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Le savoir-faire wallon en matière d'aérospatial

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 135 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 19/03/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Par voie de presse, nous apprenons que la société Swiss Space Systems projette un premier vol test d’une navette spatiale et que trois entreprises belges ont été invitées à y participer.

    C’était donc une belle occasion de faire valoir le savoir-faire wallon en matière d’aérospatial – ce qui justifie la création du pôle d’excellence.

    C’est d’autant plus vrai que cette nouvelle technologie risque d’avoir un avenir confortable dans la mesure où elle permettra de mettre des satellites en orbite à moindre coût (donc abordable pour les économies émergentes). La croissance dans ce secteur serait estimée à 20 % jusqu’en 2020.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il ce pronostic ?

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous informer, une fois que les contrats sont définitifs, sur les retombées économiques et en matière d’emploi ?
  • Réponse du 14/01/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’objectif de Swiss Space Systems Holding SA (S3) est de développer, construire, certifier et opérer des navettes suborbitales pour le déploiement de petits satellites jusqu’à 250 kg. La navette serait équipée d’une cabine pressurisée, ce qui permettrait d’y accueillir des astronautes, des expériences scientifiques et, à terme, d’éventuels voyageurs fortunés. L’élément novateur réside dans la possibilité de pouvoir récupérer celle-ci après utilisation, ce qui permettrait à l’entreprise de proposer des tarifs quatre fois moins élevés que ses concurrents.

    Considérant ces coûts réduits (environ 10,5 Mios USD par appareil), celui-ci revêt l’avantage d’être accessible à toute une série de pays généralement pas ou peu actifs dans le domaine, aux Universités ou aux Instituts de recherches qui, jusqu’alors, n’avaient pas les moyens de s’offrir de telles technologies. En d’autres termes, tous ces acteurs désireux de se lancer à la conquête du spatial pourraient ainsi lancer leurs propres satellites. L’enjeu économique se cachant derrière un tel projet est donc de taille.

    Le premier vol test est programmé pour 2017, contre 2018 pour le premier vol commercial.

    Pour mener à bien le développement de sa technologie, S3 s’est constitué un solide réseau international de partenaires et de conseillers techniques parmi lesquels on souligne la présence de plusieurs Belges :

    - Sonaca (spécialiste en structure externe) ;
    - Space Application Services, (fournisseur du logiciel de vol);
    - Institut Von Karman (collaborateur pour les essais de soufflerie).

    Selon les chiffres de Skywin, une croissance annuelle de 20 % est attendue jusqu’en 2020 au niveau du marché mondial des nano et micro satellites (< 50kg). En dix ans, la part des pays émergents dans les lancements de satellite est passée de 15% à 40%.

    Ces pays vont continuer à s’équiper en infrastructures spatiales « low cost » afin de garantir leur indépendance en matière d’acquisition de données et répondre aux divers besoins des gouvernements, des organisations (non-gouvernementales) et des gestionnaires de réseau (eau, électricité). Les grands acteurs du spatial sont cependant peu présents sur ces segments qui ne sont pas encore pour eux une priorité stratégique: il y a donc une fenêtre d'opportunité de 5 à 10 ans dans laquelle les acteurs wallons peuvent jouer.

    Dans de telles circonstances, SKYWIN, le pôle de compétitivité aérospatial wallon a décidé de faire de ce domaine d’activités l’un de ses nouveaux axes de développement. En effet, en mars 2013, dans le dessein de réaliser ses différentes missions en intégrant les caractéristiques du tissu wallon, de s’adapter à l’évolution des marchés internationaux et, de prendre en considération le résultat de l’enquête de satisfaction menée auprès de ses membres, le pôle a décidé de repréciser et clarifier sa stratégie autour de six axes technologiques intégrés dans un écosystème plus large incluant la formation, les projets d’investissement et une internationalisation accrue. Ces six axes sont :

    - améliorer la compétitivité dans la fabrication des composites et des processus industriels pour créer ces éléments ;
    - améliorer la compétitivité dans la fabrication des alliages métalliques et des processus industriels pour créer ces éléments ;
    - renforcer le maillage industriel et le développement de synergies dans le domaine des systèmes intégrés ;
    - exportation de l’expertise en matière de gestion aéroportuaire ;
    - maintenir nos compétences dans le domaine du spatial au sein du territoire wallon et supporter les autres axes en accélérant les retours d'expérience pour nourrir les modèles et mutualiser les moyens (axe transversal);
    - -nscrire le pôle en tant qu’acteur stratégique dans le marché mondial des nano et micro satellites ;

    Au niveau de l’emploi, nous ne manquerons pas de vous tenir informé des retombées économiques une fois que les contrats seront définitifs. La Wallonie est cependant déjà présente dans le secteur du micro satellite avec notamment les sociétés SPACEBEL, AMOS et le centre spatial de l’Université de Liège dans le programme PROBA V. L’université de Liège a, par ailleurs, assemblé un nano satellite qui est maintenant prêt pour les tests avant une mise en orbite programmée au début 2015.