/

La protection des abeilles et la nécessité de coordonner les initiatives des différents niveaux de pouvoir

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 477 (2012-2013) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/05/2013
    • de ZRIHEN Olga
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Il n'est plus besoin de rappeler au sein de cette Assemblée l'impérieuse nécessité de protéger les abeilles. Ce n'est ni plus ni moins qu'une question vitale pour l'ensemble des écosystèmes présents dans notre environnement et pour la survie de la race humaine.

    Malgré 10 ans de prise de conscience politique wallonne, la Belgique n'est pas un bon élève puisque pour l'année 2012 nous atteindrions un taux de mortalité de 26 %. Monsieur le Ministre confirme-t-il cette information ?

    Le prédécesseur de Monsieur le Ministre avait pris le taureau par les cornes en lançant le Plan Maya. Il l'a ensuite décliné en projets communaux et provinciaux. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur les résultats et les actions mises en oeuvre grâce au Plan Maya ?

    Au niveau fédéral, on vient également de présenter un plan de protection en 29 actions qui devraient être mises en oeuvre d'ici fin 2014. Comment Monsieur le Ministre analyse-t-il cette prise de conscience du Gouvernement fédéral qui vient avec un plan de protection plus de 3 ans après la Wallonie ?

    Certes dans ce débat, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues néanmoins, c'est avant tout l'efficacité qui doit primer. Monsieur le Ministre ne craint-il pas que les citoyens, les entreprises et les pouvoirs publics se perdent dans ces plans différents ? Comment ces différentes initiatives vont-elles se coordonner ?






  • Réponse du 06/06/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les chiffres de comparaison entre pays européens de la mortalité des abeilles sont prématurés. En effet, le taux de mortalité était de 7-8 % à la sortie de l’hiver, avant la vague de froid tardive qui s’est prolongée jusqu’en avril. À la sortie de cette vague de froid, les mortalités ont alors fortement augmenté.

    Le taux de 25 % de mortalité a été avancé, mais il est cependant trop tôt pour parler de chiffres définitifs : ceux-ci devraient être connus dans le courant de ce mois. Au niveau européen, les données ne sont pas encore disponibles : le Centre Apicole de Recherche et d’Information ASBL (CARI), via le Comité des Organisation Professionnelles Agricoles (COPA-COGECA), est en train de collecter des données en provenance des différents États membres.

    Donc, parler de la Belgique comme étant le plus mauvais élève européen en matière de mortalités d’abeilles est abusif et ne repose sur aucune donnée fiable. Le monitoring de l’Université de Liège, Gembloux agro-bio-tech, repris par Beeodiversity, n’est pas encore disponible pour 2013. En 2012, selon ce monitoring, les pertes s’élevaient à 29 %.

    Le plan MAYA initié par mon prédécesseur et que j’amplifie compte cinq axes d’actions :
    * veiller à accroître les ressources alimentaires des abeilles ;
    * former et soutenir les jeunes apiculteurs ;
    * renforcer la recherche apicole ;
    * inciter l’adoption de mesures communales dans le cadre des communes MAYA ;
    * mettre en place des mesures le long des routes régionales.

    De 165 communes MAYA en 2011, nous sommes passés à 207 communes en 2012. Pour la période 2011-2012, ces communes ont planté 2 585 ares de prés fleuris, 1 833 arbres fruitiers, 5 172 arbres d’alignement, 61 122 plants de haies ou massifs mellifères, sans compter ce que les provinces ont initiés et pour lesquelles je n’ai pas encore de statistiques. Mon administration, particulièrement la Direction des Espaces verts finalisera sous peu un rapport détaillé. Ces dispositifs permettent un accroissement des ressources alimentaires et de leur diversité en plus de la prise de conscience du public. Des mesures agricoles à travers le futur « verdissement » de la Politique agricole commune, par le soutien des légumineuses devraient renforcer cet axe alimentaire.

    Dans le cadre de la formation et du soutien des jeunes apiculteurs, des ruches et des reines sont mises à disposition des nouveaux apiculteurs dans les ruchers-écoles pour une valeur de 102 410 euros, et ce, via le CARI. Ainsi en 2012 : 479 ruches ont été attribuées et pour 2013 : 430 ruches ont été achetées dont 300 devraient être attribuées. Le solde constituera un socle permanent pour les ruchers-écoles.

    En matière de recherche, une « Approche expérimentale des mortalités de colonies d’abeilles en Wallonie » (CARI / Centre de Recherche agronomique de Gembloux / Université de Liège Gembloux AgroBiotech- 265 350 euros) a commencé en avril 2011 et devait se terminer en mars 2013. Il est prolongé jusqu’en décembre 2013 pour une exploitation optimale des résultats. Deux articles de vulgarisation seront rédigés : le premier (fin juin 2013) dressera un état des lieux des pratiques apicoles wallonnes. Le second, en fin de projet, vulgarisera les résultats obtenus.

    Dans le cadre de la subvention d’encadrement octroyée au CARI (142 200 euros du 01/04/11 au 31/03/13) : une plate-forme d’apprentissage est mise en ligne (Espace abeilles pour la diffusion d’informations) et la rédaction d’un état des lieux de l’apiculture en Wallonie est en cours. Des articles de vulgarisation sont édités dans les revues apicoles ainsi que sur les réseaux sociaux.

    Concernant les actions menées par les différents niveaux de pouvoir (Fédéral / Régions) : les programmes sont complémentaires : le Fédéral dans son plan en 29 actions traite surtout des aspects qui relève de ses compétences : agréments des produits phytopharmaceutiques, lutte contre les maladies des abeilles. Il planifie également des actions quand elles peuvent ou doivent être transversales : recherche (cofinancements européens), communication grand public, etc.

    La Wallonie, à travers le Plan MAYA, mène des actions plus spécifiques, de terrain. Rien n’est redondant ou incohérent par rapport au Plan fédéral. Le Groupe de travail « Abeilles » de la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) a d’ailleurs commencé ses travaux en dressant un inventaire de tout ce qui est mené en Belgique comme initiative publique en matière d’abeilles (domestiques ou sauvages). En outre, le Programme Miel cofinancé par l’Union européenne est mis en œuvre conjointement par la Flandre et la Wallonie (CARI).