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La politique tarifaire des TEC et la réforme "Tec It Easy"

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 311 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 31/01/2013
    • de SENESAEL Daniel
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    La politique tarifaire des TEC a fait l'objet de nombreux débats lors de nos discussions budgétaires. L'opposition n'a cessé, durant ces discussions, de caricaturer cette politique et les changements qui y étaient apportés.

    Aujourd'hui, nous avons une vision globale de la situation. Ainsi, trois facteurs seront pris en compte pour définir le coût d'un trajet : la distance parcourue, la fréquence d'utilisation et le profil du voyageur. Il s'agit, à nos yeux, d'une avancée positive et d'une réforme équilibrée. La seule question qui se pose à ce sujet est celle de savoir si cette réforme ne va pas, d'une manière générale, faire augmenter le coût des trajets en transport en commun pour les usagers ?

    En outre, il semble que le coût d'une campagne destinée à expliquer cette réforme fasse quelques remous. Ainsi, 600 000 euros seraient dépensés sur 2 ans pour expliquer aux usagers les nouvelles grilles tarifaires et l'utilisation de la nouvelle carte de paiement.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il ce montant ? La juge-t-il démesurée ? Quels en seront les grands axes ?
  • Réponse du 06/02/2013
    • de HENRY Philippe

    Vu les augmentations induites par le nouveau système pour certaines catégories de trajets, alors que la règle veut que, chaque année, les recettes de trafic suivent l’évolution de l’index, j’ai souhaité faire exception à cette règle, créant ainsi une marge permettant de limiter l’augmentation de certains titres de transport par rapport à la proposition initiale du Conseil d’administration de la SRWT. L’indexation aurait induit une augmentation globale des titres de transport de 2,26 %, j’ai fait en sorte que cette augmentation globale soit limitée à 1,5 %. L’impact individuel varie selon le type de trajets et le profil du client.

    Ainsi, le billet 1-2 zones passe par exemple de 1,70 euro à 1,90 euro, mais, comme évoqué plus haut, il permet par exemple un aller-retour endéans l’heure. Le billet 3 zones à 2,55 euros disparaît, mais est remplacé par un billet libre parcours pendant 1h30 au prix de 2,90 euros. En revanche, l’abonné annuel 5 zones payait son abonnement 450 euros, il ne paiera plus que 375 euros, et ce pour un abonnement libre parcours.

    En général, les usagers faisant de longs trajets paieront moins demain. Les clients faisant de courts trajets avec carte multitrajets également.

    Par contre, les utilisateurs qui font aujourd’hui un trajet « 3 zones » paieront un peu plus, c’est la conséquence inévitable de la réduction du nombre de classes de distance (mais, je le rappelle, auront à présent des titres de transport de type « libre parcours »).

    Je fais toutefois remarquer que le prix du billet 1 ou 2 zones (équivalent à 50 % des billets vendus) à 1,90 euro reste inférieur au prix du billet de la STIB (2,5 euros) et de DE LIJN (2 euros).

    En conclusion, le produit global des recettes attendues sera plus bas que ce qui aurait résulté d’une indexation, mais il y aura des mouvements à la baisse pour certains titres, à la hausse pour d’autres.

    Outre, cette réforme globale, deux mesures particulières doivent encore être mentionnées.
    1. 100 % des personnes de 12 à 24 ans bénéficient de tarifs réduits (réduction de 44 % en moyenne sur les abonnements mensuels et de 46 % en moyenne sur les abonnements annuels). Jusqu’à présent, seuls 88 % des personnes de cette classe d’âge, les étudiants des écoles reconnues par la Communauté française ou la Communauté germanophone, en bénéficiaient.
    2. Une contribution annuelle de 36 euros devra être honorée par les clients de plus de 65 ans ne bénéficiant pas des statuts sociaux OMNIO /BIM. Cette contribution donnera droit à un libre parcours sur tout le réseau, y compris les lignes rapides. Selon les estimations de la SRWT, environ 270 000 personnes devraient se procurer une carte d’accès au réseau tandis qu’environ 160 000 d’entre elles se verraient exempter de la contribution de 36 euros du fait de leur statut BIM/OMNIO. Cette mesure entrera en vigueur le 1er juillet 2013.

    En ce qui concerne la question relative à la campagne de communication prévue en 2013 et 2014 pour accompagner cette importante réforme tarifaire.

    Ce marché, approuvé à l’unanimité par la Conseil d'administration de la SRWT de novembre 2012, a des objectifs multiples : il concerne la conception et la mise en œuvre des actions de communication interne et externe pour le lancement de la politique tarifaire, l’accompagnement de l’expérience pilote de mise en place de la carte tout d’abord dans l’un des TEC, le lancement de la carte sans contact de manière généralisée et la réorganisation des canaux de vente.

    Son coût est de 589 000 euros répartis sur deux années, soit moins de 300 000 par an, à comparer aux recettes de trafic qui sont de l’ordre de 120 mios d'euros/an. Plus de 20 ans après la création du Groupe TEC, consentir ce type de dépenses me paraît essentiel pour réussir cette importante réforme de la structure tarifaire.

    Cette décision est de toute façon du ressort du groupe et non du gouvernement.