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L'horticulture face à l'hiver

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 403 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 09/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Peut-être qu’il est trop tôt pour dire de façon définitive si l’horticulture wallonne (cultures fruits et légumes essentiellement en pleine terre) a déjà subi des dégâts irréparables sur le plan de l’économie à cause de l’hiver comptant un nombre de jours d’intempéries anormalement important.

    Pour ce qui concerne la plantation d’arbustes, le moment idéal est dépassé. Les cultures sous serre ont dû être réchauffées plus longtemps que d’habitude.

    Bref, doit-on constater pour le secteur en question un dégât qu'il va falloir se préparer à dédommager pour combler non seulement un manque à gagner, mais aussi pour assurer la survie des uns et des autres ?

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous faire un état des lieux en la matière ?
  • Réponse du 26/04/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Il est trop tôt pour faire un bilan des conséquences sur l’hiver 2012-2013 sur les cultures horticoles. La végétation dans la plupart des cas a pris du retard, ce qui, économiquement, pèsera sans doute sur le revenu de certaines catégories de promoteurs, mais ce qui préserve aussi le potentiel de production de certaines espèces. Les plantes moins avancées dans leur cycle saisonnier sont ainsi moins sensibles aux dégâts de gel.

    Pour les cultures sous verre, la longueur de l’hiver a entraîné une hausse de consommation d’énergie, parfois jusqu’à 50 %, pour chauffer les serres ce qui entraîne inévitablement une augmentation des coûts de production.

    Les conditions hivernales prolongées ont aussi perturbé les habitudes de consommations. La période traditionnelle d’achat de plantes printanières à bulbes et des plantes à floraison hâtives (primevères, pensées, anémones, …) a été escamotée par les consommateurs qui ne pouvaient les installer dans leurs jardins et balconnières faute de conditions climatiques favorables. Les pépiniéristes ont dû se résoudre à les éliminer soit à prix bradé, soit en les détruisant.

    Dans les cultures de pépinière de plein air, les dégâts de gel ont été observés surtout sur les sujets greffés, particulièrement les poiriers avec l’éclatement des écorces et des points de greffe. Les plantes atteintes sont invendables et dépérissent rapidement.

    Des dégâts ont aussi été observés pour les plantes condimentaires, beaucoup étant d’origines méditerranéennes et les dégâts sont dûs plus à des périodes de gel à la suite d’une période très humide. Ces plantes sont en effet plus sensibles à l’excès d’eau qui s’est figé étouffant les racines, plus qu’au gel lui-même.

    À Lesdain, on a observé un phénomène particulier de dégâts de gibier. La neige recouvrant l’alimentation habituelle des rongeurs dans les friches, ceux-ci se sont attaqués aux écorces des arbustes en pépinière et des sujets ont ainsi été détruits.

    Il est encore trop tôt pour pouvoir faire un bilan. Dans certains cas, comme la production de petits fruits, notamment les fraises, il faut s’attendre à un resserrement de la période de production et en conséquence une déstructuration du marché. En effet les espèces hâtives en retard arriveront en même temps que les productions normales. L’abondance de production pèsera alors sur les marchés et les prix.

    En ce qui concerne une intervention éventuelle du fonds des calamités, je rappelle que jusqu’à présent, c’est encore une compétence fédérale et j'invite l'honorable membre à faire interroger ma collègue fédérale experte en la matière.