incitants qui encouragent à transformer l’épargne immobilisée sur un carnet d’épargne en épargne immobilière (achats d’immeubles résidentiels) accompagnée de travaux d’amélioration (d’un parc de 1.4 million de logements qui constitue un énorme chantier potentiel) ?

    Faut-il opter pour une mesure phare (secteur du logement) ou faut-il opter pour une panoplie de mesures différentes au risque de semer la confusion ?
  • Réponse du 18/02/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le niveau élevé de l’épargne en Belgique ainsi que le coût de financement quant à lui fort peu élevé des emprunts d’État sont des symptômes d’une économie au sein de laquelle les liquidités ne circulent plus ou se concentrent uniquement dans les zones dites sans risque au détriment de pans entiers de l’économie.

    Une caisse publique n’est pas le seul moyen de protéger l'épargne des citoyens et de garantir que cet argent soit investi dans l'économie réelle. Poursuivre l’objectif est également possible via une régulation stricte du monde bancaire ainsi que des interdictions quant à la détention d’actifs à des fins purement spéculatives ou ne pouvant faire l’objet d’une traçabilité précise afin d’en évaluer le risque.

    Cependant, en cas d’impossibilité politique d’arriver à tel schéma – en effet, le pouvoir régional ne peut seul mettre en place une telle régulation -, l’option de la création d’une caisse publique ne peut être écartée au regard des difficultés de financement de nombreuses PME. Si les canaux traditionnels de financement ne fonctionnent plus de manière optimale, des propositions alternatives devront être mises en place.

    Quant à la mise sur pied d’incitants qui encouragent à transformer l’épargne immobilisée sur un carnet d’épargne en épargne immobilière, il faut être attentif à ne pas amener une masse trop importante de liquidités dans le secteur de l’immobilier qui, selon certains analystes dont le très réputé hebdomadaire The Economist, serait déjà surévalué.

    Le principal focus de l’activité financière doit se faire au bénéfice de l’économie en général. Il faut rappeler, voire imposer aux banques qu’elles concentrent principalement sur leur métier de base qu’est le financement d’investissement via crédits. Il faut favoriser l’ancrage régional de ces banques pour que les demandes de financement wallonnes ne soient plus mises en concurrence avec celles émanant d’autres régions et faciliter la collecte de l’épargne des particuliers afin de l’investir dans l’économie réelle.

    Notons, pour finir, que le défi énergétique de demain va imposer à la Région de concentrer son action publique, notamment sur l’efficacité énergétique. Cet aspect concerne tant l’industrie que le secteur du bâtiment et du logement en particulier. C’est ainsi que de nombreux projets d’investissements risquent à l’avenir de concerner l’efficacité énergétique.