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La jeunesse et la précarité

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 140 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 30/05/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    « Un tiers des bénéficiaires du revenu d’intégration a moins de 25 ans. Le nombre global augmente, sauf dans les grandes villes. » (Belga).

    Cela fait environ 32.000 jeunes qui vivent dans la précarité.

    Certes, il y a, me semble-t-il, un lien direct avec le manque d’emplois et – au deuxième degré – avec le profil de formation et le niveau de qualification du jeune. Madame la Ministre confirme-t-elle cela? S’agit-il tendanciellement de jeunes qui avaient décroché par rapport à l’école ?

    Le bénéficiaire du RIS étant, comme le chômeur, par définition disponible pour le marché de l’emploi (en ce compris pour des mesures de qualification), ne doit-on pas mettre sur pied des modules de qualifications spécifiques en faveur de ce jeune public visant à les aider à s’en sortir par une formation mieux adaptée et un niveau de qualification professionnelle amélioré ? Par exemple sur base de l’article 61 de la loi organique sur le CPAS, instaurant dans cette filière la formation en alternance ?

    Je trouve que ce serait trop dommage de se contenter de constater l’échec et de ne pas développer de nouvelles perspectives qui aident le jeune à s’en sortir avant qu’il « n’ait pris des racines » (comme disent certains) dans la précarité. En tout cas, je plaide pour donner une chance à ces jeunes, mais aussi de les encourager à la saisir. Est-ce une piste à suivre ?

    Concernant l’effort budgétaire, il me semble en tout cas que si l’on réussit à ce que les jeunes s’en sortent, le surcoût que de pareilles mesures entrainent à court terme sera largement compensé par l’économie que les autorités feront à long terme. Est-ce une piste à creuser par l’associatif ou ne serait-ce pas plutôt les structures publiques qui doivent prendre l’initiative ?
  • Réponse du 25/07/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    La proportion des jeunes de moins de 25 ans parmi les bénéficiaires du Revenu d’intégration s’est élevée à 33 % en 2012. Cette surreprésentation des jeunes parmi les bénéficiaires du Revenu d’intégration est une constante depuis l’élaboration de la Loi sur le droit à l’intégration sociale en 2002.

    Les explications de cet état de fait sont multiples. Le taux d’emploi des jeunes de 15 à 24 ans est en diminution en Belgique comme dans toute l’Union européenne et résulte en premier lieu du manque d’emplois. Il est vrai qu’il y a une corrélation entre le taux d’emploi et le taux de formation, aussi bien pour les jeunes que pour les autres tranches d’âge.

    Quant au nombre de jeunes bénéficiaires du revenu d’intégration, une autre raison fondamentale de son augmentation est la modification au 1er janvier 2012 des règles d’accès aux allocations pour les jeunes sortant des études. En effet, la période de stage sans allocation (le stage d’attente, devenu stage d’insertion) est passée à un an et la durée de la période où le jeune peut percevoir des allocations d’insertion après ce stage est désormais limitée. De plus, les jeunes qui décrochent avant la fin d’une année scolaire n’ont plus droit aux allocations d’insertion.

    Je ne dispose malheureusement pas de statistiques permettant d’établir une corrélation entre l’augmentation du décrochage scolaire et l’augmentation des jeunes bénéficiaires du revenu d’intégration. Le bénéficiaire du revenu d’intégration n’est pas « comme le chômeur, par définition disponible sur le marché de l’emploi ». Il doit « être disposé à travailler, à moins que des raisons de santé ou d’équité l’en empêchent ».
    Plusieurs dispositions de la Loi sur le droit à l’intégration sociale prévoient justement un accompagnement spécifique des jeunes par les CPAS, et la possibilité pour ceux‑ci de faire suivre ou reprendre aux jeunes des études de plein exercice.
    Les CPAS mènent donc une politique active de financement d’études complémentaires pour augmenter les qualifications des jeunes. Ainsi, 37 % des jeunes bénéficiaires du revenu d’intégration sont étudiants dont 39 % dans l’enseignement secondaire. Trois quarts de ces étudiants bénéficiaires du revenu d’intégration sont issus de familles pauvres et les jeunes femmes y sont surreprésentées (59 %).

    Les CPAS mènent également une politique active d’insertion socioprofessionnelle. Le nombre des Articles 60 est en augmentation, tout comme les Articles 61 depuis que j’en ai augmenté le subside. De nombreux autres dispositifs favorisant une remise à l’emploi existent (Activa, PTP, Sine, ALE …) ont permis une augmentation importante de la réinsertion par l’emploi depuis 10 ans, avec 9 285 personnes émargeant au CPAS engagées en 2012 en Wallonie.

    Toutes les mesures qui permettent aux jeunes d’augmenter leur qualification et de réussir leur insertion professionnelle sont d’excellents investissements pour l’avenir. Aussi, le Gouvernement s’emploie-t-il à multiplier les mesures dans ce sens au travers notamment du Plan Marshall.