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Le coût de l'eau

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 780 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 21/06/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    La Wallonie doit se conformer à la législation européenne sur la qualité de l'eau. Cette exigence existe depuis trois ans. Les choses bougent depuis quelques semaines au Gouvernement wallon. Sur la proposition de Monsieur le Ministre, on y discute une proposition visant à modifier le financement de la politique de l'eau.

    « Le but est de faire contribuer chaque catégorie d'utilisateurs en fonction de son impact sur la ressource et sur l'environnement et ainsi trouver des fonds afin de financer les nouvelles mesures de protection de l'eau. Le gouvernement a besoin pour cela d'une rentrée annuelle supplémentaire de 25 millions d'euros par an à partir de 2015. ».

    Monsieur le Ministre confirme-t-il le chiffre qu'on a pu lire dans la presse ?

    Le Gouvernement wallon propose de « préserver la facture des ménages et de chercher l'essentiel des ressources du côté des entreprises qui consomment beaucoup d'eau. Cela toucherait une soixantaine de sociétés, notamment Electrabel, qui pourrait devoir payer chaque année 14 millions d'euros pour le pompage, dans la Meuse, de l'eau nécessaire au refroidissement de la centrale nucléaire de Tihange ».

    Monsieur le Ministre est-il certain que, à la fin de la chaîne, ce ne soit pas le ménage wallon qui paye ? Ce qu'on demandera aux entreprises telles qu'Electrabel de payer, elles le relaieront sur la facture du consommateur final.

    L'avant-projet de décret prévoit aussi, notamment, une révision de la taxe sur le déversement des eaux usées industrielles, dont le taux est resté inchangé depuis 1990. Là aussi, le coût sera relayé au consommateur final.

    L'eau devenant plus chère provoquera une hausse des prix pour les produits et les services qui, combinée avec la hausse des prix de l'énergie, des loyers, de la santé, des denrées alimentaires, ... déclenchera l'indexation automatique des salaires (question de protéger le pouvoir d'achat des ménages) ce qui - avec le prix de l'énergie - déclenchera un cercle vicieux en matière de pertes de compétitivité et ne fera qu'augmenter la difficulté de mener une politique durable dans le sens économique, social et environnemental.

    Je ne veux pas remettre en question l'utilité de recettes nouvelles pour mener une politique plus ciblée en matière de protection des eaux. La question que je souhaite poser à Monsieur le Ministre est celle de savoir comment il pense maîtriser l'impact sur la facture du consommateur final, sur l'indexation des salaires et sur la compétitivité des entreprises, trois notions qui sont étroitement liées l'une par rapport l'autre ?