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Le lait en poudre

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 483 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 27/05/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Dans l’Écho du 17 mai 2013, je lis que des « razzias ont été organisées sur le lait en poudre » pour chercher les responsables de la pénurie de lait pour bébés aux Pays-Bas alors que la réponse se trouve en Asie.

    En effet, il parait que le lait en poudre est rationné dans les supermarchés européens parce qu’il se vend à des conditions nettement plus intéressantes en Asie (Chine où la fabrication locale de poudre de lait est tombée en discrédit). Il s’agit donc d’une pénurie organisée à des fins spéculatives.

    Monsieur le Ministre en est-il au courant ? Compte-t-il intervenir dans la filière pour que la sécurité alimentaire en Europe soit garantie et que les responsables de cette pénurie organisée soient mis devant leurs responsabilités ?

    Si le lait – conservé sous forme de poudre de lait – se vend à des conditions plus intéressantes, quelle en est la retombée pour les producteurs européens, belges et wallons ? N’est-ce pas une question à creuser dans le cadre des politiques agricoles à mettre en place ?
  • Réponse du 12/06/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les Pays-Bas ont annoncé l'ouverture d'une enquête menée par les autorités sanitaires sur l'exportation de lait en poudre pour bébés vers la Chine. Dans les étals néerlandais, certaines marques sont en rupture de stock, car la demande a grimpé en flèche dernièrement. Ce phénomène pourrait être le fait des « passeurs de lait pour bébé », qui en achètent aux Pays-Bas - un des principaux exportateurs de produits laitiers d'Europe - pour ensuite les revendre au prix fort en Chine, où les consommateurs ne font que peu confiance aux produits locaux.

    Les autorités néerlandaises redoutent une pénurie de lait en poudre pour bébés. À cet effet, depuis plusieurs semaines, la quantité de lait qu’un consommateur peut acheter en une fois est limitée. Le phénomène a également touché d'autres pays d'Europe, comme l'Allemagne et le Royaume-Uni, où les ventes ont également dû être limitées.

    En 2012, malgré une progression des fabrications européennes de produits laitiers de 3 % et une demande internationale toujours croissante, notamment en Asie, les exportations européennes de poudre de lait écrémé ont à peine progressé de 1 %. En effet, la production a ralenti au second semestre 2012 et début 2013 suite à certaines conditions climatiques et à la flambée des cours de l’aliment pour le bétail. Néanmoins le marché reste équilibré et les disponibilités suffisantes pour la consommation européenne.

    Même si l’on note une évolution vers les produits à haute valeur ajoutée (produits frais, fromages), la transformation du lait par les laiteries wallonnes reste majoritairement tournée vers les produits industriels, beurre et poudre avec donc une exposition beaucoup plus forte aux fluctuations du marché mondial. À court terme, en raison de la hausse de la demande mondiale de produits laitiers d’une part et de certaines facilités de fret d’autre part, l’exportation de poudre de lait vers la Chine est une activité pour l’instant très lucrative.
    La retombée pour les producteurs en Belgique est une augmentation du prix du lait moyen. Selon les données de la CBL, le prix réel du lait payé en Belgique s’élevait à 36,27 euros par 100 litres en avril 2013, soit un prix supérieur de 6,47 euros/100 litres au prix d’avril 2012.

    Au-delà du court terme, nous devons encourager et soutenir nos laiteries dans la diversification vers les produits à haute valeur ajoutée moins exposés au marché mondial, encourager et soutenir nos producteurs dans la même voie (circuits courts, production biologique, …) et veiller partout à la maitrise des coûts.