La mise en oeuvre de la résolution relative à l'hépatite C
Session : 2012-2013
Année : 2013
N° : 148 (2012-2013) 1
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Question écrite du 31/05/2013
de TROTTA Graziana
à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances
Le 23 mars 2011, le Parlement wallon adoptait à l'unanimité la résolution relative à l'hépatite C.
En Belgique, on estime qu’environ 100.000 personnes seraient porteuses du virus de l’hépatite C. Bien que contaminant 7 fois plus de personnes que le SIDA et tuant 4 fois plus que ce virus, force est de constater qu’encore près de 75 % des personnes contaminées ignorent être porteuses du virus de l’hépatite C.
Pour renforcer la lutte contre l'hépatite C, le Parlement wallon demandait au Gouvernement wallon, en étroite collaboration avec le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Gouvernement fédéral, de prendre un certain nombre d'initiatives, considérant notamment que de nombreux intervenants sociaux dépendants directement de la Région wallonne ont des contacts fréquents avec les populations dites à risques.
Depuis l'adoption de cette résolution, Madame la Ministre peut-elle me faire part des initiatives prises en application de ce texte ?
Réponse du 25/07/2013
de TILLIEUX Eliane
La résolution relative à l’hépatite C, adoptée par le Parlement wallon en sa séance du 23 mars 2011, avait pour objectif d’inviter le « Gouvernement wallon à renforcer la lutte contre l’hépatite C en étroite collaboration avec les Gouvernements de la Communauté française et fédéral, et dans les limites de leurs compétences respectives : 1) en participant activement à la journée nationale de l’hépatite C ; 2) en organisant des campagnes de sensibilisation et de prévention auprès des acteurs de terrain en contact avec les populations dites à risque ; 3) en encourageant les rencontres informatives avec le grand public en collaboration avec les associations qui s’occupent de la problématique de l’hépatite C ; 4) en mettant à l’ordre du jour de la Conférence interministérielle de la santé publique la problématique de l’hépatite C et ses différentes dimensions ; 5) en soutenant la recherche scientifique dans la mise au point de nouveaux traitements et ce, dans le respect des compétences des niveaux de pouvoir concernés ; 6) en mettant en place un service de soutien d’aide et d’information en faveur des personnes souffrant de l’hépatite C et de leur famille et ce, dans le respect des compétences des niveaux de pouvoir concernés par le biais notamment des associations reconnues ».
La Déclaration de politique régionale ne fait pas référence explicitement à cette question et pour cause : la compétence de la Région wallonne en cette matière est très limitée. Les compétences sont essentiellement partagées entre la Communauté française et l’État fédéral et ce n’est qu’accessoirement qu’elle concerne la Région wallonne ».
Ces préambules posés, je centrerai ma réponse sur la toxicomanie. En effet, la contamination par le virus de l’hépatite C se réalise essentiellement par voie sanguine, la transfusion de sang ou de dérivés sanguins et l’injection intraveineuse de drogue. La toxicomanie intraveineuse étant la source majeure de contamination dans le monde.
J’ai donc naturellement centré mon effort sur la question des comptoirs d’échange de seringues. Dans ce domaine, ma priorité a porté sur l’agrément (et donc la pérennisation de l’activité et de son subventionnement) des services actifs : CAL Luxembourg, Espaces Synapse (Mons), Namur Entraide SIDA sont ainsi venus rejoindre des structures plus anciennes, telles que le Comptoir à Charleroi ou Accueil-Drogues à Liège.
Au-delà, les services spécialisés, dès qu’ils sont agréés, ont l’obligation de remplir le TDI (Treatment Demand Indicator) qui reprend des informations relatives aux pratiques d’injection (réutilisation et échange de seringues entre toxicomanes) et, de façon optionnelle, des informations sur la séropositivité HIV, HCV, HBV.
Par ailleurs, le travail en réseau, qui idéalement doit comporter des partenaires médicaux, doit permettre de faciliter l’accès des patients déjà atteints par le virus de l’hépatite C à un suivi médical spécialisé et un traitement antiviral susceptible de les rendre moins contaminants.
Enfin, il faut ajouter que les traitements de substitution (méthadO.N.E., buprénorphine) ont cette vertu d’arrêter les comportements d’injection. Ainsi, il faudra voir si l’évaluation du projet TADAM permet de confirmer ce constat, auquel cas une réflexion à propos de l’approche par substitution pourrait être entamée.
La Conférence interministérielle a approuvé la proposition de la Ministre fédérale de la Santé publique d’adopter une stratégie coordonnée de lutte contre l’hépatite C. Un groupe de travail a été créé. Ce dernier se basera, entre autres, sur l’étude du KCE 173 A « dépistage et prévention ».