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Les 100 euros en trop payés par MWh

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 408 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    ÉCHO : « En cas de surproduction, un grand producteur comme Electrabel peut jouer sur ses nombreuses unités pour réduire le coût du déséquilibre. Mais dans le cas des producteurs photovoltaïques, la situation est plus compliquée. « Nous payons environ 100 euros par MWh de trop », explique Bruno Vanderschueren, co-CEO du fournisseur d’électricité verte Lampiris. »

    Lampiris propose plusieurs solutions :
    - des compteurs intelligents pour tous les clients prosumers (photovoltaïque) afin d’adapter la consommation à la production.
    - l'adaptation de la production des éoliennes en cas de surproduction du renouvelable.
    - le recours aux centrales de production au gaz, les centrales TGV, plus flexibles que les réacteurs nucléaires

    Francis Ghigny, le directeur de la Commission wallonne pour l’Énergie (CWAPE), suggère :
    - un tarif réduit, de type « heures creuses », afin d’inciter les propriétaires de panneaux photovoltaïques à consommer plus d’électricité au bon moment et éviter une surproduction

    Le cabinet du Secrétaire d’État à l’Énergie, Melchior Wathelet (cdH) propose :
    - une réflexion sur le soutien au renouvelable afin de trouver un mécanisme qui permette d’adapter la production aux besoins.

    Comme on peut le constater, les réflexions ne manquent pas et elles partent dans tous les sens. Ne faut-il pas réunir tous les acteurs d’urgence autour d’une table afin de dégager une solution qui tienne la route ? Et coordonner la politique wallonne du renouvelable avec le niveau Fédéral, compétent en matière de transport ?

    Ensuite, qui paye les 100 euros par MWh de trop ? Dans un premier temps le fournisseur, mais qui paye dans un deuxième temps ? N’est-ce pas relayé sur la facture du client final ? Et plus qu’on étend la capacité de production décentralisée et verte, entrainant une aggravation de l’intermittence, plus le client devra payer pour les MWh de trop produits pendant les périodes fortes ? Est-ce qu’il y a des simulations pour estimer le risque lié à ce phénomène lorsque le parc éolien sera celui prévu dans la cadre de référence ?
  • Réponse du 02/05/2013
    • de NOLLET Jean-Marc

    Afin d’assurer la stabilité du réseau électrique, il est nécessaire de maintenir l’équilibre entre la production et la consommation. Pour la zone d’équilibre belge, cette responsabilité a été confiée au gestionnaire de réseau de transport, Elia.

    Par ailleurs, afin de respecter l’équilibre entre production et consommation pour leur clientèle, chaque fournisseur s’adjoint les services d’un ARP (1) dont la mission est d’assurer l’équilibre entre les prélèvements et les injections sur son périmètre tous les quarts d’heure. En cas de déséquilibre, le coût lié à ce déséquilibre est à charge de l’ARP considéré comme responsable.

    Lorsqu’Elia observe un déséquilibre entre production et consommation, elle active des réserves de puissance soit à la hausse ou à la baisse. Ce mécanisme engendre un certain nombre de coûts, notamment la rémunération des producteurs de réserve. Ce cout, appelé « tarif de déséquilibre », doit être incitatif pour les ARP afin que ces derniers mettent tout en œuvre pour maintenir leur portefeuille à l’équilibre. Ce mécanisme permet ainsi de limiter les risques de perturbations du réseau.

    Les coûts des déséquilibres reflètent les coûts réellement supportés par Elia pour compenser les déséquilibres non gérés par les ARP, ils varient quart d’heure par quart d’heure. Ceux-ci sont publiés sur le site d’Elia.

    Dans le passé, la variabilité portait essentiellement sur la consommation. Avec l’accroissement des productions renouvelables à caractère variable, aujourd’hui, la gestion de la variation est également du côté de la production, bien que la production soit souvent prévisible à court terme.

    Les fournisseurs faisant appel à des productions d’origines renouvelables utilisent des modèles de prévisions météorologiques afin d’estimer au mieux les productions et de limiter ainsi les déséquilibres de leur portefeuille. Des données de prévisions sont disponibles sur le site d’Elia. Par ailleurs des recherches sont en cours afin d’améliorer les modèles et d’affiner les prévisions.

    Il est vrai qu’un fournisseur qui dispose de moyens de production variés (en continu et à caractère variable) a plus de facilités pour gérer l’équilibre de son portefeuille et peut ainsi éviter des coûts liés aux déséquilibres.

    L’évolution du marché de l’électricité de grandes unités de production centralisées vers les de petites unités décentralisées nécessite des adaptations de tous les acteurs, tant au niveau des réseaux, qu’au niveau du modèle de marché.

    Les travaux de REDI portés par la CWAPE ont contribué à réunir les différents acteurs sur la problématique de l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux à moindre coût en favorisant la flexibilité.



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