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L'important potentiel des starters bruxelloises par rapport aux starters wallonnes

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 103 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 25/02/2013
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Selon une enquête de l'Écho, il semblerait que les starters bruxelloises présentent un très important potentiel en comparaison avec la starter wallonne.

    En effet, selon l'article, la starter bruxelloise se montre plus expérimentée, plus qualifiée et plus ambitieuse !

    Les entrepreneurs de plus de 55 ans sont passés dans cette région de 4% à 14%, les starters diplômées de l'enseignement supérieur de 59 à 71%, les anciens salariés sont passés à 70% alors qu'initialement on en dénombrait « seulement » 58%.

    Cette progression est totalement valorisante pour la Région de Bruxelles-Capitale.

    S'il convient de se réjouir de ce résultat, il convient aussi de savoir :
    - quel est le bilan wallon;
    - comment Monsieur le Ministre envisage un plus grand taux de pénétration en Wallonie;
    - comment on peut augmenter le nombre de travailleurs expérimentés en Wallonie;
    - si une synergie entre les structures est concevable ?
  • Réponse du 18/03/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il n’existe pas en Wallonie de données administratives sur les caractéristiques des créateurs d’entreprises à titre individuel. On analyse davantage les entreprises (secteur d’activité, emploi, caractère innovant ou non, etc.).

    En 2005, l’IWEPS, a mené un programme de travail sur l’entrepreneuriat wallon, et plus particulièrement sur les primo-créateurs d’entreprise. Ce programme a articulé différentes méthodes et une grande variété de sources de données portant non seulement sur le profil des primo créateurs, mais également sur le processus de création et ses liens avec des dimensions telles que les spécificités locales, l’ancrage familial, la trajectoire individuelle et les ressources mobilisées. Les enseignements suivants ont ainsi pu être tirés :
    - les entreprises créées par les primo-créateurs sont, dans l’ensemble, de très petites entreprises (2,7 personnes employées) ;
    - le secteur du service aux entreprises est fortement représenté (plus de 25 % des primo-créateurs interrogés) ;
    - plus d’un primo-créateur sur deux vise un micro marché local ;
    - le Brabant wallon, la région de Bastogne et le nord-ouest de Liège présentent une intensité « primo-créatrice » plus élevée ;
    - plus le niveau socio-économique de la population d’un territoire est élevé, plus l’intensité primo-créatrice de celui-ci sera élevée ;
    - les primo-créateurs constituent une population favorisée, tant sur le plan culturel qu’économique ;
    - près d’un primo-créateur sur deux exerçait, avant de créer son entreprise, une activité en tant que travailleur indépendant (à titre principal ou secondaire) ;
    - les individus âgés de 32 à 38 ans ont significativement plus de chance d’être primo créateurs.

    À travers l’évaluation de dispositifs de soutien à la création, nous pouvons également disposer d’information relative au profil des starters. Ainsi, si l’on prend les bourses de préactivité, l’évaluation menée en 2012 nous indique que :
    - le public des demandeurs est à 70 % masculin et on y retrouve un grand nombre de sans-emploi (43 %) et de salarié (34 %) voulant créer leur activité professionnelle ;
    - le taux d’octroi des bourses n’est pas significativement différent selon la situation professionnelle du demandeur et est légèrement inférieur pour les femmes, indépendamment de leur catégorie professionnelle ;
    - les porteurs de projets sont assez bien répartis dans la force de l’âge ; 38 % ont entre 31 et 40 ans et 26 % entre 41 et 50 ans. Le taux d’octroi ne variant pas selon la tranche d’âge, ce qui sous-entend une crédibilité et une qualité de projet similaire quel que soit l’âge ;
    - les sans-emploi sont sur représentés parmi les demandes dans les secteurs du commerce et des services. Les activités de type industriel, chimie, métaux, fabrication d’appareillages obtiennent un taux plus élevé de bourses que la moyenne ;
    - certaines demandes dans les secteurs de la fabrication (machines et équipements, matériel de précision, etc.) de la chimie et pharmacie sont déposées par des porteurs de projet issus des universités avec généralement une dimension technologique particulièrement intéressante.

    En termes de résultats, on constate que le taux de création semble augmenter légèrement avec l’âge des porteurs. Par ailleurs, plus de 70 % des activités créées à partir d’une bourse de préactivité se maintiennent au-delà des 5 ans ce qui démontre une excellente qualité des projets qui aboutissent en termes de pérennité. Enfin, au niveau de l’emploi, la moitié de ces entreprises restent avec 1 ou 2 personnes occupées, mais 20 % ont plus de 10 personnes.

    La problématique de la stimulation de l’entrepreneuriat est une de mes priorités que j’ai notamment proposé de mettre en œuvre à travers le Small Business Act wallon, démarche par ailleurs cohérente avec la place accordée aux PME dans le Plan Marshall 2.vert. Dans ce cadre, de nombres initiatives ont été menées pour sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat d’une part et accompagner les porteurs de projet dans la création de leur entreprise d’autre part.

    Ainsi, en matière d’accompagnement à la création, on citera notamment :
    - depuis 2011, diverses initiatives pluridisciplinaires liées à la création d’activités au sein des universités. Ces initiatives permettent la rencontre entre étudiants de filières différentes autour de projets de création d’entreprises (UMONS Entrepreneur 3.0 à l’UMONS, Programme CPME à l’UCL et HEC-ULg Entrepreneurs) ;
    - le programme « 1,2,3,GO ! » qui vise l’accompagnement de projets innovants dans la grande Région ;
    - les « Startups Weekend » qui ont réuni à Liège et Mons près de 200 personnes, essentiellement jeunes, autour du challenge de la création de startups informatiques.
    - NEST’up qui, via le Programme Creative Wallonia, a permis d'accompagner 6 startups en 2012, majoritairement dans le secteur des nouvelles technologies ;
    - « ID Campus » qui, en collaboration avec les universités, propose des masters, certificats et programmes de formations permettant à des étudiants de prendre part à la réalisation de projets créatifs d'envergure, en équipes transdisciplinaires.

    Enfin, en ce qui concerne la qualification des futurs travailleurs, je soulignerai l’apport de la formation en alternance, soutenue par le Gouvernement wallon depuis 3 législatures :
    - le décret relatif aux études relevant de l'enseignement supérieur en alternance (20/10/2011) prévoit qu'une partie des compétences nécessaires pour l'obtention d'un diplôme délivré par un établissement de l'enseignement supérieur puisse être acquise en entreprise. Dans ce cadre, le lancement, à titre expérimental, lors de la rentrée académique 2011, de 4 nouveaux masters en alternance, ce qui constitue une première en Belgique, permettra certainement de valider l’hypothèse de l’impact de cette méthodologie sur l’envie d’entreprendre des jeunes issus de ces filières de l’enseignement supérieur ;
    - une convention-cadre a été signée en mai 2011 entre les responsables de l'enseignement supérieur et trois secteurs (nouvelles technologies, construction et chimie). Elle doit permettre d'expérimenter l'alternance entre l'enseignement supérieur et les entreprises, de favoriser l'expérience chez le jeune travailleur et de favoriser l'attractivité de secteurs porteurs.