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Le secteur du lait en Wallonie

  • Session : 2012-2013
  • Année : 2013
  • N° : 556 (2012-2013) 1

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  • Question écrite du 27/06/2013
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    En 2009, le secteur laitier wallon subissait une crise sans précédent amenant des centaines de producteurs à déverser leur production dans les champs. En 4 ans, quelles ont été les initiatives publiques visant à consolider ce secteur de notre agriculture ?

    Récemment, Monsieur le Ministre indiquait vouloir encourager et soutenir nos laiteries dans la diversification vers les produits à haute valeur ajoutée moins exposés au marché mondial, encourager et soutenir nos producteurs dans la même voie (circuits courts, production biologique, ?) et veiller partout à la maîtrise des coûts.

    Comment cette stratégie est-elle compatible avec la réalité qui veut qu'un seul 1 litre sur sept parte dans la consommation et 6 litres sur sept dans l'agro-alimentaire et le pharmaceutique ? Certes, il faut exploiter toutes les marges et toutes les niches : si l'on peut s'organiser pour qu'un nombre limité de producteurs construisent leur existence dans les niches du circuit court ou du bio, il faut le faire, mais il ne faut pas perdre de vue les autres, les producteurs classiques qui produisent également un produit de haute qualité. Car, si tous les producteurs se mettent dans le circuit court ou dans le bio, ces filières vont s'écrouler dans la mesure où la concurrence au sein des filières va devenir de plus en plus rude.

    Nos laiteries sont-elles suffisamment fortes économiquement pour soutenir plusieurs opérations de diversification ? Ne faut-il pas encourager une politique qui vise à ce que les producteurs wallons s'associent avec des grands groupes de transformation de lait, bien assis dans une diversité déjà existante et bien ancrés dans les marchés internationaux ? La synergie souhaitée : les producteurs trouvent de nouveaux débouchés pour leur produit, les transformateurs ont accès garanti à un produit de base de qualité.

    Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas qu'il faille travailler sur deux axes. Premièrement, développer le potentiel endogène et organiser des partenariats avec certains groupes mondiaux.

    Deuxièmement, développer les produits de niches, basés sur des quantités limitées, mais aussi viser la production d'un produit également de qualité, mais de quantité plus importante.
  • Réponse du 17/07/2013
    • de DI ANTONIO Carlo

    Notre marché wallon des produits laitiers s’inscrit dans le contexte européen. Or, sur ce marché laitier européen, la volatilité des prix devient structurelle.

    Au niveau européen, nous avons toujours soutenu :
    - l’activation de tous les instruments disponibles de soutien des marchés (sauf les subventions à l’exportation) ;
    - l’actualisation du niveau des prix de référence pour tenir compte de l’évolution des coûts de production et renforcer l’efficacité du filet de sécurité ; et
    - l’adoption, dans la nouvelle PAC, de mesures pour améliorer l’autonomie alimentaire des exploitations d’élevage.

    Pour les exploitations wallonnes, le côté le plus préoccupant de la crise actuelle est la réduction des marges dans un contexte de prix de revient en hausse. En effet, une légère remontée des prix de marché n’est pas suffisante pour couvrir la hausse des intrants (énergie, aliments des animaux,..).

    J’ai donc visé à travailler sur deux leviers pour mieux assurer les marges de nos producteurs laitiers. Premièrement, la recherche d’une meilleure valorisation de notre production laitière et deuxièmement une meilleure maitrise des coûts de production.

    1. Meilleure valorisation de la production.

    Dans l’optique du premier levier, une première analyse doit être faite : le prix d’achat du lait au producteur est généralement inférieur, chaque année, en Belgique par rapport aux États membres voisins.

    Cette situation est liée au fait que les produits sortant des laiteries wallonnes rentrent dans la catégorie de produits de grande consommation avec peu de valeur ajoutée et fortement concurrencée sur le marché international. Par contre, les producteurs hollandais, allemands et français proposent une très large gamme de produits à haute valeur ajoutée. Ils peuvent donc acheter le lait plus cher.

    Afin que nos exploitations wallonnes puissent avoir une meilleure valorisation du lait, nous devons travailler sur deux axes :
    * d’une part, encourager et soutenir nos laiteries en assurant un cadre juridicoéconomique adapté et favorable dans le but d’apporter une meilleure valorisation du lait en Wallonie ;
    * d’autre part, encourager et soutenir nos producteurs en soutenant une diversification plus importante de leurs activités qui devrait leur permettre une valeur ajoutée plus importante qui leur échappe actuellement. Même si la consommation directe ne représente qu'un pourcentage limité du volume valorisé par les producteurs, cela peut représenter pour eux une valeur ajoutée largement plus intéressante que la fourniture vers l'industrie.

    Ces 2 axes de développement qui portent sur des segments de marché différents doivent se faire en parallèle et doivent être considérés comme complémentaires et non antagonistes.


    2. Maîtrise des coûts.

    Je ne vais pas ici rentrer dans le détail de ce qui aura dans le futur code agricole. Mais, à travers ce code, tout sera mis en œuvre pour assurer un meilleur encadrement des producteurs, orienter la recherche, proposer des régimes d’aides adaptés,… le tout dans le but principal d’améliorer la rentabilité des producteurs.