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La faiblesse des dépenses publiques

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 211 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 16/05/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Les dépenses publiques peuvent être un des facteurs de relance économique. Mais pour cela, il faut que les autorités publiques investissent.

    Or, à l’heure actuelle, on observe qu’elles focalisent leur attention plutôt sur le « redressement budgétaire ».

    C’est évidemment handicapant à la fois pour l’activité économique et pour l’emploi.

    Ne faudrait-il pas plus encourager l’investissement public dans les infrastructures, dans les outils de production d’énergie, dans le logement, dans la formation et le savoir-faire… afin de renforcer à court terme les conditions d’une relance et à moyen terme de mieux positionner la Wallonie sur l’échiquier international ? Et de focaliser les efforts sur les pôles de compétitivité identifiés comme prioritaires pour la Région wallonne ?
  • Réponse du 05/09/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Une relance par la seule dépense publique peut être une option mais seulement dans certaines circonstances et sous certaines conditions.

    Les pouvoirs publics de la grande majorité des pays dits développés ont une dette publique relativement élevée et/ou des déficits récurrents significatifs.

    Dans un tel contexte, un recours encore plus important à l’emprunt pour les pouvoirs publics peut provoquer une inflation importante si, dans le cadre de la zone euro, plusieurs états adoptent la même politique. S’il y a financement sur les marchés, la mise en œuvre d’une telle politique peut impliquer également pour de tels États des difficultés de financement au regard des doutes quant à leur capacité de remboursement.

    Il faut dès lors adapter l’ampleur de la relance par la dépense publique au regard du niveau d’endettement existant.

    En outre, qu’il soit déjà endetté ou non, un État doit investir dans des projets lui permettant d’augmenter la croissance de son économie et donc d’augmenter ses revenus à moins de devoir accroitre les prélèvements fiscaux sur ses résidents ce qui peut être difficilement réalisable pour des États exerçant une pression fiscale déjà importante.

    Ainsi, il faut, pour mettre en œuvre cette piste de sortie de crise, que les pouvoirs publics restent crédibles face aux investisseurs quant à leur capacité de gérer sur le long terme leurs finances et qu’ils aient sélectionné des projets favorisant la croissance.

    C’est ce qu’a permis de faire le Plan Marshall. Tout d’abord, ce dernier a été mis en œuvre avant la crise et donc avant qu’un déficit de confiance ne se manifeste entre les États emprunteurs et les créanciers.

    Ensuite, les projets choisis par le Plan Marshall sont tous à haute valeur ajoutée qu’ils concernent la recherche, le capital humain ou encore les investissements.

    Les pôles de compétitivité, par un financement de projets réunissant le monde industriel et le monde académique, sélectionnés par un jury d’experts indépendants et pouvant concerner les trois aspects précités – capital humain, recherche et investissement -, sont le meilleur exemple d’une politique économique pertinente et opportune qu’un gouvernement peut mettre en œuvre.

    Étant dans un contexte économique européen et international relativement morose, maintenir ce type de politiques économiques tout en étant conscient des défis budgétaires et donc veiller à être rigoureux dans la gestion des comptes publics est la piste à suivre. C’est ce choix pour lequel a opté le Gouvernement wallon comme le démontrent les différents exercices budgétaires décidés ainsi que la préparation du plan Horizon 2022.