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Le recul des indices de production

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 41 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 29/11/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    « Le fort recul des indices de production concerne non seulement la fabrication de produits métalliques et de produits minéraux, traditionnelles industries intermédiaires wallonnes, mais aussi l’industrie alimentaire et l’industrie pharmaceutique. » (IWEPS).

    Ce constat décrit de façon nette une évolution de la production industrielle qui interpelle au point que d’aucuns revendiquent une politique industrielle à la hauteur des ambitions, déplorant que ni la Belgique, ni l’UE n’aient un vrai projet industriel.

    Lorsqu’on sait combien l’industrie wallonne, typiquement une industrie sous-traitante, est tributaire du bon et du mauvais temps que subissent leurs partenaires industriels notamment intra-européens, la question est de savoir dans quelle mesure nous sommes capables de relever la tête hors de l’eau par des efforts propres ou si nous devons chercher davantage des alliances stratégiques avec des partenaires européens, où il y a partage de rôles (du type airbus).

    Dans quelle mesure la philosophie des pôles de compétitivité est-elle basée sur une telle recherche de partenariats ? Dans quelle mesure leur mise en œuvre nécessite-t-elle que nous nous investissions plus dans les relations commerciales avec les pays voisins ?
  • Réponse du 18/02/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il est indéniable que l’industrie wallonne est extrêmement dépendante de l’industrie européenne en général comme le démontre malheureusement la situation actuelle au sein de l’industrie du verre ou encore la crise sidérurgique.

    Comme souligné, cet état de fait résulte de la position wallonne dans la chaîne de production industrielle davantage en aval, mais également du nombre important d’industries détenues par des groupes internationaux. Notons également que, au nom d’une relation entre fournisseur et client et de la qualité et d’un contrôle de ce dernier, une industrie wallonne commercialisant elle-même ses produits est également affectée par la contrainte économique – qui pourrait être qualifiée de court à moyen terme – de recourir à des approvisionnements en biens intermédiaires moins chers et provenant de terres de plus en plus lointaines. En effet, l’absence d’une certaine proximité géographique entre partenaires économiques rend difficile l’établissement de synergies, le contrôle de qualité des produits échangés, la construction d’une relation de confiance ainsi que l’anticipation quant aux besoins de l’autre.

    La politique des pôles de compétitivité a, parmi ses objectifs principaux, celui de décloisonner et donc de rapprocher les acteurs économiques wallons afin de les faire travailler ensemble à des projets de haute valeur ajoutée et à haut potentiel commercial. Ainsi, les PME, entre elles ou avec de grandes entreprises, les centres de recherche, les universités et les centres de formation sont incités à proposer des projets de recherche, d’investissement ou de formation en contrepartie d’un soutien financier significatif de la région.

    Les liens économiques et les partenariats entre ses acteurs se renforcent par conséquent. Cela permet à des entreprises de se rendre compte des possibilités de développement dans notre région via l’utilisation de ressources et compétences wallonnes disponibles au sein d’autres entreprises ou centre de recherche. En outre, par une meilleure connaissance des partenaires économiques potentiels, les entreprises, et en particulier les PME, dans un rôle de fournisseur ou sous-traitant, peuvent mieux anticiper les besoins de certaines de leurs homologues. Les relations accrues entre entreprises peuvent également déboucher sur l’établissement à l’avenir de synergies notamment en vue d’acquérir de nouvelles parts de marché à l’étranger.

    Dans notre monde globalisé où la compétition entre grandes zones économiques devient extrêmement rude, le renforcement de liens et l’établissement de partenariats entre entreprises et autres acteurs économiques au sein de l’Europe semblent faire partie des éléments à promouvoir par l’Union et États membres pour une relance au niveau européen. Il serait donc effectivement bénéfique de prévoir des possibilités de partenariats avec des entreprises étrangères et plus particulièrement européennes, dans le cadre de la logique des pôles de compétitivité et d’un esprit de réciprocité avec le pays au sein duquel réside l’entreprise. Ouvrir la politique des pôles à des entreprises étrangères fait d’ailleurs partie des recommandations du Jury International des pôles.