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Les vaches et les émissions de gaz à effet de serre

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 478 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 24/05/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Dans une réponse à une question au Parlement européen, la Commissaire Hedegaard répond que la Commission « soutient activement la mise au point de méthodes et d’outils permettant aux agriculteurs d’évaluer leur empreinte carbonique, y compris celle de leur production laitière ».

    En regardant de plus près, on découvre que l’UE soutient un projet pilote visant à évaluer le cycle de vie des émissions de GES de l’exploitation (et du produit) - dont le méthane - et « notamment la fermentation entérique ». Projet expérimental qui tracera un premier bilan fin 2013.

    Il parait qu’un pas décisif - basé sur l’analyse infrarouge du lait des vaches - vient d’être fait en la matière par les chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech en partenariat avec le CRA-W.

    La Commission ne prévoit pas de présenter une proposition législative relative à l’introduction de système d’étiquetage ou de certification des émissions de carbone afin de remédier aux problèmes soulevés. C’est bien dommage, car les résultats des recherches de Gembloux auraient pu bien être mis en valeur, si pareille initiative existait.

    Monsieur le Ministre est-il au courant de l’expérience-pilote ? Intéresse-t-elle la Région wallonne tant dans le cadre de sa politique agricole que dans le cadre de la lutte contre le réchauffement du climat ? Est-il utile de le rappeler à la Commission, question de valoriser le travail scientifique réalisé en Région wallonne ?
  • Réponse du 14/06/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les services de la DGO3 et du CRA-W suivent et me tiennent informé du projet européen visant à développer un calculateur de carbone.

    Les références mobilisées dans cet outil sont générales et limitent dès lors la capacité à rendre compte des améliorations permises par une gestion plus fine des pratiques au sein des différentes régions. Des outils spécifiques aux différentes conditions régionales rencontrées en Europe devraient donc pouvoir être développés.

    Dans ce contexte, avec le soutien de l’Agence wallonne de l'Air et du Climat, le CRA-W a entrepris le développement d’un calculateur « Energie » et « Gaz à Effet de Serre » (GES) mobilisant les références spécifiques à la Région Wallonne. Le prototype est attendu pour le mois de septembre 2013.

    Pour les éleveurs, l’objectif qui me semble primordial est qu’ils puissent inclure, dans leur bilan, toutes les informations, leur permettant d’identifier des pratiques et itinéraires zootechniques qui réduisent les émissions enregistrées au niveau de l’animal.

    Ainsi, l’outil basé sur la spectrométrie dans le proche infrarouge et développé dans le cadre du projet ‘METHAMILK « Aide à la diminution de la production de méthane des bovins laitiers au moyen d'une méthode précise et rapide d'estimation des émissions individuelles » porté par le CRA-W et l’ULG apporte déjà des réponses par rapport à la fermentation entérique des animaux laitiers.
    Cette problématique doit cependant être appréhendée de manière plus systémique. C’est l’objectif poursuivi par différentes études actuellement en cours.

    Par contre, le caractère durable de nos productions agricoles ne se limite pas au bilan Carbone associé au produit, il y a également lieu de considérer les performances économiques, une série d’autres impacts environnementaux (gestion de l’azote et de la biodiversité,…) ainsi que les conséquences sociale (qualité de vie des exploitants, tissu rural,…) et sociétale (bien-être des animaux, paysages…) de nos systèmes.

    La grande distribution est bien consciente du risque de ne mobiliser qu’un seul critère (empreinte Carbone) afin d’évaluer le caractère durable d’un produit. C’est pourquoi elle est actuellement fortement demandeuse d’approches multicritères qui sont des approches basées sur l’analyse du cycle de vie des produits et prenant en compte leurs impacts, la production des intrants nécessaires à leur recyclage,…

    En conclusion la multiplicité des types et des fonctions de notre agriculture demande de ne pas nous limiter à un seul critère, que ce soit le carbone, l’azote ou le phosphore, mais bien plus largement en intégrant ces données interactives dans des systèmes dynamiques.