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Le cri d'alarme du secteur du bâtiment

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 166 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Le Soir (du 3.4.2013) : « Depuis le début de l’année 2013, le secteur a connu 42 jours de chômage lié aux intempéries : c’est 50 % de plus que la normale, qui est en moyenne de 29 jours, déplore Véronique Vanderbruggen, porte-parole de la Confédération Construction. On évalue qu’un jour d’intempéries affecte 80 000 travailleurs sur les 225 000 ouvriers qu’occupe la construction. Ce qui fait dix millions d’euros de manque à gagner pour le secteur par jour. »

    Par définition, le secteur de la construction a l’habitude de composer avec les aléas climatiques. Il n’empêche, ce premier trimestre 2013 a fait passer les feux au rouge. « Les entreprises commencent à s’inquiéter pour leur trésorerie, précise Véronique Vanderbruggen. Pendant les périodes de neige et de gel, il y a le personnel à payer, les frais généraux, la location des machines qui continue à courir, et vous n’avez pas de rentrées. »

    Vendredi dernier, le secteur s’est directement adressé au Premier Ministre Elio Di Rupo pour qu’une circulaire officielle reconnaisse le caractère exceptionnel de l’hiver 2012-2013. « Cette reconnaissance permettrait à un entrepreneur de demander une prolongation des délais d’exécution en raison de circonstances imprévisibles », explique Véronique Vanderbruggen. La Confédération Construction appelle donc les maîtres d’ouvrage à être compréhensifs sur le respect des délais. « Sur un chantier, le retard d’une entreprise provoquera le retard d’une autre, poursuit la porte-parole. Cet impact continuera à se faire sentir pendant un certain temps, même si les entrepreneurs feront tout pour rattraper les retards. »

    Si je me permets de relayer le cri d’alarme du CCW, c’est qu’effectivement, nous avons vécu un hiver exceptionnel, causant des retards importants dans l’exécution d’une série de chantiers. Si les entreprises commencent à souffrir, comme le décrit la porte-parole, d’une difficulté en termes de trésorerie, ne faut-il pas chercher avec le secteur une solution qui vise à ce que la situation ne pèse pas sur l’emploi dans le secteur ? Si déjà un petit tiers des travailleurs a dû être mis au chômage technique pendant une période plus longue, il faudra éviter qu’ils soient pour des raisons de trésorerie au chômage tout court. Est-il imaginable que la Région wallonne intervienne dans ce contexte exceptionnel dans les taux d’intérêt pour des emprunts de trésorerie ? Ou qu’elle mette ses outils à disposition pour accorder des emprunts de trésorerie à bas taux d’intérêt ?
  • Réponse du 08/07/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’hiver 2012-2013 a été très long, impactant ainsi notablement le secteur de la construction. Ce constat pourrait être étendu à d’autres secteurs, au secteur de l’agriculture par exemple.

    Les conséquences : des retards qui se traduisent par des manques à gagner et des besoins de financement accrus. Ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour ce secteur qui fait face à une conjoncture économique dégradée.

    C’est pour ces raisons d’ordre conjoncturel que sur proposition du Ministre de l’Économie, le Gouvernement a, lors de sa séance du 5 décembre 2008, instauré les mesures « anticrise ». Ces mesures, qui ont été prolongées le 26 janvier 2012 pour une nouvelle période de trois ans, ont pour objet de soutenir la trésorerie des entreprises via des garanties étendues à 75 %, même sur des crédits existants, ou via des avances octroyées par les invests wallons.

    Le Groupe SOWALFIN a été interrogé sur le sujet et a confirmé que le secteur de la construction n’a jamais été exclu, que ce soit au niveau des garanties ou du cofinancement.

    Si d’aventure, le Gouvernement fédéral adoptait un arrêté royal qualifiant l’hiver 2012-2013 comme exceptionnel (calamité publique), une réflexion pourrait être lancée sur la mise en place d’un soutien ‘exceptionnel’ au secteur de la construction.