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L'interdiction faite aux cyclistes de jeter leurs bidons sur la voie publique

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 155 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 08/03/2013
    • de EERDEKENS Claude
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Il y a quelque temps déjà, j'avais transmis une question écrite à Monsieur le Ministre concernant une plainte déposée par des associations écologistes contre des cyclistes ayant participé à la «Flèche wallonne» en 2010.

    Cette question écrite se trouve annexée à la présente.

    Depuis, le mayeur d'Aywaille, par ailleurs député wallon, signale que son administré couronné «champion du monde» sur route en cyclisme professionnel aurait été interrogé par la Police à ce propos, une Commission rogatoire ayant été dépêchée à ce propos à Monaco.

    Monsieur le Ministre peut-il confirmer cette information ?

    Monsieur le Ministre souhaite-t-il que M. Philippe Gilbert, notre champion du monde d'Aywaille et de Monaco puisse être poursuivi pour avoir jeté son bidon lors de la Flèche wallonne en 2010 ?

    Quelle est la position de Monsieur le Ministre à propos de ce péril grave pour l'environnement wallon à en croire certains extrémistes ?
  • Réponse du 03/04/2013
    • de ANTOINE André

    Les courses wallonnes s’inscrivent dans le patrimoine et l’histoire sportive de notre pays ; comme la tradition cycliste qui a, depuis bien longtemps, intégré cette habitude de se délester d’un bidon vide dans les bas-côtés.

    J’en conviens, les traditions, bonnes ou mauvaises, doivent s’adapter et évoluer avec les caractéristiques de chaque époque. Remarquons que, pour l’heure, il ne s’offre aux coureurs aucune alternative. Il serait pour le moins surprenant de voir un coureur ou un peloton mettre pied à terre pour se rendre vers une poubelle ou attendre une quelconque voiture suiveuse pour lui remettre ses déchets.

    Sans mettre en doute le bien-fondé de l'interpellation de l'honorable membre, il partage certainement mon avis que les immondices qui parsèment nos routes sont rarement le fait de cyclistes qui, de par leur discipline, ont déjà intégré cet impératif qu’est le respect de l’environnement.

    Le sport, notamment dans son expression la plus cathodique, se doit d’être valeur d’exemple et ne peut faire figure d’exception.

    L’Union Cycliste Internationale n’est pas inactive en la matière. Le code éthique de l’UCI stipule clairement que l’un des principes de base est la protection de l’environnement. À cet effet, l’UCI a adopté une charte « cyclisme et environnement ».

    Cette charte établit la relation singulière qui existe entre le sport et l’environnement, considérée comme la troisième dimension de l’Olympisme. L’UCI s’engage clairement à sensibiliser les Fédérations nationales et les différents partenaires aux problématiques de la protection de l’environnement et du développement durable. Tout comme elle incitera les cyclistes à adopter un comportement responsable vis-à-vis de l’environnement en respectant des règles élémentaires.

    En avril 2010, l’UCI a lancé un écolabel "ReCycling". Il s’agit d’un outil de travail pour les organisateurs soucieux de répondre efficacement aux impératifs environnementaux : gestion des déchets ; transports et hébergements ; choix des sites ; approvisionnement pendant la course, …

    À titre d’exemple, ASO, la société organisatrice, entre autres, du Tour de France dispose d’un partenaire environnemental, la société Eco-emballage. Une équipe est ainsi chargée de ramasser les déchets après le passage des coureurs. Bien évidemment, cette équipe de nettoyage s’active également lors des étapes en Belgique.

    Par ailleurs, la Royale Ligue Vélocipédique Belge m’informe que Christian Prudhomme, le Directeur du Tour de France, insiste auprès des organisateurs locaux et des directeurs des équipes cyclistes afin d’acquérir les réflexes d’un comportement responsable.

    Si le geste du jet de bidon reste d’application pour des raisons pratiques, les coureurs sont encouragés à s’en défaire à des endroits où le public est présent. L'honorable membre le sait, les supporters sont avides de pareils trophées.

    Le Tour de la Région Wallonne, notre épreuve reine pour les courses à étapes, s’est doté d’une réglementation volontariste en ce qui concerne le dépôt des déchets au moyen d’une collecte sélective.

    Tant dans la zone de départ de la caravane publicitaire que dans celle des équipes ou des officiels, des bacs bien visibles sont placés et du personnel, formé, indiquera la façon optimale aux différents acteurs de se débarrasser de leurs déchets.

    Des hôtesses passeront dans le village de départ et sur l’ensemble du site, notamment le couloir de départ, afin de récupérer, dans des récipients mobiles et sélectifs, les déchets des invités ou du public. Il est demandé aux directeurs sportifs, de même qu’à tout responsable de véhicule, de ne pas jeter les déchets sur la route, mais de les garder et de les mettre dans les « bacs » destinés à cet effet sur les parkings des arrivées.

    Il est également demandé aux directeurs sportifs d’éduquer leurs coureurs et leur encadrement afin que :
    - les musettes soient jetées/déposées dans la zone qui suivra immédiatement le ravitaillement et le long de laquelle, des professionnels de la collecte des déchets les y recueilleront ;
    - les bidons sont jetés dans des zones où le public se trouve ;
    - les emballages de nourriture énergétique, papiers et autres sont déposés auprès des voitures techniques plutôt qu’être jetés dans la nature.

    Comme sur les sites de départ, des hôtesses passeront afin de récupérer, dans des récipients mobiles et sélectifs, les déchets des invités et du public.

    J’entends bien promouvoir cette dynamique auprès d’autres disciplines et d’autres organisations. Le respect de l’environnement et les principes de l’organisation durable font partie du volet « engagements » de la charte éthique « Vivons Sport ! ».

    En ce qui concerne Philippe Gilbert, je ne dispose pas d’informations permettant de confirmer ou d’infirmer les propos de l'honorable membre.