/

La souplesse du marché du travail

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 287 (2012-2013) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/06/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Cela relève-t-il d’un certain cynisme de prétendre que le marché belge de travail n’est pas aussi rigide qu’on le dit, lorsqu’une partie de ce constat se base sur le nombre de créations d’emplois comparé au nombre d’emplois perdus. Le HIVA (KUL) a réalisé une étude sur la question.

    Dans le même contexte, on peut lire que 430.000 postes de travail ont changé de main. Mobilité qui varie selon l’âge, la région, le statut, la taille de l’entreprise, le secteur …

    Cela veut dire que l’employeur belge a trouvé la parade : il organise la souplesse du marché de travail en embauchant les uns et en licenciant les autres. Est-ce un raccourci ?

    Je pense que, hélas, cela correspond à une certaine réalité qui est de nature à poser des questions sur le plan du respect du travailleur. Dans un pareil contexte, il ne compte plus comme être humain, mais comme unité statistique, comme facteur de coût, … bref, comme une « chose avec une date de péremption ».

    N’est-il donc pas légitime – j'ai déjà confronté Monsieur le Ministre avec la question sous d’autres angles de vue – de réfléchir sur la façon de pérenniser l’emploi, notamment des travailleurs qui auront plus de difficultés à en trouver un nouveau ?

    Car, celui qui n’a pas de perspectives à long terme, ne se lancera pas de la même manière dans des projets d’investissement qui le lient pour un nombre plus important d’années. C’est donc très dommageable à la fois pour le travailleur concerné, exposé à la peur de se trouver rapidement sur la rue, mais aussi pour l’économie, car cela affaiblit la demande interne.
  • Réponse du 25/06/2014
    • de ANTOINE André

    En Belgique, selon une étude menée par la KU Leuven, 642.000 travailleurs ont, en 2011, pris une nouvelle fonction et 589.000 travailleurs ont quitté leur emploi.

    L’augmentation des flux des travailleurs est un fait. Dans ce contexte, les services publics régionaux pour l’emploi ont un rôle d’intermédiation essentiel à assumer pour aider à la rencontre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre. Et, pour améliorer la rencontre entre offre et demande, il faut poursuivre les actions que le FOREm mène déjà actuellement en matière de qualification de la main-d’œuvre disponible et d’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi.

    Mais il convient de prendre également des mesures adéquates pour renforcer la mise à l’emploi des demandeurs d’emploi, dont notamment les jeunes et les personnes inoccupées de longue durée. C’est pourquoi j’ai fait en sorte qu’avec la réforme de l’APE marchand, les aides à l’emploi n’excluent pas certains demandeurs d’emploi et deviennent un meilleur levier d’action. Je compte, en outre, instaurer une obligation du maintien de l’engagement pendant trois années supplémentaires.

    Il faut aussi renforcer les actions préventives qui visent l’adéquation du profil et des compétences des travailleurs avec les besoins des employeurs pour maintenir l’emploi dans les entreprises. Aussi, à titre d’exemple, les chèques-formation et les crédits-adaptation peuvent y contribuer.