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Le manque de qualité des projets des entreprises

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 240 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 11/06/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    M. Dewatripont, professeur à l’ULB, directeur de la BNB, pense que les banques préfèrent avancer Bâle III, lorsqu’elles refusent une demande de prêt d’une entreprise, plutôt que de dire la vraie raison, à savoir le manque de qualité des projets et des entreprises (cfr. Écho du 29 mai).

    Si c’est vrai, c’est interpellant. Il s’agit là d’un élément central dans la stratégie Plan Marshall 2.vert.

    Les doléances en matière d’accès difficile au crédit s’expliqueraient donc par un manque de qualité des projets à financer.

    Si tel est le cas, de nombreuses questions en découlent : le manque de qualité des projets pose un défi sur le plan de la durabilité des plans stratégiques mis sur pied par la Région wallonne pour son développement économique.

    C’est une conclusion de quelqu’un de bien placé pour précéder à ce type d’analyse. Elle est donc à prendre au sérieux.

    De ce fait, je demande à Monsieur le Ministre que la Région wallonne commande une analyse qui soit infirme, soit confirme les propos qu’on pouvait lire récemment.

    Quelle est la réponse de Monsieur le Ministre par rapport au propos de M. Dewatripont ?
  • Réponse du 18/09/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Avant tout il convient de rappeler que depuis le 2e trimestre 2013, la Banque Nationale constate le durcissement des conditions de crédit. L’évolution constatée par la banque est depuis lors toujours négative.

    Pour rappel, les difficultés des entreprises et de tout autre organisme public ou privé à trouver du financement bancaire à long terme proviennent évidemment de la crise financière mais aussi des nouvelles conditions que les normes de Bâle III leur imposent, et précisément destinées à sécuriser les systèmes bancaires.

    Les effets attendus de Bâle III, selon KPMG dans un rapport de mars 2011, sont :
    - une réduction de l’activité de prêt des banques ;
    - une forte invitation à se séparer des actifs à faible rendement ;
    - le maintien permanent d’un stock d’actifs de très haute qualité permettant de supporter une crise de liquidité pendant 30 jours ;
    - la détention d’un montant élevé de ressources à moyen terme.

    Ces nouvelles normes ne devraient cependant pas être d’application avant 2016-2017. Néanmoins, au vu de la situation actuelle en matière d’octroi de crédits aux entreprises, celles-ci s’y préparent déjà !

    Les conclusions de ce rapport laissent clairement penser, et cela est confirmé par le baromètre de la BNB, que les banques prendront de moins en moins de risques dans le financement de l’économie réelle.

    Dès lors, si du point de vue du banquier, un « bon dossier » est présenté par une entreprise située dans un secteur non risqué, qui demande du financement court terme et qui a des capacités de remboursement importants, il n’y a évidemment plus beaucoup de « bons dossiers ».

    Le secteur financier public intervient cependant, lui, de façon significative, et ce depuis le début de la crise financière. En effet, depuis 2008, et jusqu’à fin 2012, les Invests ont réalisé des interventions pour plus de 530 millions d'euros, dans plus de 1 600 dossiers.

    Au sens des Invests, et de l’intérêt du développement économique de la Wallonie, il y a encore de « bons dossiers ».