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Les récentes mesures mises en oeuvre dans le cadre de la politique wallonne en matière de suicide

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 65 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 12/02/2013
    • de TROTTA Graziana
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Les jeunes et les aînés constituent les groupes privilégiés de la politique de prévention et d'accompagnement en matière de suicide en Région wallonne.

    D'après une recherche financée par la région et coordonnée par l'Association interrégionale de guidance de la santé (AIGS), il y aurait en Wallonie 700 décès par suicide par an, soit 22% de plus qu'en Flandre et 126% de plus qu'aux Pays-Bas. Certes les chiffres ne disent pas tout et si nous savions déjà que l'incidence du suicide en Wallonie était élevée, les différences sont pour le moins interpellantes.

    Madame la Ministre a chargé l'AIGS de poursuivre la recherche au cours de l'année 2012 afin, notamment, d'analyser l'impact des variables socio-démographiques et économiques dans les différences interrégionales.

    Madame la Ministre peut-elle me faire part des résultats, même partiels, de cette analyse ? Quels sont les autres résultats des travaux menés en 2012 par l'AIGS sur le phénomène suicidaire ? Le travail de l'Association est-il terminé et, dans l'affirmative, un rapport final est-il disponible ?

    Aussi je souhaiterais savoir où en est précisément le travail de mise sur pied du Centre de référence spécifique sur le suicide.
  • Réponse du 06/03/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    Concernant l’étude coordonnée par l’AIGS, les résultats nous ont été présentés ce 25 février lors du comité d’accompagnement.

    Cette recherche s’est étalée sur deux ans et avait d’abord pour ambition d’expliquer la différence de taux de suicide entre la Wallonie, la Flandre et les Pays‑Bas. Il en est ressorti, entre autres, que la Wallonie a un taux de suicide élevé en comparaison avec les régions et les pays voisins. La Wallonie est aussi caractérisée par une plus grande prévalence de mal-être mental. Il est apparu également que le taux de suicide varie fortement entre les zones du territoire wallon. L’étude confirme qu’il est plausible que les régions avec des taux de suicide bas soient caractérisées par de meilleurs contextes socio-économiques. De plus, des associations ont été établies entre le taux de suicide régional et le bien-être mental, l’intention de chercher de l’aide et l’attitude par rapport au suicide. Les résultats de l’étude proposent également des données épidémiologiques concernant le suicide, ainsi que des recommandations dont la mise en œuvre devrait contribuer à réduire le taux de suicide.

    La question du suicide doit rester prioritaire, d’autant plus que le taux de suicide en Wallonie est l’un des plus élevés d’Europe occidentale. Ainsi, le rapport de recherche constitue un outil précieux dont les recommandations seront à la base de l’élaboration d’un plan d’action visant à réduire le phénomène.
    Compte tenu de l’importance de la thématique, la synthèse des résultats sera proposée au Gouvernement wallon et je suggère que la recherche soit présentée en commission parlementaire. Par ailleurs, l’intégralité du rapport sera disponible dès la fin mars, notamment sur le site du SPW.

    En ce qui concerne la reconnaissance du Centre de référence spécifique suicide, la finalisation du dossier est en cours. Le dossier présenté par l’ASBL « Un Pass dans l’Impasse » a été examiné par le Conseil wallon de l’Action sociale et de la Santé (CWASS) en octobre dernier et diverses remarques ont été formulées à cette occasion. Cet avis pointe principalement les éléments suivants :
    - la nécessité d’assurer une autonomie au futur centre de référence spécifique suicide ;
    - l’importance de composer un comité de pilotage indépendant et autonome ;
    - la nécessité d’assurer la mise en place d’un comité d’éthique pluraliste et pluridisciplinaire.

    Sur cette base, une rencontre a été organisée avec mon administration et le porteur de projet le 6 décembre 2012, afin d’adapter la candidature dans le sens souhaité par le CWASS, en intégrant notamment des éléments complémentaires (communication, plan d’action mis à jour,…).

    L’administration vient de recevoir la candidature mise à jour ce 8 février. Le dossier suit son cours et me sera adressé tout prochainement. L’agrément sera donc effectif au début du deuxième trimestre 2013.