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Les clochers d'églises comme refuges pour des espèces en danger

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 243 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 12/02/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Souvent, les clochers d’église servent de refuge aux oiseaux rapaces comme le hibou, le faucon … à condition que le gestionnaire du bâtiment (fabrique d’église) ait la sensibilité requise pour ce genre de pratique. Non seulement les oiseaux y trouvent refuge, mais assez souvent ils y construisent leurs nids.

    L’oiseau, laissant des crasses, n’est pas toujours le bienvenu. Les clochers sont fermés ou les oiseaux sont chassés. On peut comprendre les gestionnaires de vouloir maintenir l’endroit en parfait état de propreté – faute de quoi le visiteur peut se sentir incommodé.

    Peut-on imaginer de conclure avec les organisations de protection de la nature (habitats, espèces) des conventions en vertu desquelles il y ait une contribution active à ce que les clochers d’église puissent être un refuge tout en restant propres ?
  • Réponse du 28/02/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Plusieurs espèces animales intéressantes s’établissent dans les combles, greniers et clochers de nos bâtiments. Il s’agit d’oiseaux comme la chouette effraie, le martinet noir ou le choucas des tours, ou encore plusieurs espèces de chauves-souris particulièrement menacées dans nos régions. Ces espèces y trouvent un milieu de reproduction favorable notamment grâce au microclimat et à la grande quiétude qui y règne.

    Dans le cadre de l'Année européenne de la Conservation de la Nature en 1995, la Wallonie, consciente qu’il s’agissait d’une réelle opportunité pour la préservation des espèces concernées, a lancé l'opération « Combles & Clochers ». Depuis cette date, l’opération a permis d’aménager 1 079 bâtiments (Églises, chapelles, …) dans 128 communes.

    Les aménagements visent, d’une part, à établir des accès pour les espèces telles que des chauves-souris et des chouettes et, d’autre part, à éviter l’accès aux fouines et aux pigeons, ces derniers étant les principaux responsables des salissures. Des naturalistes et des associations de conservation ont été associés aux inventaires préalables ainsi qu’au suivi de l’occupation des bâtiments consécutive aux aménagements.

    Les déchets engendrés par les oiseaux et les chauves-souris favorisés par l’opération sont limités (guano, pelotes de réjections) et, étant donné la chaleur qui règne dans les combles et clochers, les déjections sèchent très vite. Il est important de noter que les endroits fréquentés par les animaux ne sont pas accessibles au public vu la dangerosité des lieux qui justifie la présence de portes cadenassées. En outre, la quiétude des lieux est un élément essentiel dans la préservation des espèces.

    La présence de ces espèces et de leur déjection a de tout temps existé dans les combles et clochers sans poser de soucis particuliers de cohabitation au contraire des pigeons qui provoquent des nuisances importantes. C’est d’ailleurs en raison de la prolifération des pigeons que les ouvertures de nombreux édifices ont été grillagées diminuant ainsi le potentiel d’accueil de la faune sauvage.

    Lorsque l’accès est possible sans danger excessif, les combles aménagés font l’objet de suivis scientifiques et techniques. Lors de ces visites, le nettoyage des déjections est prévu.