/

Les indices de prix et les inégalités d'inflation

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 127 (2012-2013) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/05/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    D’une étude récente (de Vincent Bodart et Jean Hindriks, «Les inégalités d’inflation selon l’âge et le revenu », Regards économiques 102, mars 2013 ), il ressort qu’il existe en Belgique une inégalité d’inflation entre les ménages de niveau de revenus et d’âges différents. Un constat : notre système d’indexation, proportionnel à l’indice santé, protège mieux les plus riches et moins bien les ménages les plus vulnérables. On ne s’étonnera pas que ce constat alimente le débat autour de l’indexation des salaires.

    Sur la période étudiée (2001-2011), les inégalités d’inflation ont augmenté, principalement en raison de la forte hausse des prix de l’énergie entre 2004 et 2008. Sous cet angle de vue, l’indexation contribue à rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres, et donc d’accroitre les inégalités.

    Quelle est l'analyse de Madame la Ministre de la question, basée sur ses observations des évolutions en la matière ? Partage-t-elle les constats des auteurs de l’étude ou les infirme-t-elle ? Quelles en sont les conséquences sur le plan de la politique sociale à mener en faveur des ménages à revenus précaires ? Faut-il, comme l’a suggéré le président du PS, réformer le système en le rendant plus juste et plus équitable ? Les ministres des affaires sociales des régions et des communautés seront-ils associés aux réflexions ?
  • Réponse du 17/06/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    Les politiques de formation des salaires et leur indexation relèvent du Pouvoir fédéral.

    Comme le confirme l’étude de l’UCL, l'indexation automatique, censée protéger tous les salariés et allocataires sociaux contre la hausse du coût de la vie, n'est pas efficace de la même manière pour tous.

    Les moins nantis sont plus exposés à ce phénomène parce que la part de leur budget consacré aux biens de bases (logement, énergie, nourriture) est plus importante. Or, ce sont précisément ces biens et ces services qui subissent depuis quelques années des augmentations de prix supérieures à l’inflation moyenne.

    Bien que la Wallonie n’est pas compétente pour déterminer le montant des salaires ou des allocations, des actions peuvent être entreprises pour limiter les dépenses auxquelles les plus précaires sont exposés.

    L’étude montre que les fortes hausses des prix de l'énergie depuis 2004, ont largement contribué à creuser les inégalités d'inflation. Pour protéger le pouvoir d'achat des plus vulnérables, le fédéral a mis en place les « chèques mazout ». Pour ma part, j’ai poursuivi une mesure visant à réduire la consommation énergétique des plus démunis. Il s’agit des Tuteurs énergie.

    En 2011, plus de 5 300 ménages ont bénéficié des services de ces Tuteurs énergie.

    Pour 2012, sur la base de 55 % des rapports actuellement rentrés et analysés, j’estime à 7 000 le nombre de ménages qui ont été aidés. Les principales attentes de ces ménages sont la réduction des factures énergétiques, l’aide administrative et les conseils pour l’utilisation rationnelle de l’énergie.

    Convaincue de la pertinence de ce dispositif, j’ai proposé au Gouvernement du 23 mai d’amplifier la mesure. Ce sont donc 7 nouveaux postes qui seront mis à la disposition des CPAS wallons, très prochainement.