/

Le choix entre l'exportation ou la valorisation du lisier

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 255 (2012-2013) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 12/02/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le ministre Henry me répondait jadis : «aux solutions que vous mentionnez pour se conformer aux impositions du PGDA en zone vulnérable (diminution du cheptel ou augmentation des terres), il faut en rajouter une qui est l’exportation du surplus d’effluents vers des destinataires qui peuvent le recevoir. C’est la solution discutée plus haut au niveau des impacts économiques».

    Pourquoi ne pas ouvrir une autre voie qui me semble plus intéressante que de répartir le lisier sur un nombre d’hectares plus important : la valorisation systématique du lisier (comme matière première) à des fins énergétiques (biométhanisation) ?

    Les particuliers qui se sont lancés dans cette voie me rapportent régulièrement leurs doléances :
    - lourdeur des procédures d’obtention des permis;
    - difficultés de trouver un partenaire financier (les banques sont assez réticentes, et les sociétés d’invest ne se précipitent pas non plus pour partager le risque);
    - la lenteur du traitement des certificats (liés à la valorisation électrique) et les difficultés en termes de trésorerie qui s’ensuivent;
    - la taxation de 0.54c d'euro par MWh.
    - etc.

    Bref, des soucis qui sont de nature à réduire l’envie d’investir dans ce type de production énergétique. Et ceux qui se sont lancés malgré tout il y a quelque temps, ne démentissent pas.

    Question : la filière de la biométhanisation est-elle une filière à part entière ou est-elle plutôt le parent pauvre dans le mix énergétique renouvelable ?

    Quand le Gouvernement wallon s’attaquera-t-il aux difficultés de financement des investissements en la matière qu’éprouvent les particuliers qui souhaitent se lancer dans ladite filière ? Je parle surtout de la nécessité d’œuvrer dans le sens de prévoir du capital à risque en faveur d’investissements dans les SER, levier financier pour aider les particuliers à obtenir de la part des banques le financement dont ils ont besoin.
  • Réponse du 04/03/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    La filière biométhanisation est une filière prometteuse qui présente plusieurs particularités, ce qui en fait une technologie renouvelable peu facile d’accès. Le type de matière première, le choix de la technologie de digestion et le conditionnement du digestat sont autant de paramètres qui font varier les paramètres économiques d’un projet.

    L’inventaire de tous les freins administratifs a été fait dans un des groupes de travail de la Cellule biomasse instituée par le gouvernement. Mon collègue Philippe Henry travaille actuellement à faire évoluer les aspects relatifs à l’aménagement du territoire et au permis d’environnement.

    Un autre groupe de travail de la Cellule biomasse a examiné les paramètres économiques. Une analyse des conditions de rentabilité en lien avec la puissance de l’installation, la qualité des intrants, et les technologies utilisées a permis de brosser différents cas types d’installations de biomasse-énergie.

    Ces chantiers, visant notamment la simplification administrative, nécessitent un examen approfondi afin que la Wallonie puisse faire face correctement aux différentes obligations qui lui incombent, à la fois énergétiques, mais aussi environnementales.

    L'honorable membre évoque les difficultés des particuliers à se lancer dans la filière de biométhanisation agricole. A priori, les petites unités (puissance type de 10 kWél) sont destinées à l’usage d’agriculteurs qui veulent être autonomes énergétiquement et valoriser leur digestat. Les puissances supérieures nécessitent d’être alimentées en conséquence et donc nécessitent une démarche collective d’agriculteurs, communale ou d’entreprises (agroalimentaire p.ex.). Ce type de projets peut recourir aux aides à l’investissement ou aux aides à l’agriculture, et s’appuyer le cas échéant sur des organismes de type ‘invest’ pour leur financement. J’invite l'honorable membre à poser directement sa question à mon collègue Jean-Claude Marcourt, en charge de l’Économie.