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Le taux de réinsertion

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 264 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 30/05/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Le taux de réussite des 37 cellules de reconversion wallonnes a baissé en 2012. Près de 2 500 travailleurs restent concernés (cfr. un communiqué de presse du cabinet de Monsieur le Ministre).

    « Le nombre de dossiers individuels bouclés en 2012 (2 008) est un des plus faibles de ces cinq dernières années comparées aux 3 214 concernés en 2011 ou aux 3 682 travailleurs de l’année 2008. Seule l’année 2009, avec 785 dossiers individuels, affiche un chiffre plus faible. Le taux de réussite des 37 cellules de reconversion qui se sont terminées en 2012, et donc de réinsertion globale, est le plus faible des cinq dernières années. Il affiche 60,5 % en 2012, contre 70,05 % en 2011, 66,05 % en 2010, 61,4 % en 2009 et 73,1 % en 2008. Parmi ces 2 008 travailleurs, 68 % étaient des ouvriers et 32 % des employés. Le nombre de dossiers d’ouvriers que les cellules ont été amenées à traiter est en nette augmentation. En 2010, un travailleur concerné sur deux était ouvrier ; 46,5 en 2011. La réinsertion a cependant davantage touché les employés (73,88 %) que les ouvriers (59,08 %). ».

    Cela n’a, à mes yeux, rien d’étonnant. Par une période ce crise, réinsérer des travailleurs, victimes de licenciements, a d’autant moins de probabilité de réussir que tous les secteurs n’affichent pas des perspectives encourageantes.

    Ce qui, par contre, est étonnant, c’est la proportion en 2012 des dossiers bouclés d’ouvriers (68 %, dont 59 % réinsérés) par rapport à la proportion d’employés (32 %, dont 73.9 % réinsérés).

    Doit-on interpréter les statistiques de façon à conclure que l’ouvrier risque nettement plus à être licencié et nettement moins à être réinséré que l’employé ? Cette observation quelque peu banale est lourde de conséquences. En effet, même si nous ne sommes pas compétents en la matière, il me semble qu’il y a un intérêt majeur à mieux protéger l’ouvrier contre ce type de risques par des règles plus contraignantes et plus protectrices contre le licenciement collectif.

    Sans oublier que les statistiques mentionnées ne sont que la pointe de l’iceberg. Car n’oublions pas que les entreprises recourent plus systématiquement à l’emploi intérimaire que cela n’a été le cas 10 ou 15 ans plus tôt. Ne faut-il pas, dès lors, commencer à donner un statut plus favorable et plus réconfortable à ces travailleurs intérimaires, faute de quoi ils risquent de constituer le bas de l’échelle en termes de protection contre le licenciement ?

    Monsieur le Ministre en a-t-il la volonté et les moyens ?