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Les exportations et les perspectives 2013

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 209 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 16/05/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Encore un de ces horoscopes économiques – dirait-on ! Mais non, ce sont les pronostics de l’UWE qui se sont montrés jusqu’à présent plus fiables que ceux des autres instituts et organisations. Je me permets donc d’y faire référence.

    En effet, l’UWE part sur l’hypothèse que la reprise sera en 2013 lente et faible, certes, mais positive (+ 0,2 % au niveau du PIB wallon comparé à + 0,4 % pour le PIB belge et – 0,1 % pour le PIB UE).

    L’économie wallonne est largement tributaire de ses capacités d’œuvrer comme sous-traitante.

    Suivant la formule PIB = C + G + I + NX, l’UWE observe que l’essentiel de l’espoir de croissance repose sur la reprise de l’économie allemande et dans une moindre mesure sur la consommation privée interne (et européenne).

    L’Allemagne serait donc, comme à d’autres moments, un des moteurs de relance économique pour la Région wallonne ? Comment l’expliquer alors que tout le monde s’accorde à dire que l’économie allemande repose en grande partie sur le « dumping salarial » alors que chez nous, les salaires seraient le handicap le plus important en termes de compétitivité ?

    S’agit-il donc d’exportations vers l’Allemagne qui concerne un segment sous-traitant limité de notre industrie ? Dans l’affirmative, de quels secteurs s’agit-il ?

    S’agit-il d’une exportation où le soi-disant handicap salarial est largement compensé par les gains de productivité (auxquels les travailleurs participent autant que les patrons) ?
  • Réponse du 28/06/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’Allemagne est un partenaire de premier plan pour la Wallonie en termes d’échanges commerciaux.

    Elle est même son principal partenaire commercial après la France, représentant l’année dernière 16 % des exportations totales de la Wallonie (soit 6 520 millions euros), et 18,4 % de ses importations totales (soit 5 956 millions euros). La balance commerciale pour l’année complète 2011 s’est établie à 564 millions euros en faveur de la Wallonie.

    Malgré les effets de la crise économique en Europe, les tendances récentes indiquent une hausse de plus de 4,1 % en 2012 (9 mois) au niveau des exportations wallonnes sur le marché allemand, si bien que l’Allemagne se rapproche graduellement du premier rang détenu par la France. L’Allemagne accapare, pour les 9 premiers mois 2012, 17,2 % du total de notre commerce extérieur, alors que ce poids était de 15,2 % en 2005.

    Le marché allemand est bien évidemment porteur pour nos entreprises dans de nombreux secteurs de sous-traitance industrielle.

    Parmi les principaux postes d’exportation vers l’Allemagne en 2012 (9 mois), citons les produits de l’industrie chimique (30,6 %), les métaux communs et ouvrages métalliques (16,8 %), les matières plastiques (12,4 %), les machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques (9,1 %) et les produits alimentaires et boissons (5,5 %).

    Or, c’est précisément le secteur de la viande et des services aux abattoirs en Allemagne qui a révélé récemment l’utilisation de filières de main-d’œuvre étrangère engagée pour des salaires dérisoires, ce qui a fait l’objet d’une plainte de la Belgique devant la Commission européenne pour dumping salarial.

    À l’inverse, l’entreprise Volkswagen, qui caractérise par excellence le modèle économique allemand, et dont le directeur du personnel Peter Hartz avait donné son nom aux réformes du marché du travail en 2010, a annoncé dernièrement un accord avec le syndicat IG Metall pour des augmentations de salaire conséquentes (+3,4 % en septembre 2013 et +2,2 % en juillet 2014) dans ses usines allemandes.

    Cependant, outre sa politique salariale, le marché allemand doit sa compétitivité à la spécialisation de son tissu industriel dans la fabrication de biens d’équipements (construction mécanique, matériel de transport, machinerie industrielle) à fort contenu technologique et haute valeur ajoutée.

    La bonne tenue de nos exportations sur le marché allemand l’année dernière est tout particulièrement satisfaisante, car l’Allemagne fait l’objet d’une attention spéciale par l’AWEx en termes d’actions de promotion et de prospection au profit des entreprises wallonnes.