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Le test du radon

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 54 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 24/01/2013
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    D’après l’Agence fédérale de contrôle nucléaire, le radon serait responsable d’environ 240 cas sur 2000 cancers du poumon en Wallonie.

    Ce gaz radioactif est présent dans le sous-sol, mais peut remonter à la surface, pénétrer dans les habitations et se répandre dans l’air.

    Les normes belges sont de 200 becquerels par mètre cube dans les nouvelles maisons et de 400 becquerels par mètre cube dans les anciennes habitations.

    Afin de sensibiliser la population à cette problématique, l’ASBL Espace-Environnement a publié une fiche-conseil avec le soutien de la Région wallonne dont le cabinet de Madame la Ministre.

    Je me tourne dès lors vers Madame la Ministre pour quelques précisions.

    Le taux de concentration de radon varie en fonction de la zone géographique, des conditions climatiques, du type d’habitation et de la composition du sous-sol.

    En Wallonie, quelles sont les régions les plus touchées par la présence de ce gaz ? Quels sont les différents taux de concentration par province ? Quel est le pourcentage de maisons mesurées et dépassant le seuil autorisé par province ?

    Une fiche-conseil existe. Elle est téléchargeable sur www.espace-environnement.be. Quelle communication a été mise en place pour en informer la population ? Cette fiche a-t-elle été distribuée à la population par un autre biais ?

    Un test radon coûterait environ trente euros. La région intervient-elle financièrement dans ce test ?

    Quel est le montant de la participation financière de la Région dans cet outil informatif ?
  • Réponse du 15/02/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    Tout le monde peut connaître les régions et communes les plus touchées par le radon en consultant le site de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) responsable de la surveillance du territoire en la matière, et de la protection de la population contre les radiations ionisantes.

    Les résultats d’un certain nombre de mesures réparties sur le territoire belge ont permis de classer statistiquement les communes belges en zones à risque radon de classe 0, 1 ou 2, et de classer les arrondissements administratifs en régions radon 0, 1 ou 2. L’AFCN a publié le 20 août 2011 au Moniteur belge un arrêté y reprenant tous les détails.

    En classe ou région 1, de 1 à 5 % des habitations mesurées dépassent le niveau d’actions de 400 Bq/m3, et en classe ou région 2, plus de 5 % des habitations mesurées excèdent ce taux. Aux termes de l’article 2 de l’arrêté précité, la région radon 1 comprend les arrondissements administratifs de Nivelles, Ath, Charleroi, Mons, Soignies, Thuin, Tournai, Huy, Liège, Waremme, Arlon, Virton, Namur et Philippeville. La région radon 2 comprend quant à elle les arrondissements de Bastogne, Neufchâteau, Marche-en-Famenne, Dinant et Verviers. En ramenant ces données au niveau des provinces wallonnes, il faut conclure qu’aucune n’est épargnée et que, à cet échelon, au moins 1 % des habitations mesurées dépasse le taux de 400 %, ce qui permet de les considérer en classe 1 au minimum.

    En Belgique, des niveaux d'action sont définis suivant les recommandations européennes. C’est ainsi que le niveau à partir duquel la remédiation des logements est préconisée, soit 400 Bq/m3 actuellement, est repris dans l’arrêté du 10 juin 2009 pris en exécution de l’article 3 du Code wallon du Logement et de l’habitat durable, au titre des caractéristiques intrinsèques du logement nuisant à la santé des occupants. Une nouvelle directive CE sur le radon, actuellement en préparation, devrait fixer pour l’avenir le niveau de référence pour le radon à 300 Bq/m³, et un niveau de conception ('target value') à 100 Bq/m³.

    La Wallonie s’est engagée résolument au travers de la Déclaration de politique régionale à lutter contre le radon et mettra prochainement en œuvre un plan d’action en matière de radon, afin de diminuer l’exposition de la population à ce facteur de risque reconnu par la communauté scientifique et les autorités sanitaires internationales.

    J’ai pour ma part chargé Espace-environnement, dans le cadre du subside annuel qui lui est alloué en matière de Santé-Habitat, de développer une fiche d’information sur le radon dont les médias ont largement fait écho en décembre 2012. Comme tous les outils développés dans le cadre de la subvention, les modes de diffusion sont multiples : salons, conférences, permanences téléphoniques de Santé-Habitat, etc.

    Dans le cadre du partenariat mis en place avec l’Association des Provinces wallonnes et les Services provinciaux d’analyse des milieux intérieurs (SAMI/LPI), et subsidiés sur trois ans à concurrence de 750 000 euros, le radon a par ailleurs été retenu parmi les polluants prioritaires. Les mesures radon sont prévues jusqu’en 2013. Au mois de décembre 2012, plus de 640 personnes avaient donné leur consentement pour procéder, gratuitement, à la détection du radon. Les résultats, une fois disponibles, nous permettront également d’alimenter des outils de sensibilisation complémentaires aux outils déjà disponibles à l’échelon fédéral et provincial.

    Il faut rappeler que le coût d’un détecteur, analyse comprise, est modique – une trentaine d’euros - ; néanmoins, avec les différentes parties concernées – AFCN, provinces, Ministre du Logement – nous examinons la possibilité d’intervenir dans le coût de la détection ainsi que de la remédiation de manière plus structurelle, considérant que cela peut rester un frein, particulièrement pour les ménages à plus faibles revenus.