La voiture électrique
- Session : 2012-2013
- Année : 2013
- N° : 206 (2012-2013) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 11/04/2013
- de STOFFELS Edmund
- à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
La voiture électrique est-elle crédible ?
Une grande marque française affirme que oui, car vendue à un prix compétitif face à une petite voiture essence par exemple.
En France, les voitures électriques bénéficient d’une prime de 7.000 euros. “ En Belgique, la déduction fiscale qui prévalait jusqu’à l’an dernier à l’achat d’une voiture électrique a purement et simplement été supprimée. Reste quand même un bonus de 2.500 euros (au lieu de 3.500 l’an dernier) en Région wallonne. Rien n’empêche en effet un Belge de demander à un ami domicilié en France d’acheter une telle auto et de la lui revendre immédiatement, en lui faisant profiter des 7.000 euros de prime du gouvernement français. ” (Le Soir). Dans la pratique, il va falloir rouler beaucoup pour compenser la différence.
À l’usage de la voiture électrique, la recharger chez soi en Belgique revient à peu près trois fois moins cher que rouler à l’essence, sauf qu’il faudra intégrer le prix de la location de la batterie (entre 79 et 162 euros par mois en fonction du kilométrage annuel). Celui qui roule peu ne fera pas une bonne affaire. Faire de longs trajets se heurte à l’autonomie de la voiture qui est de 150 km environ. Et par une période de froid, ce rayon d’autonomie risque d’être ramené à nettement moins de kilomètres. Il faudra donc disposer de bornes pour recharger les batteries. Cela prendra un certain temps avant qu’on dispose de suffisamment de bornes de rechargement.
Ne faut-il dès lors pas revoir la TMC – de compétence régionale – pour encourager la conduite en voiture électrique ? Une TMC revue et un bonus accordé par la Région wallonne, permettraient aux véhicules électriques de prendre pied dans le marché belge et contribueraient à réduire les émissions de GES et de particules fines ? Question de mettre en œuvre une politique qui respecte les objectifs européens en la matière.
Réponse du 03/05/2013
- de ANTOINE André
Un système d'incitants écofiscaux en faveur des véhicules électriques existe déjà en Wallonie puisque, comme le souligne l'honorable membre, la Wallonie a consenti avec le système des écobonus des efforts importants en vue d’encourager l’acquisition de véhicules émettant peu ou pas de CO2. Un bonus de 2 500 euros est ainsi octroyé lors de l'acquisition par un particulier wallon d'un véhicule émettant moins de 21 g de CO2, bonus dont les véhicules 100 % électriques bénéficient au premier chef puisque qu'ils ne sont à l'origine d'aucune émission de CO2.
Pour la plupart, les véhicules 100 % électriques sont bien adaptés au milieu urbain, et contribuent à diminuer les émissions de CO2. Ce sont généralement des petits véhicules, donc faciles à garer, qui sont parfaitement conformes à une réalité urbaine.
La difficulté, toutefois, avec les véhicules électriques, c'est que la technologie actuelle limite leur autonomie à une distance de l'ordre de 80 à 100 kilomètres. En usage interurbain dès lors, compte tenu des distances à parcourir en Wallonie, l'utilisation de ce type de voitures est plus hasardeuse. On pourrait quitter Namur en direction de Bruxelles sans être certain de pouvoir revenir vers la Capitale wallonne sans faire la recharge.
Ceci, techniquement, limite encore l'intérêt de ce genre de véhicule aujourd'hui, mais je resterai bien entendu très attentif aux développements technologiques des acteurs du secteur.