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La maladie d'Alzheimer

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 84 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 08/03/2013
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Les maladies neurodégénératives, dont la maladie d'Alzheimer, sont en large progression. L'estimation en Europe se chiffre à 7,3 millions de cas et on pense que ce chiffre doublera tous les 20 ans. La population de plus en plus vieillissante entraînera une explosion de cette maladie qui est difficile à prévoir, à diagnostiquer et à traiter.

    Cette augmentation considérable imposera une charge toujours plus lourde aux patients, à leur famille et à leurs soignants et créera d'importants défis pour le système de santé également sur le point de l'organisation.

    La « Ligue Alzheimer ASBL» propose dans sa charte un certain nombre de mesures à prendre pour une politique adaptée vis-à-vis de la maladie. Je suis particulièrement interpellée par deux propositions : la formation obligatoire sur la pathologie démentielle des médecins, des professionnels de la santé et des travailleurs sociaux ainsi que le développement de services de répit adéquats dans le but d'améliorer la qualité de vie des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer.

    Madame la Ministre a-t-elle pu prendre connaissance de cette charte ?

    Les professionnels de la santé n'étant pas les seuls à côtoyer les patients, ne conviendrait-il pas d'envisager une formation pour tout le personnel en contact direct avec les personnes atteintes d'Alzheimer dans un centre d'hébergement ?

    Si cette maladie est particulièrement invalidante pour les personnes qui en souffrent, elle l'est tout autant pour les proches et la famille. Il n'existe malheureusement pas assez de centres de jour en Wallonie qui pourraient donner du répit aux familles. Comment réagir face à ce besoin ?
  • Réponse du 28/03/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    La question de l'honorable membre fait référence à la Charte que la Ligue Alzheimer a développée dans le cadre de son projet « Ville Amie Démence » qui vise une meilleure intégration dans la vie communale des personnes atteintes d’Alzheimer. En parallèle, la Fondation Roi Baudouin lance cette année, en collaboration avec la Wallonie, un appel à projets relatif aux « Communes Alzheimer admis en Wallonie ». Ces approches montrent combien le territoire communal est pertinent pour réaliser des actions de sensibilisation. 

    En ce qui concerne le besoin en formations des professionnels de la santé, l'interrogation de l'honorable membre rejoint totalement le constat posé dans le cadre des projets-pilotes relatifs à la prise en charge non médicamenteuse de la maladie, que je soutiens depuis deux ans. Il semble effectivement qu’un déficit existe en la matière, et une approche réfléchie doit donc s’envisager sur cette question, en partenariat avec les professionnels et le monde associatif.

    Un exemple concret nous est donné par le projet novateur du Service provincial d’Aide Familiale (SPAF) de Namur, soutenu par la Wallonie et effectif depuis le mois de mars 2011. Le SPAF a mis en place un service de dix gardes à domicile spécifiquement formées à l’aide des bénéficiaires atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Ce projet rencontre une demande importante et a d’ailleurs été lauréat d’un des prix de l’innovation sociale décernés récemment par l’UNIPSO.

    Plus généralement, l’élaboration de contenus spécifiques de formation est un des objectifs du Centre Wallonie Alzheimer qui sera créé cette année.

    En ce qui concerne les places en centres de jour, la Wallonie en compte actuellement 570, dont 284 ont l’agrément spécial « centre de soins de jour ». La programmation en Wallonie concernant les places de centres de soins de jour prévoit la possibilité d’ouvrir 761 nouvelles places. Nous savons que beaucoup de projets MR/MRS en cours de construction prévoient ce type d’accueil qui est ainsi amené à se développer dans les années à venir.

    Les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer sont un public tout à fait pertinent pour ces places d’accueil de jour. Actuellement, des efforts restent à faire dans l’information donnée aux familles quant à l’existence de ces centres, mais aussi dans l’accompagnement afin de montrer les bénéfices d’une présence régulière en centre de jour et de diminuer la culpabilité souvent présente dans le chef de l’aidant proche.