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La présence de castors en Wallonie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 417 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 15/04/2013
    • de SONNET Malika
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La réintroduction des castors dans les cours d'eau wallons suscite des réactions contrastées. Ainsi, la capacité de cet animal à aménager son milieu de manière à ce qu'il réponde à ses besoins crée certains problèmes de cohabitation.

    L'équilibre à trouver entre la classification du castor en tant qu'espèce protégée, son rôle dans nos écosystèmes et les nuisances qu'il peut engendrer ont donné lieu à l'adoption d'un règlement wallon en la matière. Ainsi, si le castor bénéficie d'une protection intégrale, il est possible de demander une dérogation à cette protection auprès du DNF.

    C'est cette option qui a dû être prise à Arlon sur le site de l'Hydrion où l'animal avait élu domicile.

    Pour rappel, plusieurs démantèlements du barrage ont eu lieu afin de protéger le bassin de dépollution de l'AIVE devenu inutilisable. À l'heure actuelle, le niveau d'eau est moins élevé et n'empêche donc pas le bon fonctionnement du bassin d'orage. Cependant, la situation est toujours délicate et il faut rester attentif à la remontée des eaux. Dans l'état actuel des choses, le niveau d'eau est moins élevé et donc n'empêche pas le bon fonctionnement du bassin d'orage.

    Suite à la reconstruction du barrage par le castor, une seconde opération de démantèlement a été effectuée. Le barrage a été reconstruit, mais de manière plus légère.

    La solution alternative serait d'ouvrir une brèche dans le barrage afin de permettre à l'eau de s'écouler.

    De quelles solutions disposons-nous afin d'éviter de tels problèmes puisque, malgré le démantèlement des barrages, ceux-ci sont reconstruits ? Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres concernant le nombre de dérogations accordées ? Sait-il sur quels types d'actions elles portent ?
  • Réponse du 02/05/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    À la suite de lâchers clandestins d’animaux en provenance de Bavière opérés fin des années 90, le castor est maintenant une espèce répandue en Wallonie. Ses effectifs sont toujours en phase d’augmentation. La population est actuellement estimée à un millier d’individus établis sur quelque 300 sites.

    De par sa propension à aménager son milieu, le castor pose localement un certain nombre de problèmes liés essentiellement, à la construction de barrages (inondations, bouchages de canalisations…), au creusement de terriers (déstabilisation des digues d’étangs et des berges) et à l’abattage d’arbres (dommages liés à leur chute, pertes économiques).

    En ce qui concerne les barrages, la solution que l'honorable membre évoque d’ouvrir une brèche n’est pas possible, car le castor la colmate systématiquement dans les plus brefs délais.

    La solution préconisée pour maintenir un niveau d’eau acceptable à l’arrière des barrages consiste à placer au travers de ceux-ci des tuyaux suffisamment longs pour que l’animal ne puisse établir un lien de cause à effet. Cette solution n’est cependant praticable que si la capacité d’écoulement des tuyaux peut absorber le débit du cours d’eau.

    Lorsqu’un barrage est démonté, il faut associer à l’opération un moyen dissuasif pour éviter sa reconstruction : placement d’éléments d’effarouchement (par exemple des bidons flottants, des lampes de chantier…) ou favoriser le déplacement du barrage en un lieu proche posant moins de problèmes (par exemple, en aménageant une amorce de barrage en amont ou en aval du site).

    Au niveau des dérogations, le principe est l’application de solutions progressives : placement de tuyaux. Si cette méthode est impossible à appliquer ou inefficace, le barrage sera alors détruit. Si les résultats ne sont pas satisfaisants (cas notamment des castors installés sur des étangs ou particulièrement attachés au site impacté), les castors seront alors régulés.

    Au cours des 3 dernières années (2010, 2011 et 2012), 45 dérogations ont été accordées dont 26 limitées à la destruction des barrages.