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La place de l'alphabétisation dans notre législation

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 72 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 12/12/2012
    • de ZRIHEN Olga
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    L'alphabétisation des adultes en Région wallonne ne fait pas l'objet d'un dispositif législatif spécifique. L'action d'alphabétisation est ainsi mise en oeuvre à travers un faisceau de politiques diverses relevant de différents ministères. Soit ces politiques sont inscrites dans la loi, via des décrets qui font peu référence à l'alphabétisation, voire pas du tout, soit il s'agit de conventions « alpha » passées avec le pouvoir politique en place.

    Quelles pourraient être les étapes envisagées pour une évolution de cette politique vers plus de cohérence politique et une simplification administrative ? Comment développer des outils de communication communs ? Comment mener des actions de sensibilisation relatives à l'illettrisme et des partenariats en Région wallonne ? Quelle place faut-il donner à l'action d'alphabétisation dans le parcours d'intégration ?
  • Réponse du 25/06/2014
    • de ANTOINE André

    Comme dans le reste de l’Europe, on estime en Région wallonne à 10 % la part des personnes illettrées parmi la population adulte, c’est-à-dire ne possédant pas les aptitudes de base en lecture, écriture ou langue orale, leur permettant de faire face aux besoins de la vie quotidienne. L’analphabétisme reste une problématique sociale impactant également la recherche d’emploi. Pour ce faire, la Région wallonne dégage, chaque année, des subventions pour un total de près de 10 millions pour des initiatives d’alphabétisation pour les personnes parlant français, mais ne sachant pas lire ou écrire et pour les personnes étrangères pas scolarisées.

    L’initiative "Alpha", organisée par les huit Régionales de « Lire et Ecrire", bénéficie, chaque année, d’un budget d’environ 7 millions d’euros afin de dispenser 590.000 heures de formation. Six autres OISP sont également subventionnées à hauteur de 1,5 million d’euros au travers d’un financement accordé à FLE, Formation Langues Etrangères. Ces ASBL dispensent ainsi 146.300 heures de formation.

    L’initiative « Lire et Ecrire » est également soutenue chaque année à hauteur de 1,186 million d’euros au travers d’une convention pluriannuelle entre Lire et Ecrire en Wallonie et la Région wallonne et qui porte sur 4 axes :
    la détection de l’analphabétisme ;
    la formation des formateurs et la mise en réseau des opérateurs ;
    le renforcement de l’offre d’alphabétisation avec une attention particulière pour les publics en (ré)affiliation sociale ;
    le renforcement des programmes d’alphabétisation en faveur des travailleurs occupés.
    La Funoc a également été subventionnée à hauteur de 85.737 euros pour sa participation à l’axe 4 (alphabétisation en faveur des travailleurs).

    On le voit, la question de l’alphabétisation concerne un public très diversifié (demandeurs d’emploi, personnes en (ré)affiliation sociale, travailleurs, primo-arrivants …). En raison de cette diversité, les questions liées à l’alphabétisation dépendent de plusieurs niveaux de pouvoir – européen, fédéral, communautaire, régional, communal – mais aussi de domaines de compétences multiples, l’insertion socioprofessionnelle, l’action sociale et l’éducation permanente. L’accord de coopération du 2 mars 2005 prévoit également les modalités de concertation sur l’alphabétisation des adultes entre les niveaux de pouvoir concernés.

    En ce qui concerne mes compétences, l’alphabétisation est un maillage essentiel de l’accompagnement individualisé. Il s’agit souvent d’une étape incontournable ouvrant l’accès à d’autres niveaux de formation.