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Les pesticides dans l'eau

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 572 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Des traces de pesticides et de médicaments sont trouvées dans une bouteille sur cinq en France. Vu l’absence de dépassements en Belgique, l’AFSCA ne procède pas à des contrôles plus fouillés. En 2011, 290 échantillons furent testés. Idem pour 2012. Voilà des informations recueillies dans la presse de fin mars.

    Quel est l’état de la question ? Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous informer quant aux résultats des échantillons testés ? Faut-il adopter d’autres mesures plus contraignantes pour protéger le consommateur contre la présence de pesticides ou de médicaments dans l’eau ?

    Quel est l’état de la question concernant l’eau non mise en bouteille, mais destinée à la consommation ? Les producteurs d’eau potable sont obligés de faire régulièrement des contrôles dans des laboratoires reconnus. Peut-on confirmer avec certitude que l’on ne trouve ni des pesticides, ni des résidus de médicaments dans l’eau potable dépassant les seuils limites ?
  • Réponse du 02/07/2013
    • de HENRY Philippe

    Concernant l’eau en bouteille, comme le rappelle l'honorable membre, il s’agit d’une compétence fédérale.
    Toutefois, en vertu de la Directive-cadre de l’eau, l’eau souterraine des principaux captages de Wallonie destinés à l’embouteillage de l’eau minérale ou de source est échantillonnée au minimum tous les trois ans. Les résultats en ma possession, transmis par les producteurs, n’indiquent pas la présence de pesticides.

    En ce qui concerne l’eau de distribution publique, durant le dernier exercice disponible (année 2011), 1 505 contrôles quant aux pesticides ont été effectués alors que la législation n’en impose que 826 (soit un degré de surveillance global de 182 %) :

    Parmi les 691 zones de distribution recensées en Wallonie, il ressort des statistiques que:
    * 680 zones de distribution étaient en permanence conformes à la norme (1) ;
    * 7 zones de distribution ont connu des dépassements passagers (moins d’un mois) pour une substance active ou son métabolite ;
    * 4 zones de distribution ont connu des dépassements chroniques pour une substance active ou son métabolite et ont donc été équipées d’un traitement d’eau par charbon actif. Cinq molécules dont trois sont interdites sont responsables des dépassements (2).

    En résumé pour 2011, ces non-conformités relatives aux pesticides représentaient 0,3 % des analyses non conformes sur l’ensemble des paramètres microbiologiques, chimiques ou indicateurs ; elles demeurent donc rares et relativement bien maîtrisées par les distributeurs d’eau.

    Pour 2009, une analyse plus approfondie a montré que des traces quantifiables (avec une quasi-certitude) d’au moins un pesticide apparaissaient (au minimum une fois dans l’année) dans 22 % des zones de distribution publique d’eau potable.

    Les régions plus particulièrement concernées par ces microtraces étaient le Brabant wallon, la Hesbaye, le Nord-Luxembourg et les arrondissements de Dinant, Charleroi et Thuin tandis que les nappes particulièrement vulnérables étaient les Sables bruxelliens, les Craies de Hesbaye, les calcaires du Condroz et de la Calestienne et, partiellement, l’aquifère Sinémurien lorrain.

    J’aimerais rappeler ici que les normes de potabilité concernant les pesticides sont en Europe l’expression d’un principe de précaution.



    (1) Valeur paramétrique de l’eau destinée à la consommation humaine : 0,1 µg/L par pesticide
    (2) déséthylatrazine (métabolite de substance interdite), 2,6-dichorobenzamide (métabolite de substance interdite mais stocks agricoles et communaux), mecoprop-p (agricole), diuron (interdit) et terbutylazine (agricole)