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Le secteur agricole dans une guerre économique

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 516 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 07/06/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La guerre économique entre l’UE et la Chine est déclarée. Elle concerne le photovoltaïque. L’UE a décidé de prélever temporairement une taxe sur les produits importés de Chine.

    La Chine riposte : elle examine si elle va prélever une taxe sur les importations des vins européens. Cela concerne donc directement un secteur de production de denrées alimentaires. Le chemin depuis le vin jusqu’au lait sera vite trouvé.

    Comment Monsieur le Ministre évalue-t-il le risque que le lait ou la poudre de lait, produit que nous exportons entre autres vers la Chine, soient également concernés par cette « guerre économique » ?
    Le risque est-il réel ? Quelle est l’ampleur du risque ? Est-il imminent ?

    Dans quelle mesure cela toucherait-il les producteurs wallons ? De façon directe ? Ou de façon indirecte dans la mesure où d’autres producteurs européens perdront des marchés et occuperont donc des marchés jusqu’à présent occupés par la production wallonne ?
  • Réponse du 26/06/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    La Chine populaire est un acteur politique et économique de premier plan au niveau international et économique. Il n’échappe donc à personne que tout litige avec la Chine prend une dimension et une signification particulière.

    Il faut cependant garder à l’esprit certains éléments.

    Tout d’abord l’Europe et la Chine n’en sont pas à leur première confrontation.
    Ensuite, ce différend s’inscrit dans les paramètres fixés par les règles de l’OMC, en particulier pour ce qui concerne les limites que peuvent prendre les mesures de compensations envisageables.

    En outre, l’initiative s’inscrit dans le prolongement d’un processus d’analyse mené au sein du Comité Antidumping de l’UE où ne sont pris en considération que des aspects techniques et économiques. C’est pourquoi il n’est question à ce stade que de droits antidumping provisoires, la décision finale est prévue pour la fin de l’année.

    Dès lors, parler de « guerre » suite à l’ouverture d’investigations par la Chine contre les importations de vins européens et pressentir dans la foulée une extension de la confrontation à d’autres produits wallons, est hors contexte pour le lait. L'honorable membre le constate d’ailleurs au vu des différents éléments de contexte et de marché que j’ai évoqués pour le secteur laitier dans ma réponse à la question écrite 483 sur « le lait en poudre » de l'honorable membre.

    Cela dit, il est notoire que la concurrence entre les acteurs en matière de commerce s’exacerbera d’autant plus, avec des effets possibles en amont vers le secteur agricole, qu’un débouché majeur tel celui de la Chine se fermerait aux produits européens.

    Tout cela ne fait que renforcer la pertinence de l’approche que j’ai retenue en faveur d’un secteur agricole et économique de proximité, à même d’asseoir une certaine stabilité de ses débouchés.