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L'investissement dans la R&D

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 121 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 05/12/2012
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Faut-il investir plus dans la R&D ? Voilà une question qui a été soulevée par le journal Le Soir. Et, à juste titre, il fait un lien direct entre, d’une part, le niveau d’investissement dans l’innovation (par le biais de la R&D) et la compétitivité d’une économie (et des entreprises).

    Où en sommes-nous par rapport à nos principaux partenaires commerciaux ? La Belgique investit - selon le journal - 1.99 % du PIB dans la R&D. Quel est, pour la Région wallonne, le niveau d’investissement en R&D par rapport au PIB ?

    Le taux belge est nettement inférieur à celui de la France (2.26 %), l’Allemagne (2.82%) et la Finlande (3.87 % et le pays européen qui mène le hit-parade en matière de PISA – compétences en lecture …). Ce qui explique une série de faiblesses en matière de compétitivité des entreprises.

    Y a-t-il donc un lien direct entre l’investissement en R&D et les performances des ressources humaines que l’entreprise pourra trouver sur place et la compétitivité des économies ?

    Le journal va plus loin – à juste titre – en établissant un lien entre la recherche fondamentale et universitaire et le concept d’innovation, base de toute compétitivité future. Là encore une fois, nous devons faire preuve de modestie en acceptant la critique que nous pouvons mieux faire.

    La recherche étant scindée en une partie communautaire et une partie régionale, ne semble-t-il pas à Monsieur le Ministre qu’il y a lieu de se poser la question de savoir s’il ne faudrait pas rapatrier toute la recherche au niveau régional qui gère en même temps des chapitres importants de l’économie ? Et bien-sûr de doper les budgets en faveur de la recherche – question d’éviter le bilan plutôt négatif en ce qui concerne, pour reprendre une des formules de Monsieur le Ministre, le « brain gain » versus « brain drain » ?
  • Réponse du 20/12/2012
    • de NOLLET Jean-Marc

    Les chiffres les plus récents disponibles au niveau des Etats-membres de l’Union européenne montrent que la Belgique se situe au niveau de la moyenne des 27 avec 2,04% en 2011. Les données régionales les plus récentes datent de 2009. La Wallonie atteint 2,22% pour une moyenne nationale de 2,03% en 2009 et elle est mieux positionnée que la plupart des régions de tradition industrielle. Quoi qu’il en soit, l’objectif que s’est assigné la Belgique est d’atteindre les 3% à l’horizon 2020. Pour y parvenir, les trois régions, Wallonie y compris, se sont engagées à poursuivre leurs efforts en matière d’investissement dans la R&D.

    Comme le mentionne l’article du Soir, la recherche-développement est communément considérée comme l’un des principaux déterminants de l’innovation et du progrès. L’intervention des autorités publiques dans le soutien de la création de connaissances et de l’innovation s’appuie sur plusieurs éléments. Parmi eux, le degré élevé d’incertitude qui pèse sur les résultats des projets de recherche et les difficultés que rencontrent de nombreuses entreprises à trouver un financement suffisant pour ces activités R&D à risque. La plupart des pays ont ainsi recours à des aides directes et des incitations fiscales pour stimuler les efforts des entreprises en matière de R&D.

    Comme l’évoque également l’article, il convient d’adopter une vision large de l’innovation et veiller à en soutenir les différentes dimensions en investissant aussi dans la recherche fondamentale, l’enseignement et la formation pour développer les connaissances et les compétences. Il convient également de stimuler les démarches d’innovation non technologique.

    Tant la Fédération Wallonie-Bruxelles que la Wallonie disposent de compétences en matière de recherche. Sur la question de savoir s’il est indiqué de redistribuer ces compétences de manière à ce que l’ensemble des budgets soient gérés par l’une ou par l’autre, le lien entre R&D et économie est certes indéniable, mais le lien entre recherche fondamentale et enseignement l’est tout autant :que ce soit au sein des universités ou des hautes écoles, recherche et enseignement sont étroitement liés. La recherche faisant évoluer les connaissances, elle nourrit l’enseignement ; elle offre également le cadre indispensable à la formation de docteurs à la pointe de leur domaine.

    C’est précisément de manière à prendre en compte les différentes dimensions de l’innovation que la politique de recherche a été définie comme une stratégie intégrée articulant les instruments gérés par les différents niveaux de pouvoir (Fédération Wallonie-Bruxelles et Wallonie mais aussi la Région de Bruxelles-Capitale) et les rendant cohérents également avec ceux relevant de l’Etat fédéral, de la Région flamande et de l’Union européenne.

    Cette volonté s’est notamment concrétisée par l’adoption et la mise en œuvre d’un plan conjoint en matière de recherche entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale. Tout récemment un plan d’actions de relance via la R&D a également été adopté par la Flandre, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    La Stratégie Recherche 2011-2015 (« Vers une politique intégrée de la recherche »), adoptée par les gouvernements de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, vise aussi l’intégration des stratégies des acteurs de la recherche et de l’innovation – entreprises, universités, hautes écoles et centres de recherche – par la stimulation des logiques de partenariat, favorisant l’enrichissement mutuel de manière à créer une interaction continue entre recherche fondamentale, recherche appliquée et innovation.