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L'écocombi et l'emploi

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 158 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/01/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Dans une des dernières éditions du journal des transporteurs routiers, je découvre un texte relatif aux écocombis (méga-trucks, gigaliners ….).

    Faisant référence à ce qui existe dans les pays scandinaves ou aux Pays-Bas, les transporteurs affirment que « les écocombis ne sont pas des monstres ».

    Leur principal intérêt est de jouer la concurrence dans la mesure où un seul combis peut transporter nettement plus de marchandise (que ce soit en termes de volume ou en termes de poids).

    Ils avancent l’argument que le recours aux écocombis, adaptés sur le plan technologique (ex. système de freinage, adaptation aux ronds-points…) permettrait de réduire le nombre de véhicules sur l’autoroute.

    Et ils n’hésitent pas à dire que l’écocombis revaloriserait le chauffeur, car seul un chauffeur belge, bien formé et dont les compétences sont démontrées, peut conduire un tel engin. Cela permettrait de faire la concurrence des pays de l’Est, disent-ils.

    L’argument est une arme à double tranchant : d’une part, les gains en matière de compétitivité se feront sur le dos des chauffeurs, dont le nombre sera réduit comparé au même volume transporté, et d’autre part, l’argument dévoile une pratique de recours à des entreprises de transport étrangers, dont nous savons que les engins sont souvent mal adaptés pour circuler chez nous à tout type d’intempéries (pendant l’hiver).

    Monsieur le Ministre peut-il nous communiquer son analyse de la question ?

    Est-ce que les écocombis permettraient que le secteur du transport et de la logistique embauche plus de conducteurs belges ? Ou est-ce qu’il faut craindre une perte d’emplois en cas de recours plus fréquent à l’écocombis ?

    Est-ce que l’écocombis est une technologie qui nécessiterait pas mal d’adaptation de notre réseau routier ? Une autre gestion des ronds-points ? Un renforcement des ponts autoroutiers capables de supporter un poids plus important ? … Bref, quel serait l’impact en termes de modifications de routes et en termes budgétaires sur les travaux publics ?

    Est-ce que l’écocombis là, où il est plus fréquemment utilisé, pose de nouveaux défis en termes de sécurité routière ?
  • Réponse du 30/01/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Actuellement, il n’y a pas d’unanimité en Europe sur l’opportunité des écocombis. Si les Pays-Bas et le Danemark y sont favorables et autorisent la circulation de ce type de véhicule chez eux, d’autres pays comme le Luxembourg et la Grèce (qui ne disposent pas nécessairement du même type d’infrastructure routière que ces pays nordiques), s’y opposent.
    Un autre voisin très proche de la Wallonie, la France, a décidé d’un moratoire.

    Ce n’est qu’au travers d’une analyse complète, intégrant tous les aspects que nous pourrons définir les critères de mise en œuvre d’un tel projet.

    Dans ce cadre, et pour répondre à un des volets spécifiques de la question, il est clair que des dispositions devront être prises quant à la qualification, la formation et l’agréation des chauffeurs.
    Comme je l’ai déjà déclaré et comme me l’autorise aujourd’hui l’arrêté royal du 12 mars 2012, j’examine actuellement la possibilité de tests spécifiques sur itinéraires ciblés et contrôlés. L’analyse de ces projets pilotes me permettra d’obtenir une vision plus claire sur les dispositions à prendre pour le futur.

    En résumé, je n’autoriserai pas la circulation de ces véhicules tant que je n’aurai pas obtenu toutes les garanties nécessaires sur l’impact sur la sécurité routière, sur la bonne tenue de nos infrastructures, sur l’environnement, sur la mobilité, sur les incidences sur l’emploi et enfin sur la promotion et le développement du transport de marchandises par voies navigables et voies ferrées.