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Les zones de baignade non conformes en Wallonie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 762 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 11/06/2013
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    L’Agence européenne pour l’environnement vient de publier un rapport sur la conformité des zones de baignade en Belgique. Notre pays compte 13 % d’eaux de baignade non conformes. Ce qui fait de notre pays, le pire élève d’Europe. Mais le pire, c’est que ces résultats sont plombés uniquement par les contrôles réalisés en Wallonie.

    Ainsi, 123 sites ont été contrôlés l’été dernier. La quarantaine de zones situées à la mer du Nord répond aux normes. La grande majorité est même d’excellente qualité. Plus de 80 autres sites ont aussi été examinés à l’intérieur du pays, les analyses sont conformes.

    Le cancre, la Wallonie ! La quinzaine de zones non conformes se situe essentiellement sur la Lesse, la Semois, l’Ourthe et l’Amblève.

    Même si l’Agence souligne les efforts entrepris pour améliorer la situation, les résultats sont parlants !

    Monsieur le Ministre cautionne-t-il le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement ?

    Comment explique-t-il ce piètre résultat ? Que font les autres régions pour obtenir de bons résultats ? Ne s’agirait-il pas de prendre contact avec ses homologues et peut-être s'inspirer de leurs mesures ?

    Que compte entreprendre Monsieur le Ministre pour remédier à la situation ?

    Chypre ou le Luxembourg affichent 100 % des eaux de baignade d’excellente qualité. La mission n’est donc pas impossible. Monsieur le Ministre envisage-t-il de s'informer sur les efforts que ces deux pays ont consentis ?

  • Réponse du 03/10/2013 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe

    Le récent rapport de l’Agence européenne pour l’environnement se base sur les données que la Région wallonne fournit chaque année à la Commission européenne, comme l’exige la Directive 2006/7/CE sur la qualité des eaux de baignade.

    Concernant les nouveaux tests effectués cette année par la Région wallonne sur ses eaux de baignade, ces analyses ne font pas directement suite au rapport de l’Agence européenne pour l’environnement. En réalité, chaque année, en saison balnéaire, la Région wallonne effectue des prélèvements hebdomadaires sur chacun de ses sites officiels de baignade. Cette fréquence la place d’ailleurs en tête des États-Membres quant à l’attention portée à la qualité des eaux de baignade.

    La Région wallonne doit encore améliorer cette qualité. En effet, 15 zones de baignade sont pointées par l’Agence européenne pour l’environnement. Les zones plus touchées sont la Lesse, l’Ourthe et l’Amblève, puis la Semois.

    En ce qui concerne les mesures de gestion qui permettront de redresser la qualité, les actions en place ou en cours de mise en œuvre sont multiples.

    La première est la désignation de zones de protection : ces zones, appelées « zones d’amont », sont des zones protégées au sens de la Directive-Cadre sur l’Eau (DCE). Elles reprennent, pour chaque zone de baignade où cela s’avère pertinent, le territoire situé en amont de la zone et dans lequel des rejets contaminants peuvent impacter la qualité bactériologique de l’eau de baignade.

    Concernant l’épuration collective, le volet « baignade » du programme d’investissement de la SPGE était de 49 millions € dans la période s’étendant entre 2000 et 2009, avec un complément de 13 millions € pour le programme 2010-2014. Les réalisations suivent leur cours, et des investissements sont prévus en zone d’amont de baignade jusque fin 2017.

    Depuis la saison balnéaire passée, les investissements réalisés, en cours de construction ou adjugés, sont notamment :
    * Sur la Lesse :
    - la mise en service de la station d'épuration de Belvaux en septembre 2012;
    - adjudication de la station d’épuration de Celles et démarrage des travaux des collecteurs de Celles, prévus pour 2014;
    - finalisation des collecteurs de Resteigne.

    * Sur l’Amblève
    - l’entame des travaux de la station d'épuration et des collecteurs de Trois-Ponts;
    - Mise en service de la station d’épuration de Coo.

    * Sur l’Ourthe : la construction des collecteurs de Fronville-Monville et la construction de collecteurs à Rendeux prévue pour 2014.

    * Au lac de Neufchâteau : le refoulement d'Hamipré est en voie d’adjudication.

    * Sur la Semois à Chiny et Lacuisine :
    - le refoulement de la zone artisanale des Hayons pour fin 2013 ;
    - mise en service du bassin de dépollution de Lacuisine et du système de gestion des eaux usées par temps de pluie ;
    - adjudication de la station d’épuration de Chiny.

    Ainsi que des travaux d’égouttage en amont de nombreuses zones.

    Pour ce qui est de l’épuration individuelle, le rejet des eaux épurées dans une zone de baignade est interdit, sauf si ces eaux sont désinfectées avant rejet. De plus, le rejet des eaux épurées par une installation d'épuration individuelle (> 20 EH) dans une zone d'amont est interdit, sauf si ces eaux sont désinfectées. En complément, des primes existent pour l’installation de modules de désinfection pour les installations et stations d’épuration individuelles des campings-caravaning, établissements hôteliers, villages de vacances.

    Concernant la remarque à propos des eaux chypriotes et luxembourgeoises, rappelons que les comparaisons peuvent s’avérer parfois hasardeuses.

    - En 2011, le Luxembourg comptait 20 zones de baignades, parmi lesquelles 9 étaient fermées depuis 2010 pour cause de mauvaise qualité (cf. année 2009 en rouge sur le graphique en annexe) ;
    - En 2012, ce pays ne comptait plus de zone de mauvaise qualité ni de zone fermée, les 9 zones de baignade de qualité insuffisante et fermées ont été supprimées de la liste officielle.

    Quant à Chypre, ce pays ne compte que des eaux côtières, dont les concentrations en polluants, notamment grâce à l’importance du phénomène de dilution, sont naturellement plus basses que dans les rivières et les plans d’eau.