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Les bénéficiaires du RIS majoritairement féminins

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 142 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 30/05/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    Dans son rapport, le SPP Intégration sociale note que les bénéficiaires du revenu d’intégration sont majoritairement des femmes. Leur proportion dépasse de 2,9 % leur représentation dans la population belge en date du 1er janvier 2012.

    Dans l’arrondissement de Verviers, je constate que la femme au foyer passe au statut de bénéficiaire du RIS dès que le couple se sépare.

    En effet, femme au foyer, elle n’a pas de droit aux allocations de chômage. Le seul revenu, en tout cas dans un premier temp,s qu’il faut pour trouver un job, est souvent le RIS, complété – si l’ex-compagnon le veut bien – des droits alimentaires (pour la femme et pour les enfants). Cela traduit donc un véritable risque sur le plan social, tant pour les femmes que pour leurs enfants. Selon mes informations, le fonds alimentaire, installé auprès du SPF Finances, n’est que rarement sollicité.

    À l’inverse, on vit assez souvent des situations difficiles où la femme, totalement dépendante sur le plan économique, n’osera jamais faire le pas d’une séparation, de peur de tomber elle et ses enfants dans la précarité. Ce sont souvent des situations où l’harmonie du couple n’existe plus – ce qui peut se transformer en une espèce d’enfer pour elle et pour les autres membres de la famille.

    Puis-je demander à Madame la Ministre de me faire part de ses observations et de me communiquer comment elle envisage d' aider les femmes et/ou les familles monoparentales, à s’en sortir le plus rapidement possible ? Est-ce un thème qui préoccupe le Gouvernement wallon ?
  • Réponse du 05/09/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    Le taux de risque de pauvreté, après avoir diminué de 2005 à 2009, a recommencé à augmenter nettement à partir de 2009, tant en Wallonie que dans l’ensemble de la Belgique.

    Les types de ménage présentant le plus gros risque est effectivement celui des familles monoparentales : parents isolés avec au moins un enfant à charge, 54,3 % en Wallonie.

    Le risque de pauvreté touche particulièrement les femmes, encore souvent en charge de l’hébergement des enfants en cas de séparation. De surcroît, les femmes optent très souvent, par choix ou à défaut d’autre proposition, pour des emplois à temps partiel, ce qui engendre de faibles revenus. Ou encore, sont bénéficiaires d’allocations sociales.

    Les mesures que j’ai développées pour lutter contre la pauvreté ne visent pas spécifiquement les familles monoparentales, mais les concernent aussi.

    Tout d’abord, la mise en œuvre par le Gouvernement du Plan global Egalité adopté en 2011 qui exprime la volonté de la Wallonie de s’inscrire dans une dynamique d’égalité et de lutte conte les discriminations. Ce Plan Global Égalité a pour objectif principal de promouvoir les politiques en matière d’Égalité des chances et de répondre à l’ensemble des critères de discrimination énumérés dans le décret du 6 novembre 2008, relatif à la lutte contre certaines formes de discriminations. Le Plan global égalité reprend de nombreuses mesures qui concernent l’égalité entre hommes et femmes, principalement en matière de formation et d’orientation professionnelle, de promotion de la diversité et d’encouragement à l’entrepreneuriat féminin, sans oublier les mesures visant à faciliter la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle.

    Il y a également le renforcement de l’appui aux publics éloignés du marché de l’emploi (dont les femmes ayant des enfants à charge constituent une proportion importante), par un refinancement des « articles 61 » qui permettent l’engagement de bénéficiaires du RIS par des entreprises, par l’augmentation des services d’insertion sociale et par le renforcement de la politique d’alphabétisation.
    J’ai également intensifié la lutte contre le surendettement, par des mesures de prévention comme le lancement du portail et une réorganisation de l’aide de terrain.

    Pour les personnes en situation de détresse sociale aiguë et les personnes sans-abri, l’action des relais sociaux, dans lesquels sont désormais inclus les relais santé, est essentielle. J’ai d’ailleurs prévu nous un financement structurel des abris de nuit et des expériences pilotes sont menées sur le relogement des sans-abri sur le principe du Housing first.

    Enfin, l'honorable membre évoque également les difficultés qu’éprouvent les femmes qui, en raison de difficultés économiques, font le choix de rester en couple alors que l’entente entre les deux époux est mauvaise. Je ne ferai ici qu’évoquer brièvement la politique que je mène en matière de violence conjugale, notamment en matière d’assistance et d’hébergement des victimes. Cette politique est développée en concertation avec les autres entités belges et ce, dans le cadre de nos compétences respectives.

    L'honorable membre constate donc que la thématique qu'il évoque est une préoccupation constante du Gouvernement wallon et j’y resterai attentive.