La malnutrition des personnes âgées.

• Session : 2003-2004
• Année : 2003
• N° : 23 (2003-2004) 1

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• Question écrite du 21/11/2003

  • de BERTOUILLE Chantal
  • à DETIENNE Thierry, Ministre des Affaires sociales et de la Santé
  
  La bonne alimentation constitue l'un des éléments essentiels afin de garantir à tous un bon état de santé.
  
  Cette saine alimentation est d'autant plus importante parmi les tranches de population plus fragilisées et plus exposées telles que, notamment, les personnes âgées.
  
  Néanmoins, plusieurs facteurs peuvent expliquer chez ces dernières la perte d'appétit qui va souvent de pair avec une malnutrition.
  
  On peut signaler, par exemple :
  
  - la perte du partenaire (faire à manger n'a plus d'intérêt et la nourriture devient peu variée);
  - la perte de revenus (on économise la nourriture et on saute des repas);
  - une démence débutante (on oublie tout simplement de se nourrir).
  
  Ce phénomène de dénutrition se retrouve également dans les maisons de repos et dans les maisons de repos et de soins. Là, les personnes n'ont tout simplement plus le temps pour manger, n'en n'ont plus la capacité ou dépendent de quelqu'un pour se nourrir, ou tout simplement les repas ne correspondent pas au goût de l'individu.
  
  Quelles sont, dès lors, les actions qui ont été menées par Monsieur le Ministre à ce sujet ?
  
  Existe-t-il, éventuellement, une collaboration avec la Communauté française pour ce qui est de la promotion de la santé ?
  
  Le personnel des maisons de repos et des maisons de repos et de soins est-il sensibilisé au problème de la sous-alimentation, de la dénutrition et de la malnutrition des personnes âgées ?

• Réponse du 17/12/2003

  • de DETIENNE Thierry
  
  Etant particulièrement sensible à la qualité de l'alimentation en maison de repos, j'ai financé en octobre 2002 l'organisation d'une journée de formation à ce sujet à l'intention des directeurs de maison de repos. L'opérateur partenaire était l'Association des Directeurs de maison de repos
  
  (ADMR) et deux cent quatre-vingt directions de maisons de repos ont participé à cette journée qui fut un succès.
  
  Je compte continuer à promouvoir ce type d'action et à soutenir les initiatives allant dans ce sens. A cet effet, un groupe de travail intitulé « Qualité alimentaire dans les institutions» s'est constitué au sein de mon Cabinet. Ce groupe a pour objectif de réfléchir à la manière la plus efficace d'arriver à une réelle amélioration de la qualité alimentaire dans toutes les institutions agréées par la Région wallonne. Début 2004, une journée de sensibilisation et de formation à l'intention des responsables de cuisine des différentes institutions sera organisée et suivie de la mise sur pied d'un réseau d'échange de bonnes pratiques.
  
  Parallèlement à cette initiative, une charte destinée à sensibiliser les gestionnaires des maisons de repos à s'orienter davantage, dans leur pratique, vers une alimentation saine, naturelle et équilibrée est en cours d'élaboration ; je viens de solliciter à cet effet l'avis du Conseil wallon du troisième âge.
  
  Un contact est prévu avec la Communauté française dans le cadre de ces deux projets
  
  Je tiens aussi à signaler à l'honorable Membre que le thème de la malnutrition fait partie du cursus de base des professionnels de la santé.
  
  Par ailleurs, dans la formation de base de directeur de maison de repos, dans le module de 75 heures « Connaissance de la personne âgée », un cours sur la diététique des personnes âgées est prévu.
  
  Les normes d'agrément des maisons de repos et des maisons de repos et de soins prévoient que les régimes prescrits par le médecin traitant doivent être observés.
  
  De plus, les inspecteurs de la DGASS sensibilisent le personnel lors de leurs visites. Par exemple, lors de la canicule, il fut demandé aux inspecteurs d'attirer particulièrement l'attention des soignants et de la direction sur le risque de déshydratation des personnes âgées dépendantes.