L'impact des relations entre l'Union européenne et la Chine sur notre agriculture
- Session : 2012-2013
- Année : 2013
- N° : 555 (2012-2013) 1
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Question écrite du 27/06/2013
- de STOFFELS Edmund
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
Depuis quelques semaines, les relations commerciales entre la Chine et l'Union européenne semblent en train de se dégrader. En effet, suite à la décision européenne d'augmenter les taxes sur les importations de panneaux photovoltaïques, la Chine envisage de prélever une taxe sur les importations des vins européens.
Cela concerne donc directement un produit agricole, voir tout un secteur de production de denrées alimentaires.
Que représente le marché chinois pour les exportations agricoles wallonnes ? Y a-t-il un risque de voir des mesures de rétorsion commerciale s'étendre à d'autres productions agricoles ? Ce risque est-il discuté en Conseil européen de l'agriculture ?
Dans quelle mesure cela toucherait-il les producteurs wallons ? De façon directe ou de façon indirecte dans la mesure où d'autres producteurs européens perdront des marchés et occuperont donc des marchés jusqu'à présent occupés par la production wallonne ?
Réponse du 17/07/2013
- de DI ANTONIO Carlo
La Chine populaire est un acteur politique et économique de premier plan au niveau international et économique. Il n’échappe donc à personne que tout litige avec celui-ci prend une dimension et une signification particulière.
Il faut cependant garder à l’esprit certains éléments.
Tout d’abord l’Europe et la Chine n’en sont pas à leur première confrontation.
Ensuite, ce différend s’inscrit dans les paramètres fixés par les règles de l’OMC, en particulier pour ce qui concerne les limites que peuvent prendre les mesures de compensations envisageables.
En outre, l’initiative européenne dans la question du photovoltaïque s’inscrit dans le prolongement d’un processus d’analyse mené au sein du Comité Antidumping de l’UE où ne sont pris en considération que des aspects techniques et économiques. C’est pourquoi il n’est question à ce stade que de droits antidumping provisoires, la décision finale est prévue pour la fin de l’année.
Plusieurs éléments amènent à relativiser les inquiétudes de l'honorable membre pour l’agriculture wallonne.
Premièrement, les données de l’AWEx révèlent que la part des exportations agricoles et alimentaires wallonnes qui part vers la Chine ne dépasse pas 1% en part relative des exportations totales wallonnes vers la Chine. Ainsi, en 2011, les exportations agroalimentaires wallonnes s’élèvent à 23 millions d’euros, dont 2 millions d’euros à destination de la Chine.
Dans le détail des exportations par produit vers la Chine, on ne trouve pas une goutte de vin ou d’alcool qui aurait été exportée de la Belgique vers la Chine. Néanmoins, dans le cadre d’une négociation sur les indications géographiques, le secteur belge du genièvre s’est montré intéressé par le marché chinois.
Les principaux produits agroalimentaires exportés par la Belgique vers la Chine sont des produits laitiers (25 % de nos exportations –en valeur monétaire-), ainsi que, dans une moindre mesure, des animaux de sport et de compagnie tels que des pigeons, des lapins, des coproduits de la production de viande, des graines, fruits et spores à ensemencer, du malt, même torréfié et des produits d’origine végétale transformés (7 % de produits de boulangerie et pâtisserie, 3% de sucreries).
En conclusion, les intérêts strictement agricoles et wallons à destination de la Chine sont bien principalement laitiers. Les autres grandes productions agricoles wallonnes (viande bovine, céréales, sucre…) ne semblent pas ou peu concernées.
Enfin, je souhaite préciser qu’en ciblant le vin, la Chine cherche à protéger sa production intérieure qui tente de se développer. La Chine cible un produit à forte valeur ajoutée, mais qui n’a pas une importance nutritionnelle comparable à celle des produits laitiers.