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Les résultats du "thermomètre Solidaris" sur le suicide chez les adolescents

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 164 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 21/06/2013
    • de TROTTA Graziana
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances

    La mutualité socialiste - Solidaris - a réalisé une enquête sur 400 jeunes de 14 à 18 ans. Les résultats de ce thermomètre mettent en lumière des éléments positifs, comme le fait qu'environ 81 % des jeunes jugent leur vie « satisfaisante », mais aussi des éléments interpellants.

    En effet, 19 % des adolescents interrogés disent être insatisfaits de leur vie, et 22 % ont déjà eu des idées noires au point de mettre fin à leurs jours.

    Plusieurs éléments caractérisent ce mal-être : être issu d'un milieu défavorisé, vivre dans une famille monoparentale, être moins intégré, être en situation de décrochage scolaire, être « addict » à internet, ou encore consommer davantage d'alcool, de tabac ou de drogues.

    Ces résultats rappellent que la prévention du suicide constitue un combat à multiples facettes, comprenant notamment le bien-être socio-économique, la lutte contre les assuétudes, l'intégration et l'épanouissement sur le plan scolaire.

    Madame la Ministre a-t-elle examiné les résultats de l'enquête menée par Solidaris ? Quelle est son analyse ?

    La récente étude de l'Association interrégionale de guidance de la santé (AIGS) avait révélé que le taux de suicide en Wallonie était plus élevé que dans les régions et pays voisins. Il est même l'un des taux les plus élevés d'Europe occidentale.

    Madame la Ministre m'a indiqué en mars dernier que le rapport de cette recherche constituait un outil précieux dans le cadre de l'élaboration d'un plan d'action visant à réduire le taux de suicide. La Région wallonne compte-t-elle développer un plan d'action ? Collabora-t-elle avec d'autres niveaux de pouvoir en ce sens ? Y a-t-il une concertation particulière avec d'autres ministres sur cette thématique (ministres de la Santé à la Fédération Wallonie-Bruxelles et au Fédéral, ministre de l'Enseignement obligatoire, ministre de la Jeunesse, etc.) ?

    Enfin, Madame la Ministre m'avait également informée de la finalisation du dossier relatif à la reconnaissance du Centre de référence spécifique suicide. Peut-elle me faire part de l'état actuel de ce dossier ?
  • Réponse du 25/07/2013
    • de TILLIEUX Eliane

    L’étude Solidaris montre, en effet, que huit adolescents sur dix jugent leur vie satisfaisante ; ce qui mérite d’être souligné. En revanche, deux adolescents sur dix expriment être insatisfaits de leur vie et ce, en lien avec les sociotypes suivants :

    - être issu de milieux socio-économiques défavorisés ;
    - vivre dans des familles monoparentales ;
    - être moins intégré, de nationalité étrangère non européenne ;
    - entretenir des relations négatives avec leurs parents et leurs professeurs ;
    - avoir "décroché" au niveau scolaire : être doubleur, être déscolarisé ;
    - être inscrit dans la filière professionnelle ;
    - n’avoir aucune vision de leur avenir ;
    - se sentir souvent déprimé ;
    - être fortement « addict » à internet (plus de 4h par jour);
    - consommer davantage d’alcool, de tabac, de cannabis et d’autres drogues.

    Depuis le début de la législature, j’ai fortement mis l’accent sur les réseaux et les services spécialisés en assuétudes. Cela se traduit, entre autres, par :
    - l’agrément de 22 services et de 9 réseaux auxquels s’ajouteront prochainement 5 services et 2 réseaux (en cours d’agrément) ;
    - l’intégration de l’ancien financement « PST 3 » dans le financement réglementé du secteur (permettant un accroissement du budget de 1 200 000 euros) ;
    - la poursuite de subventions spécifiques liées aux usages problématiques des Technologies de I’Information et de la Communication.

    D’autre part, les 65 Services de Santé Mentale peuvent rencontrer toute demande de personnes qui présentent des difficultés psychiques ou psychologiques. J’ai notamment agréé des services qui disposent d’une offre spécifique destinée aux adolescents à Angleur, à Braine-l’Alleud ainsi qu’à Liège. En outre, la Région est étroitement associée à la réforme nationale relative aux réseaux et aux circuits de soins en santé mentale pour enfants et adolescents.

    Ensuite, en termes de dispositif régional, il est aussi utile de rappeler l’existence des Centres de planning et de consultation familiale et conjugale, pouvant accompagner les jeunes et/ou leur famille.

    Enfin, en ce qui concerne l’étude Association Interrégionale de Guidance et de Santé (AIGS), celle-ci contient une série de recommandations qui seront présentées au Gouvernement cet automne (concomitamment à la proposition relative à la composition du Centre de référence en suicidologie). Il faut savoir que le premier résultat de ce travail s’est concrétisé par la reconnaissance du Centre de référence en Suicidologie, effective depuis ce 1er juillet 2013. La première de ses missions consiste à adapter son plan d’actions, afin de le mettre en concordance avec le travail de l’AIGS. De la sorte, le Centre de référence évoluera comme organe central du dispositif wallon relatif aux aspects « curatifs » du suicide, dans le respect de nos compétences.

    À ce propos, le transfert de nouvelles compétences et la réorganisation de celles-ci dans l’espace francophone pourraient encore accroître la cohérence des politiques menées. Il s’agira incontestablement d’un défi de la prochaine législature.