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Les effets nocifs des pesticides de la famille des néonicotinoïdes

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 418 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 16/04/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    " Il existe une famille d’insecticides particulièrement dangereux, les néonicotinoïdes. Leur toxicité très élevée pour les pollinisateurs a eu pour conséquence qu’ils se sont rapidement retrouvés sous un contrôle public et politique croissant.

    La focalisation sur le problème des abeilles occulte le fait que les effets nocifs de cette famille de molécules ne se limitent pas aux seuls pollinisateurs. Une récente étude de la littérature vient, elle, de montrer leurs effets sur les oiseaux.

    L’étude suggère que le déclin des populations d’oiseaux des plaines agricoles pourrait être attribué à ces insecticides utilisés de manière systématique par l’agriculture. Le traitement à large échelle des semences est donc particulièrement inquiétant pour les oiseaux.

    De plus, à plus faible dose, ces traitements de semences sont également susceptibles de provoquer des effets chroniques. La toxicité chronique des néonicotinoïdes pour les oiseaux est élevée et se caractérise, entre autres, par des effets notables sur leur reproduction. " (Source IEW).

    Les néonicotinoïdes contaminent le milieu aquatique à grande échelle et à des niveaux susceptibles de causer des impacts sur les chaînes alimentaires aquatiques.

    Les néonicotinoïdes contribuent donc visiblement à l’érosion de la biodiversité et mettent en péril la survie d’espèces qu’il faudra plutôt protéger. La Commission européenne a pris des mesures minimalistes, proposant la suspension temporaire de l’insecticide.

    Tout d’abord, je tiens à remercier IEW pour son travail. Pour ensuite plaider en faveur d’une interdiction des néonicotinoïdes. Quel est l’avis de Monsieur le Ministre sur cette question ? Ne peut-on pas être plus exigeant que l’UE en la matière ? Créerait-on des problèmes en termes de compétitivité de notre agriculture en agissant par l’interdiction ?
  • Réponse du 07/05/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le second vote de la Commission européenne relatif à ce sujet est intervenu ce lundi 29 avril 2013. Aucune majorité qualifiée n’a pu être dégagée, mais de nouveaux pays se sont ralliés à la proposition de la Commission. La décision formelle de la Commission européenne d’interdire ces produits devrait être annoncée dans les prochains jours.

    En résumé, quinze États de l’Union, parmi lesquels la Belgique, se sont prononcés favorablement pour l’interdiction de l’imidaclopride, la clothianidine et la thiaméthoxame sur quatre grandes cultures (maïs, colza, tournesol, coton) pendant deux ans à partir du 1er décembre 2013.

    Je regrette la limitation de l’interdiction à un nombre limité de cultures, la durée limitée à deux ans ainsi que le report d’application de cette interdiction du 1er juillet 2013 au 1er décembre 2013. J’ai invité, via un communiqué de presse, les agriculteurs wallons à anticiper l’application de cette décision et à ne plus faire usage des trois pesticides précités dès le semis de l’automne 2013 afin d’observer les effets positifs de cette mesure dès 2014.

    J’ai interrogé le Comité régional Phyto ainsi que le cabinet de Madame la Ministre Sabine Laruelle sur le sujet. L’impact de la décision de la Commission impactera essentiellement les cultures de colza, mais on ne peut nullement annoncer que cette décision aura un impact sur la compétitivité de notre agriculture contrairement à ce qu’annoncent les firmes phytopharmaceutiques. Les expériences de la Slovénie pour l’ensemble des néonicotinoïdes ainsi que la France, l’Allemagne et l’Italie pour certaines cultures sont révélatrices à ce sujet. L’impact favorable de l’interdiction sur les populations d’abeilles a par contre été démontré.