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Les aménagements autoroutiers pour la sécurité des animaux

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 192 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 24/01/2013
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Au moment de la construction de certaines autoroutes dans les années 1970, les préoccupations écologiques étaient quasi inexistantes. Les chantiers ne prévoyaient guère d’aménagements spécifiques comme les écoducs pour permettre aux animaux de circuler en toute sécurité et sans traverser les autoroutes.

    Réaliser aujourd’hui ces aménagements reviendrait trop cher. Certaines autoroutes comme l’E42 sont souvent fatales aux blaireaux ou aux renards. En Ardennes, on trouvera davantage de gros gibiers impliqués dans des accidents. Chaque région ayant ses particularités.

    Par contre, si nos autoroutes sont dépourvues de passages, certaines routes communales ou régionales en sont dotées.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d’un recensement des tunnels, passerelles et autres passages prévus pour la sécurité de la faune pour l’ensemble de la Wallonie ?

    Lors de nouveaux chantiers autoroutiers est-il aujourd’hui inclus ce type d’aménagement ? Des récentes réalisations ont-elles été faites dans ce sens ? Quel en serait le coût ?

    Monsieur le Ministre peut-il me donner une estimation du nombre d’accidents impliquant de petits ou grands animaux sur les réseaux routier et autoroutier ?

    Ces animaux morts le long de nos routes doivent être évacués. Quel est le coût annuel de ces interventions ?
  • Réponse du 13/02/2013 | Annexe [PDF]
    • de DI ANTONIO Carlo

    * Pour la sécurité des usagers :

    Au niveau des statistiques d’accidents qui concernent les animaux sauvages auxquels l'honorable membre fait référence dans sa question, il convient d’opérer une distinction entre le petit gibier et le grand gibier.

    Si les accidents avec du petit gibier ne sont généralement pas dangereux pour les usagers de la route, ceux qui impliquent du gros gibier constituent un réel danger, parfois mortel.

    Sur base des statistiques en sa possession, l’administration recense, chaque année +/- 70 accidents corporels. En moyenne, ces accidents engendrent la mort d'un usager de la route et une dizaine de blessés. Au regard du nombre total d'accidents, ces valeurs sont faibles, mais chaque accident est un accident de trop.

    Afin de se concentrer sur les animaux sauvages, l'analyse se restreint aux accidents hors agglomération.

    Sur autoroutes, les accidents impliquant un animal sont heureusement exceptionnels. Ils représentent 0,25 % des accidents autoroutiers. Ces accidents se répartissent sur tout le réseau autoroutier sans zone plus sensible qu'une autre.

    Sur le réseau routier hors agglomération, les animaux sont impliqués dans environ 1% des accidents corporels.

    Voir tableau en annexe.

    Toutefois, cela varie de 0,4% en Province du Hainaut à 1,6 % en Province du Luxembourg.

    Le printemps et l'automne sont des périodes plus sensibles pour ces accidents.




    * Pour la protection des animaux :

    La banque de données des ouvrages d’art recense en Wallonie dix passages pour faune :

    * 3 passages supérieurs sont situés au-dessus des autoroutes E25 et E411.
    * 7 passages inférieurs (tunnel) sont situés sous les mêmes autoroutes et sous la N89.

    Il est en outre prévu pour la réalisation des 12 km du contournement de Couvin d’intégrer divers passages à faune, suite à une étude d’impact environnemental réalisée par le Département de la Nature et des Forêts, soit :

    * 12 crapauducs ;
    * 2 passages supérieurs à gibier ;
    * 2 traversées de rivières à banquettes sèches (Ry de Rome et Eau Noire) ;
    * 2 traversées de ruisseaux (pertuis avec cheminée pour chauve-souris) ;
    * 2 aqueducs à banquettes sèches.

    La construction d’un crapauduc revient à environ 900 euros/mètre HTVA.
    Pour Couvin, il est prévu environ 750 mètres de crapauduc, soit 675 000 euros HTVA

    Pour un passage supérieur à gibier, il faut compter environ 1 500 euros du mètre carré, soit pour le contournement de Couvin 6 200 000 euros HTVA pour les deux passages supérieurs prévus.

    Se pose donc la question de l’opportunité de tels investissements au vu de leur coût en regard de la relative rareté de la survenance d’accidents avec des animaux sauvages.

    Quoi qu’il en soit et pour ce qui concerne les nouvelles voiries, des dispositifs ad hoc sont systématiquement prévus dès lors que les études d’incidence environnementales estiment qu’ils sont nécessaires à la sauvegarde de certaines espèces (ce qui n’est généralement pas le cas du gros gibier, qui est peu menacé). Les investissements concernent donc le plus souvent des animaux de petite taille et sont réalisés dans un objectif de sauvegarde des espèces.