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La problématique du suicide en Wallonie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 138 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 27/05/2013
    • de REUTER Florence
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    L’Association interrégionale de guidance et de santé (AIGS) a été chargée de mener une recherche sur la problématique du suicide en Wallonie. Notre région présente en effet un des taux de suicide les plus élevés d’Europe occidentale.

    Ce rapport de recherche devait être présenté fin mars. Quels principaux enseignements en tire Madame la Ministre ? Les recommandations formulées doivent lui permettre, a-t-elle dit, d’élaborer un plan d’action afin de diminuer la fréquence de suicides. Comment y travaille-t-elle ? Selon quel calendrier ?

    Pour ce qui concerne la reconnaissance du Centre de référence spécifique suicide, Madame la Ministre avait annoncé son agrément pour le deuxième trimestre 2013. Est-il effectif ? Comment va-t-il fonctionner ? Avec quels objectifs ?
  • Réponse du 17/06/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    L’Association interrégionale de Guidance et de Santé a bien remis ses conclusions.

    La question du suicide est en effet préoccupante. Avec un taux de suicide de 21 pour 100 000 habitants en 2009, la Wallonie a un taux très élevé en comparaison avec les régions et pays voisins (European Detailed mortality Database) :
    * 22 % plus élevé qu'en Flandre ;
    * 28 % plus élevé qu'en France ;
    * 84 % plus élevé qu'au Luxembourg ;
    * 85 % plus élevé qu'en Allemagne ;
    * 136 % plus élevé qu'aux Pays-Bas

    Les recommandations sont essentiellement de quatre ordres :
    - Définir un plan régional de prévention contre le suicide par la définition d’objectifs à court, moyen et long termes (notion de continuité du projet) et leur opérationnalisation : identification des parties, analyse de la situation, évaluation des besoins, investigation de la stigmatisation, … ;
    - Former une base de données solide et simple , actualiser les données de manière continue ;
    - Assurer une cohérence dans les actions de chacun et une cohésion entre les acteurs de terrain (consolidation des liens entre organismes locaux afin d’offrir des services en continu) ;
    - Mettre en œuvre et développer des actions validées sur le plan scientifique.

    Au-delà, cinq axes prioritaires de travail sont définis :
    - Développement de stratégies efficaces de prévention du suicide et de postvention (dépistage et traitement des personnes à risque, promotion sur le bien-être, …) ;
    - Renforcement du positionnement des soins de santé primaires pour la santé mentale (recours aux prestataires de 2e ligne par les médecins généralistes, formations, ,...) ;
    - Améliorer la qualité et l’accessibilité de l’offre de soins en santé mentale (diversification des modes de prise en charge, utilisation de l’internet, connaissance des réseaux de soins par le grand public, …) ;
    - Formation continue des professionnels de terrain ;
    - Développement de la recherche en prévention du suicide (identification des facteurs et des groupes à risque, analyse du coût économique du suicide, …).

    En ce qui concerne la concrétisation de ces recommandations et actions, la question fait à juste titre le lien avec la reconnaissance d’un Centre de Référence Spécifique Suicide. Le dossier est en cours de finalisation. Pour rappel, le projet est porté par l’ASBL « Un Pass dans l’Impasse ». Il va sans dire que cette reconnaissance est la première étape indispensable à la mise en œuvre d’une politique wallonne relative au suicide.

    Dès que la reconnaissance sera accordée, je communiquerai au Centre les conclusions de l’AIGS, afin d’élaborer un plan de travail réaliste.

    Par ailleurs, le centre de référence ne pourra pas tout réaliser seul. Des impulsions politiques complémentaires seront à donner. En ce sens, le transfert de nouvelles compétences en lien avec la santé mentale devrait jouer un rôle positif dans les prochains mois.