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Le maintien d'un service de transport de qualité en zones rurales

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 269 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 17/01/2013
    • de FASSIAUX-LOOTEN Françoise
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Plan d'investissements de la SNCB réduit à sa portion congrue, "optimalisation" (pour être politiquement correct) de l'offre de transport public (trains et bus), force est de constater que les citoyens navetteurs n'ont pas de quoi se réjouir ces derniers mois.

    À la faveur de la rentrée scolaire de janvier et d'un réaménagement des horaires des lignes reliant les villes de Chimay et Couvin, on se rend compte que des décisions prises par une société de transport peuvent avoir des conséquences pédagogiques importantes.

    En effet, à la suite d'une décision du TEC Namur-Luxembourg, plus de 60 élèves sont désormais privés d'une petite heure de cours.

    Si les TEC voient leur taux de fréquentation augmenter, c'est parce que de nombreux élèves choisissent de se rendre à l'école en bus. Dès lors, dans l'organisation des cadences et des trajets, il me paraît indispensable de prendre leurs besoins en compte. Monsieur le Ministre va-t-il intervenir afin de régler ce cas particulier ?

    D'une manière plus générale, les travailleurs et de nombreux observateurs craignent un agenda caché. En effet, si les horaires ne sont plus adaptés, les lignes seront moins fréquentées et donc, de fait seront supprimées. Monsieur le Ministre peut-il nous garantir qu'il n'y a pas d'agenda caché en la matière ?

    Monsieur le Ministre a placé la mobilité au coeur de son action politique, mais force est de constater que depuis plusieurs mois maintenant "l'optimalisation" de l'offre correspond à une dégradation du service principalement dans les zones rurales. Entend-il inverser la tendance ?
  • Réponse du 05/02/2013
    • de HENRY Philippe

    Deux préoccupations ont mené à cette réorganisation d’un groupe de lignes rurales (les lignes 156c, 60/1, 59, 60/2 et 156b) qui sont en connexion avec la ligne rapide Couvin – Namur (la L56) :
    * Par sa longueur de plus de 50 km, cette L56 relève d’une catégorie de service qui se voit imposer par la législation européenne l’emploi dans les autobus d’un tachygraphe, mais aussi des impositions spécifiques en matière de temps de repos des conducteurs.
    * Par ailleurs, comme c’est toujours le cas lors de restructurations de ce type, le TEC local a examiné les flux de déplacements existants en vue d’utiliser de la manière la plus efficace et au profit du plus grand nombre de clients les moyens disponibles.

    Pour la L56, le principe de la ligne rapide cadencée reste bien entendu acquis. Les horaires de cette ligne sont conçus pour les adapter au mieux aux règles des temps de repos/temps travaillés imposés par la loi sur les tachygraphes. L’augmentation des temps de repos des conducteurs à des moments obligés entraîne un léger surcoût.

    Dès lors, une restructuration des 5 lignes opérées au départ du dépôt de Mariembourg a été étudiée pour réaliser une opération blanche selon la méthodologie suivante :
    Sur la base des comptages effectués, les parcours ou parties de parcours très peu ou pas du tout fréquentés de la région de Couvin ont été supprimés. Le principe est de privilégier l’intérêt collectif plutôt que de continuer à essayer de satisfaire l’un ou l’autre besoin individuel isolé. Il en résulte une offre :
    - plus directe qui évite les correspondances (à la gare de Couvin pour se rendre à l’école de Pesche par exemple) ;
    - plus lisible (aller et retour identiques et suppression de variantes inutiles). Dans ce souci de lisibilité, certaines de ces variantes sont remplacées par deux nouveaux indices de lignes, la L 60/3 et la L 157a. Ce sont donc désormais non pas 5, mais 7 lignes qui viennent se greffer dans la région de Couvin à l’axe fort que constitue la L56.
    - plus conforme à la réalité du terrain (les temps de parcours entre Pesche et Couvin ont été allongés).

    Au fil du processus de préparation de cette réorganisation, de nombreux contacts ont bien entendu été pris par le TEC : ainsi, tout au début du processus, la suppression de certains parcours scolaires de l’ancienne 156b, desservant des villages distants et peu fréquentés (Doische et environs vers Couvin) était envisagée ; toutefois, ces parcours ont été maintenus au fur et à mesure des négociations. C’est ainsi que les usagers de Doische scolaires et Vaucelles sur la 60/3 peuvent encore rejoindre finalement les écoles de Couvin et Pesche, comme cela a été résumé dans la note au CA de septembre 2012.

    Par extension, les villages de Romerée et de Gimnée, situés sur la nouvelle 156d Mariembourg-Doische, ont été mis en correspondance avec la nouvelle ligne 60/3 Couvin-Heer et peuvent donc rejoindre les écoles de Couvin et Pesche.

    Ce processus a également fait l’objet de plusieurs réunions de service en vue d’établir le roulement des conducteurs.

    Il se fait que pour une seule circulation matinale de la L156c entre Mariembourg et Chimay (L 156c), l’horaire modifié a causé des difficultés à une cinquantaine d’élèves suite au départ plus tardif de ce service.

    Suite à la demande des écoles concernées, le TEC a modifié ce nouvel horaire, qui n’aura donc été d’application que durant 48 heures, et a mis en œuvre dès le mercredi 9 janvier un nouvel horaire qui permet aux élèves d’être déposés à l’arrêt « collège de Chimay » à 7h55, ce qui résout le problème.

    Je ne cache pas que l’ampleur prise par cette péripétie avec l’alerte de la presse locale que relaient les questions de l’honorable membre m’étonne ; pour ma part, je considère que cette question, qui concerne UN service d’UNE ligne est par définition de la compétence des administrateurs du TEC local. Je salue d’ailleurs la diligence avec laquelle ledit TEC a modifié l’horaire qui posait difficulté. Ceci montre bien qu’un contact avec les gestionnaires du réseau est LE bon moyen pour améliorer ce type de situation. Toutes les administrations communales disposent du numéro de téléphone des services d’exploitation des TEC, et quiconque peut faire part de ses remarques et suggestions par l’intermédiaire du site www.infotec.be.

    Le petit couac, qui a duré 48 heures, relatif à l’horaire d’un service d’une ligne ne dissimule aucun agenda caché qui viserait, en mettant à mal le service, à diminuer l’utilisation de lignes de manière à pouvoir à terme les supprimer.