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Les nouvelles plantes invasives et les mesures mises en place pour les combattre

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 97 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 11/12/2012
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Monsieur le Ministre a récemment indiqué en commission parlementaire que la lutte contre les plantes invasives présentait des résultats mitigés.

    En ce qui concerne la berce du Caucase, les effectifs seraient en voie de régression. Par contre, en ce qui concerne la balsamine de l'Himalaya et la renouée du Japon, ce serait le contraire.

    La prolifération dans la nature de ces espèces exotiques invasives a bien entendu un impact non négligeable en termes de réduction de notre biodiversité.

    Actuellement, une autre menace vient s'ajouter de manière sérieuse à la prolifération de ces espèces. En effet, d'autres plantes envahissantes, ligneuses et non herbacées comme celles citées précédemment, menacent encore un peu plus notre environnement. C'est le cas par exemple du cornouiller soyeux, du cotonéaster horizontal, du rhododendron, du rosier rugueux ou du faux vernis du Japon.

    Ces arbustes et arbres s'implantent naturellement dans des endroits différents de ceux que préfèrent la berce du Caucase ou la balsamine de l'Himalaya, les premières s'installant dans les milieux semi-naturels tandis que les secondes s'installent davantage dans les prairies et en bord de route notamment.

    Bien qu'interdit, le dépôt de déchets verts contenant des espèces invasives dans la nature constitue un vecteur important de contamination de l'environnement, et ce même lorsque les végétaux sont broyés, car certains sont très résistants et se régénèrent plus facilement.

    Avec le projet AlterIAS (Alternatives aux plantes invasives), un code de conduite a été élaboré avec le secteur horticole. Celui-ci liste une série de plantes invasives qui ont un impact important sur la biodiversité et que des professionnels se sont engagés à ne plus produire et planter. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l'impact de ce code de conduite ? Concerne-t-il aussi les «nouvelles» plantes invasives ligneuses susmentionnées ?

    Il me revient qu'une circulaire sera prochainement diffusée auprès des pouvoirs publics pour renforcer l'interdiction de la plantation des plantes invasives. Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer plus précisément quel sera le contenu de cette directive ?

    Eu égard aux arbustes et arbres invasifs susmentionnés, quelle est la politique développée pour éviter leur prolifération ? Quels sont les projets ainsi que les moyens financiers et techniques mis en œuvre dans cet objectif ?
  • Réponse du 08/01/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    La plupart des populations de berces du Caucase connues ont pu être gérées en 2011 et 2012. On peut être optimiste : les effectifs sont en voie de dégression. Par contre, pour d'autres espèces comme la balsamine de l'Himalaya ou la renouée du Japon, les résultats sont plus mitigés.

    Certaines plantes ligneuses invasives représentent effectivement une menace émergente pour des sites naturels.

    Le code de conduite du projet AlterIAS implique que les professionnels et gestionnaires des espaces verts s’engagent à réserver l’utilisation des espèces invasives aux seuls milieux périurbains et à ne plus les planter à proximité des milieux semi-naturels où elles sont susceptibles de causer des dommages environnementaux. A ce jour, 33 architectes et entrepreneurs de parcs et jardins et 60 communes ont déjà souscrit au code de conduite en Wallonie.

    La circulaire que l'honorable membre évoque devrait être prochainement adoptée par le Gouvernement wallon à mon initiative. Elle cible les mesures du code de conduite qui vient d’être cité, à laquelle vient s’ajouter toute une série de recommandations visant à éviter les pratiques de gestion qui favorisent leur propagation dans l’environnement (gestion des déchets verts inadaptée, mouvements de terres contaminées, etc.). Ces mesures seront rendues obligatoires dans le cadre des marchés publics passés ou subventionnés par le Service Public de Wallonie. Elles auront en outre une valeur incitative pour les autorités provinciales et communales.

    Pour terminer, je tiens à rappeler que des moyens financiers importants sont dégagés pour lutter contre ces nouvelles plantes invasives dans le cadre des travaux de gestion et de restauration des sites naturels. Ces actions seront notamment financées au travers des budgets délivrés dans le cadre des projets Life+ et du Plan de Développement Rural.

    Par ailleurs, j’ai récemment octroyé une subvention d’un montant total de 76 180 euros pour renforcer les actions des Contrats de Rivière en matière de lutte contre les plantes invasives. Ces actions consistent à organiser des formations de lutter, réaliser des chantiers de gestion dans les zones de gestion prioritaires et acheter les éventuels équipements adéquats manquants.