/

Le TEC et le climat

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 584 (2012-2013) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Citons une trouvaille dans la presse : « Comment un gouvernement peut-il d’une part élaborer un projet de décret climat et d’autre part désinvestir dans le transport en commun ? Quand on sait que le transport routier est le deuxième secteur responsable des émissions de CO2 en Wallonie et un des rares secteurs qui voit cette part sans cesse augmenter. Par ailleurs, la presse nous a récemment rappelé la mauvaise place de la Belgique dans la classe européenne en matière de pollution de l’air. La réduction des concentrations d’oxyde d’azote et de particules fines passera par un changement de notre système de transport : moins de déplacements en voitures particulières, plus d’utilisateurs de l’offre de transport en commun, dans un matériel roulant plus efficace d’un point de vue environnemental,... »

    Les considérations sont dérangeantes, certes, mais pertinentes. Et elles interpellent parce que le Ministre de la Mobilité et le Ministre de l’Environnement devraient urgemment se concerter sur cette question ??? Bien sûr, toute politique de mobilité nécessite des moyens – une dotation suffisante du Gouvernement wallon en faveur des TEC. Évidemment, en temps de rigueur budgétaire, les décisions d’investissements ne sont pas faciles, pour personne – ni pour les TEC ni pour la SNCB. Relayons une des multiples questions pertinentes : « Mais finalement, en période de crise économique, n’est-il pas plus pertinent d’investir dans une entreprise publique qui offre un emploi stable et non délocalisable et qui propose un service nécessaire au développement économique de la Wallonie et indispensable pour les citoyens les plus fragiles économiquement ? » Comment rétablir la cohérence entre le discours politique gratuit et l’action coûteuse sur le terrain ?
  • Réponse du 16/05/2013
    • de HENRY Philippe

    L'honorable membre aborde les économies auxquelles les TEC sont contraints pour la première fois en 2013 sous l’angle de leur impact climatique. Avant d’en venir à cette dimension, je rappelle que, malgré le gel des dotations des OIP qui est la marque de fabrique » de la trajectoire budgétaire de cette mandature, la Wallonie a tout de même libéré, en cumulé depuis 2010, environ 80 millions d'euros de ressources nouvelles nettes en faveur des transports en commun par rapport à la situation qui aurait prévalu si le gel de la dotation avait été respecté strictement.

    Il est vrai que, pour la première fois en 2013, le dégagement sur mes budgets propres cette fois de 6 millions n’a pas suffi et qu’il s’ensuit la nécessité de mesures d’économies modérées. Outre une action sur les frais généraux, ces mesures auront en année pleine (2014) comme impact une réduction de 1,4 % des kms produits, impactant 0,5 % des voyages.

    Ceci semble contradictoire avec une politique en faveur du climat. Paradoxalement, ça ne l’est pas. En effet, une analyse globale montre que l’impact écologique de la circulation des autobus devient moins favorable qu’un déplacement en voiture (ce dernier au taux moyen de remplissage de 1,3 personne par véhicule) lorsque le bus transporte en moyenne moins de 11 voyageurs sur la totalité de son parcours.

    Or, les parcours dont la suppression est prévue aux termes du plan d’économie des différents TEC sont précisément les parcours les moins utilisés (en moyenne, 8 voyageurs par parcours et encore, pas sur la totalité du parcours).

    Il ne faut bien sûr pas pousser ce raisonnement à l’absurde : le transport en commun a également un rôle social et il n’entre évidemment pas dans mes intentions de supprimer tous les parcours de moins de 11 passagers ! Au contraire, j’estime que, tout en recherchant une utilisation optimale des deniers publics, le transport en commun doit conserver un rôle structurant dans les zones rurales également.