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L'augmentation du taux de pauvreté dans les familles monoparentales

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 100 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    « Le risque de pauvreté dans les familles monoparentales a augmenté en 2001 en Belgique », selon une réponse de la secrétaire d’État. En 2010, le risque tombe de 36,9 % à 35,3 % pour repasser en 2001 à 38,5 %. La réponse est basée sur une étude européenne tenant compte du revenu et les conditions de vie.

    Selon certains, il en est ainsi parce que les familles monoparentales ne connaissent pas suffisamment leurs droits. Ce qui explique l’initiative fédérale de vouloir mieux communiquer sur cet aspect. Pour ce qui me concerne, je suis plutôt sceptique si la réponse est suffisante.

    Pour l’instant, Madame la Ministre peut-elle nous dresser un bilan de la question pour la Région wallonne ? Je suppose que la tendance observée au niveau fédéral se confirme en Région wallonne. Mais quelle en est l’ampleur ? Et de quelle nature est ce risque ? Y a-t-il lieu de mettre en place une politique concertée entre les niveaux fédéral et régional ?
  • Réponse du 16/05/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    Le taux de risque de pauvreté, après avoir diminué de 2005 à 2009, a recommencé à augmenter à partir de 2009, tant en Wallonie que dans l’ensemble de la Belgique. Les derniers chiffres dont nous disposons pointent un taux de risque de pauvreté monétaire de 19,2 % pour la Wallonie en 2011.

    Les familles monoparentales sont surexposées au risque de pauvreté puisque plus de la moitié – 54,3 % - sont dans cette situation, en Wallonie.

    Nous ne pouvons pas encore mesurer l’impact de la réforme sur les allocations de chômage qui est intervenue dans le courant de 2012.

    De manière générale, les familles monoparentales bénéficient depuis octobre 2008 d’allocations familiales majorées et ont depuis 2010 accès à des remboursements préférentiels en matière de soins de santé.

    Les mesures que j’ai développées pour lutter contre la pauvreté ne visent pas spécifiquement les familles monoparentales, mais les concernent aussi.

    Il s’agit principalement du renforcement de l’appui aux publics éloignés par un refinancement des « articles 61 » qui permettent l’engagement de bénéficiaires du RIS par des entreprises, par l’augmentation des services d’insertion sociale et par le renforcement de la politique d’alphabétisation.

    J’ai aussi eu à cœur de soutenir la parentalité en renforçant les Espaces-Rencontres. Par ailleurs, le Plan Egalité, adopté en 2011, reprend un ensemble d’aides au bénéfice notamment des familles précarisées, dont bon nombre de familles monoparentales.

    J’ai également intensifié la lutte contre le surendettement, par des mesures de prévention comme le lancement du portail et une réorganisation de l’aide de terrain.

    Pour les personnes en situation de détresse sociale aiguë et les personnes sans-abri, l’action des relais sociaux, dans lesquels sont désormais inclus les relais santé est primordiale.

    Le Gouvernement wallon va bientôt lancer un nouveau Plan de cohésion sociale 2014-2019, qui subventionne les villes et communes de Wallonie pour construire un plan d’action local, basé sur un diagnostic détaillé des besoins locaux et des actions existantes. La situation existante au niveau communal est mesurée au moyen d’un Indicateur synthétique d’accès aux droits fondamentaux (ISADF) qui sert de base au calcul du montant de la subvention. L’ISADF synthétise toute une série d’indicateurs ainsi qu’un facteur de risque de pauvreté et d’exclusion sociale dans la commune, composé de trois variables parmi lesquelles le taux de ménages monoparentaux. Nous ne manquerons pas d’attirer l’attention des communes sur ce facteur de risque et de les encourager à développer des actions en faveur de ce public cible.

    Comme Madame la Secrétaire d’État en charge de la Lutte contre la pauvreté, je suis bien consciente de l’importance du travail d’information qui doit être mené envers le public spécifique que nous souhaitons aider. Nous avons ainsi publié récemment, et déjà diffusé 80 000 exemplaires, un guide appelé « Coup d’pouce », qui vise précisément à informer dans un langage simple et accessible les citoyens wallons sur les principales aides disponibles. Nous ne manquerons pas d’attirer l’attention de Madame la Secrétaire d’État sur ce guide.