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La navigation des barques sur la Semois

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 174 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 17/01/2013
    • de DESGAIN Xavier
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Ces dernières années, le DNF a drastiquement réduit les périodes durant lesquelles il autorisait la navigation, sur la Semois, des barques des « passeurs réunis », importante attraction touristique de la ville de Chiny. Cette descente de la Semois en barques à fond plat (10 personnes) sur un itinéraire de 8 km permet d'apprécier le calme et les merveilles de la nature à travers les méandres de la Semois, guidé par un « passeur » rappelant l'histoire et les légendes du lieu. Ceci notamment par l’application de l’arrêté du Gouvernement wallon du 19 mars 2009, abrogeant l'arrêté du gouvernement wallon du 30 juin 1994 et réglementant la circulation sur et dans les cours d’eau, qui omettait la circulation des barques. Omission que Monsieur le Ministre a corrigée par arrêté le 26 mars 2012, constatant que la circulation des barques à fond plat ne risquait pas de créer des perturbations sur l’écosystème rivière et octroyant une dérogation permettant leur circulation sur un tronçon de 8 km entre Chiny et La Cuisine dans les mêmes conditions de débit que les kayaks.

    Monsieur le Ministre peut-il me faire savoir les raisons qui l’ont poussé à assimiler ces embarcations conduites par des pilotes formés aux meilleures trajectoires à suivre aux kayaks touristiques conduits par les vacanciers ne connaissant pas la rivière ?

    En effet, s’il parait évident qu’en période de très faible débit la navigation doit être interdite au même titre que pour les kayaks, ne peut-on pas imaginer des conditions moins restrictives pour ce type d’activités, notamment au regard de la connaissance des « passeurs » spécialement formés pour suivre un « chenal » spécialement aménagé dans le lit de la rivière, à l'endroit où l’eau est la plus profonde ?

    Une évaluation du mode de communication des interdictions de naviguer a-t-elle été effectuée ?
    Si oui quelles en sont les conclusions ? Dans le cas contraire, Monsieur le Ministre n’estime-t-il pas cette analyse intéressante ?

    En effet, aujourd’hui le mécanisme ne permet pas une gestion optimale des inscriptions des touristes. Dans ce cadre, ne peut-on pas imaginer d’autoriser la descente dans le cas où le débit est atteint le jour même de la descente ?

    Monsieur le Ministre peut-il aussi me faire connaître les statistiques du nombre de jours d'interdiction de navigation durant les étés précédents et des débits réels durant ces jours-là ?
  • Réponse du 06/02/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Suite à la demande de cette SPRL, j'ai octroyé la dérogation sollicitée en vue d'autoriser la circulation de barques sur la Semois sous certaines conditions relatives à la conservation de la biodiversité.

    Étant donné l'intérêt patrimonial et touristique de l'activité, j'ai exceptionnellement octroyé cette dérogation pour une durée de 5 ans afin de garantir la pérennité de cette activité.

    L'arrêté du Gouvernement wallon du 19 mars 2009 réglementant la circulation sur et dans les cours d'eau interdit au ministre de donner une dérogation pour circuler lorsque les débits sont trop faibles. Cette impossibilité a été précisée à tous les acteurs lors d'une réunion à Chiny le 13 décembre 2011.

    Toute activité nautique nécessite un niveau minimum d’eau et des débits seuils ont été fixés. Quand les débits sont trop faibles, il faut interdire la circulation de toutes les embarcations de loisirs, dans un souci de protection de la nature.

    En matière de communication, il faut distinguer l’information à court terme et l’information à moyen terme.

    Pour l’information à court terme, il existe le site internet (http://kayak.environnement.wallonie.be) et info kayak (0800/13.845) qui sont mis à jour quotidiennement dès 8h20. L’administration s’est d’ailleurs concertée et fixe l’état du tronçon la veille à 17h00. Le site Internet prévoit aussi une couleur (jaune) pour le tronçon sur lequel « la circulation de kayaks risque d’être interdite ».

    Pour des prévisions à moyen terme, il est aussi difficile pour le gestionnaire des cours d’eau de prévoir une semaine à l’avance les débits de ses rivières que pour le météorologue aguerri d’estimer la quantité exacte de l’eau qui risque de tomber dans la semaine sur une partie donnée de bassin versant.

    En ce qui concerne les fermetures du tronçon de la Semois à Chiny depuis l’an 2000, pendant la saison touristique (avril à septembre inclus, soit 183 jours durant 13 saisons soit au total 2.379 jours), il y a eu 165 jours de fermeture pour débits bas (moins de 7 % du temps) et 58 jours de fermeture pour débits hauts (moins de 2,5 % du temps).

    En 2012, les conditions climatiques ont permis un débit suffisant durant toute la saison pour que l'activité puisse se dérouler dans les conditions de la dérogation. En effet, depuis le 1er janvier 2012, la Semois à Chiny n'a pas connu un seul jour de fermeture pour cause de franchissement du débit bas. Seule une dizaine de jours de la saison touristiques ont été interdits sur ce tronçon pour dépassement du débit seuil haut. Dans ce cas-ci, la sécurité des occupants de la barque, dont le gestionnaire du cours d’eau est responsable, est réellement compromise. Le 15 juillet, par exemple, le débit était de 75 m³/s. Un accompagnateur, expérimenté ou pas, peut difficilement dans ce cas assurer à 100 % la sécurité de ses passagers.