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Le froid exceptionnel du mois de mars 2013

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2012
  • N° : 101 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Le mois de mars a été exceptionnellement froid. La période de froid a été très longue avec des minima étaient inférieurs à 0 degré (contre 8 degrés en moyenne). Les nuits furent particulièrement froides. Et ce n’est pas terminé : cela devrait durer, au moins la première semaine des vacances de Pâques. L’IRM a enregistré onze jours de neige.

    Selon les météorologues, il s’agissait d’une « inversion thermique », phénomène lors duquel le froid et un vent trop faible retiennent les masses de polluants dans les couches les plus basses de l’atmosphère entrainant des concentrations en dioxyde d’azote, de dioxyde de soufre, d’ozone et de particules fines avec tous les impacts que ces particules ont sur la santé humaine.

    Les ménages ont dû chauffer plus et plus longtemps. Cela entraîne un coût non prévu par ceux-ci et difficilement gérable par les ménages à faible revenu. Dans quelle mesure est-ce que le risque existe que ces ménages soient entrainés vers un endettement lié à la facture énergétique particulièrement lourde cet hiver ? A-t-on discuté au niveau du Gouvernement wallon d’une manière selon laquelle il comptera venir en aide en faveur des ménages disposant d’un revenu précaire ou modeste ? Y a-t-il eu une concertation sur cette question avec le niveau fédéral ?

    L’inversion météorologique a certainement provoqué une série de difficultés sur le plan de la santé chez les personnes sensibles. Quelles sont les observations de Madame la Ministre en la matière ? Y a-t-il eu une accumulation de visites médicales et de frais médicaux liés à l’exposition des particules fines ? Le cas échéant, comment est-ce que le Gouvernement wallon aidera les personnes disposant de trop peu de revenus pour se soigner convenablement ?
  • Réponse du 02/05/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    Alors que nous venons à peine de sortir de l’hiver, il est trop tôt pour tirer une conclusion générale de ses effets sur la population.

    Il est donc prématuré de conclure que cet épisode climatique aura un impact financier important sur la facture énergétique des ménages et sur le surendettement des familles les plus précaires.

    Les effets sanitaires dus au froid sont multiples et peuvent consister en des lésions localisées, mais peuvent être également plus graves comme dans le cas, par exemple, de nécroses, d’hypothermie, ou de décès.

    Lors des périodes de froid, certaines personnes sont moins aptes que la population générale à lutter contre le froid. C’est le cas de personnes sans domicile, vivant dans des logements insalubres ou mal chauffés. Mais d’autres sont aussi concernés : les nourrissons, les personnes âgées ou encore les personnes malades.

    Renforcer la protection contre le froid à l’extérieur comme à l’intérieur des bâtiments semble réduire la mortalité hivernale liée au froid. Outre une amélioration des conditions de logement, la prévention repose sur quelques principes visant à mieux protéger le corps des déperditions de chaleur : porter plusieurs couches de vêtements, couvrir la tête et le cou, s’abriter du vent, garder ses vêtements secs.

    Vouloir changer les choses est une question de choix. Ainsi, je finance les Tuteurs-Energie, mis à la disposition de 41 CPAS wallons, en vue d’aider les ménages fragilisés à maîtriser leurs dépenses énergétiques tout en réunissant les conditions de confort minima.

    Le plan grand froid, quant à lui, est mis en place chaque année en Wallonie et poursuit 5 objectifs :
    * Garantir une coordination efficace et efficiente de tous les services, publics et privés, qui accueillent, hébergent et accompagnent les personnes défavorisées. Cette coordination a été confiée aux Relais sociaux ;
    * Assurer une prise en charge accrue de ces personnes défavorisées pendant la période hivernale ;
    * Optimaliser l’accueil des bénéficiaires et assurer un accueil continu tout au long de la journée ;
    * Permettre à toute personne de bénéficier des commodités de base ;
    * Informer de l’existence d’un dispositif hivernal.

    En ce qui concerne la pollution atmosphérique (dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, ozone et particules fines), l’impact de celle-ci sur la santé est étudié depuis plusieurs années. Les risques estimés apparaissent plus élevés pour les pathologies respiratoires que cardiovasculaires.

    Une brochure sur l’impact des pics de pollution aux particules fines est envoyée avant le début de chaque hiver aux institutions médico-sociales en Wallonie, notamment aux hôpitaux.

    Le risque sanitaire est à prendre en compte et ne doit pas se limiter aux pics de pollution. Il est important de rappeler ici que c’est le niveau quotidien de pollution qui doit baisser pour améliorer la santé publique.

    Les conséquences sanitaires des vagues de froid ou de la pollution atmosphérique sont étudiées a posteriori. Elles se basent sur des données disponibles après l’apparition de l’événement (statistiques nationales de mortalité, etc.).

    Actuellement, le seul instrument de mesure sanitaire disponible est Be Momo (The Belgian monitoring of mortality), un système de surveillance de la mortalité pour toutes causes, mis en place par l’ISP (Institut Scientifique de Santé publique) dans le cadre d’un projet européen. Actuellement, nous ne disposons pas d’un tel instrument pour la morbidité wallonne.

    Nous pouvons cependant observer que la combinaison du froid, de la pollution atmosphérique, de l’épidémie de grippes et d’autres facteurs augmentent la mortalité.

    La mortalité par le froid est principalement cardiaque (via l’hypothermie). Sa prévention passe notamment par les plans grands froids.

    La morbidité et la mortalité par la pollution atmosphérique seraient davantage liées à des pathologies respiratoires. Leur prévention passe non seulement par l’information lors des pics de pollution, mais surtout par une diminution du niveau quotidien de pollution atmosphérique.

    L’accès aux soins est largement favorisé pour tous en Wallonie, indépendamment des conditions climatiques ou environnementales. Si le remboursement des soins de santé est de la compétence de l’autorité fédérale, je tiens à préciser mon engagement pour favoriser l’implantation, partout en Wallonie, des associations de santé intégrée, plus généralement appelées : « Maisons médicales ».