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Le contenu du parcours d'insertion

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 98 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Une chose est de rendre le parcours d’insertion obligatoire, une autre est de savoir quel contenu on donne à celui-ci (ou à la convention d’accueil individualisée) :
    - une formation linguistique (poussée jusqu’à quel niveau) ?
    - un accompagnement socioprofessionnel ?
    - une formation à la citoyenneté (information sur le fonctionnement des institutions) ?

    Quoi qu’il en soit, on observe souvent chez les primo-arrivants une espèce de difficultés liée d’une part au vécu (biographie) dans leur pays d’origine et d’autre part une espèce de choc culturel (difficultés de comprendre comment les occidentaux fonctionnent).

    Faut-il pousser les primo-arrivants à s’assimiler à la société belge, au mépris d’une autre conception de la citoyenneté ? Faut-il insister pour que nos valeurs et nos comportements s’enracinent dans l’esprit des primo-arrivants ?

    Pour ma part, je pense que l’intégration doit être un double flux : d’une part, les populations autochtones doivent faire l’effort de comprendre pourquoi les primo-arrivants sont venus. D’autre part, on peut attendre du primo-arrivant qu’il s’intègre et qu’il s’adapte au contexte du pays hôte ?

    Quelle est la position de Madame la Ministre sur cette question ?
  • Réponse du 16/05/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    La Wallonie a choisi le modèle interculturel comme mode d’intégration des nouveaux arrivants. Ce modèle prône « des rapports harmonieux entre cultures, fondés sur l’échange intensif et axés sur un mode d’intégration qui ne cherche pas à abolir les différences ». Aussi doit-elle se donner les moyens pour y parvenir pleinement.

    C’est dans cet esprit que le parcours d’accueil est développé en Wallonie. Il présente les caractéristiques suivantes :
    - il s’adresse aux nouveaux migrants ;
    - il combine au moins trois éléments : l’apprentissage de la langue, la citoyenneté et orientation socioprofessionnelle ;
    - il est proposé au plan local ;
    - il recourt à des initiatives et des organismes en place.

    Il repose sur la mise en réseau d’opérateurs publics et associatifs et comprend différents modules dont les actions ont pour principe de fédérer des compétences, de mutualiser des moyens humains et financiers. Il s’agit d’un processus dynamique où chaque intervenant n’a pas forcément la maîtrise de tous les aspects, mais où chacun possède le même objectif de permettre à tous les primo-arrivants de mener leur vie en toute autonomie sur le territoire wallon.

    La connaissance du français est indispensable pour vivre au quotidien et participer à la vie professionnelle, sociale et culturelle. Cette connaissance permet également de mettre pleinement à profit les compétences professionnelles et s’intégrer plus rapidement sur le marché du travail.

    Il importe que le secteur associatif ainsi que les cours de promotion sociale puissent offrir une gamme de cours de français adaptés aux besoins variés des immigrants et à leur disponibilité et :
    - proposer des formules d'apprentissage à organisation flexible, à raison de sessions de durée déterminée auxquelles on peut s'inscrire en enfilade ou non ;
    - prévoir un test de positionnement validé par les instances régionales et communautaires permettant de connaître le niveau de l’apprenant ;
    - pouvoir valider les compétences des personnes dispensant les cours ;
    - valider les acquis via une attestation.

    Pour le module citoyenneté, il s’agit de mettre en place un cursus « Premier accueil Primo-arrivants » au niveau local en Wallonie.

    Ce module intitulé actuellement "Apprendre la Wallonie" consiste en l’élaboration d’un cahier de matières réparties en 12 chapitres :
    - statuts de séjour ;
    - logement ;
    - santé ;
    - enseignement ;
    - emploi ;
    - sécurité sociale ;
    - impôts ;
    - assurances ;
    - vie quotidienne ;
    - institutions ;
    - « vivre ensemble » ;
    - « À la découverte de la Wallonie ».

    Le Dispositif de Coordination des centres régionaux d’intégration (DISCRI) sera chargé de transposer le programme de formation aux réalités des opérateurs wallons.

    Enfin, la réussite de l’intégration dépend, pour une large part, de l’exercice d’un emploi régulier et stable. À cet effet, via le parcours d’accueil, la Wallonie soutiendra les opérateurs qui permettront à terme aux bénéficiaires d’intégrer les dispositifs d’insertion socioprofessionnels en vigueur en Wallonie.